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En Ukraine, le temps presse.

Par Jacques Sapir

La situation continue de se dégrader en Ukraine, et désormais c’est la dimension économique et politique de cette situation qui interpelle les acteurs.

Il faut rappeler qu’actuellement environ 60% des recettes fiscales ne rentre pas dans les caisses de l’État, soit qu’elles ne sont pas perçues soit qu’elles sont retenues par les autorités locales, et que le déficit budgétaire sur la base des deux premiers mois de l’année 2014 atteint les 10% du PIB. Il n’avait été que de 4,3% l’an dernier. Il est clair que la dégradation de la situation économique aura des conséquences politiques. Les régions de l’Est du pays, où d’ores et déjà les sentiments prorusses sont forts, pourraient basculer complètement dans les semaines voire les mois qui viennent. C’est cette perspective qui est réellement importante et inquiétante, en raison des conséquences potentielles que la politique européenne qu’elle peut avoir. Si ce basculement avait lieu, et si la Russie acceptait les régions d’Ukraine en sécession avec Kiev, il y a peu de doute que les pays européens réagiraient par l’équivalent d’une nouvelle guerre froide contre Moscou, même si (et peut être surtout si) leurs responsabilités dans une telle évolution de l’Ukraine seraient importantes.

Des sanctions ou des discussions ?

Les pays de l’Union Européenne et les Etats-Unis se sont réunis à propos du sommet sur la sécurité nucléaire qui s’est tenu à La Haye et ont discuté du principe de nouvelles sanctions. Mais quelle peut être tant la fonction que l’efficacité de ces nouvelles mesures ? Les pays de l’OTAN prétendent « punir » la Russie pour son action en Crimée. D’une part, il eut mieux valu ne pas créer les conditions qui ont rendu possible, et du point de vue de la Russie nécessaire, cette action. D’autre par, la raison conseille, à moins que l’on ne veuille s’engager dans une logique de confrontation sur longue échelle, d’éviter de prendre des mesures dont on sait d’avance qu’elles ne changeront pas la décision que l’on conteste. Quant à l’efficacité de ces sanctions, elle est à l’évidence des plus limitée. Il faut ici se souvenir que l’argent d’un pays, qui commerce largement avec ses voisins et qui importe une large part de sa consommation représente aussi du travail et de l’emploi pour ses dits voisins. C’est la raison évidente pour laquelle les « sanctions » seront bien évidemment limitées. Avec une Europe en crise économique, les importations russes sont trop importantes pour nos industries et nos économies pour que l’on prenne des mesures susceptibles de provoquer leur baisse. [...]

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