On se souviendra de la sentence d’Henry Kissinger : « Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations, contrôlez la nourriture et vous contrôlerez le peuple, contrôlez la monnaie et vous contrôlerez le monde. ». En contrôlant la nourriture, Monsanto veut contrôler les peuples. Le Chili comme le Mexique s’y sont opposés. Certes, quelques hirondelles ne font pas le printemps, mais une résistance commence à germer en Amérique Latine.
Monsanto, bloqué au Chili
Le gouvernement chilien a l’habitude de s’aligner sur les Etats-Unis. Derrière le coup d’Etat de Pinochet, la trahison de l’Argentine dans son conflit avec la Grande Bretagne pour les îles malouines, et l’Alliance du Pacifique, on trouve toujours la tour noire étatsunienne. La Présidente Bachelet vient cependant, sur Monsanto, de changer d’attitude (1). Le 17 mars de cette année, le gouvernement chilien a annoncé le retrait du projet connu sous la dénomination de « loi Monsanto » sur la privatisation des semences paysannes et la non adhésion à la Convention UPOV 91 sur la protection de l’obtention des végétaux.
Ce projet de loi avait été déposé au parlement en 2009 par la présidente elle-même au cours de sa précédente administration. Le mouvement Via Campesina (2) qui a éveillé la population aux dangers des OGM a permis à de nombreux hommes politiques de comprendre enfin les méfaits du pillage de la nature et le « racket » des populations à partir de droits de reproduction forgés de toutes pièces, sans aucune légitimité.
Au Mexique, Monsanto veut liquider le juge qui lui déplaît
La multinationale Monsanto, veut détruire les catégories de maïs qui poussent au Mexique, en répandant ses OGM stérilisateurs partout, de sorte qu’entre le hasard et la malveillance, tous les types de maïs soient finalement pollués, ce qui serait le pactole pour l’entreprise. Action Collective, composée de savants et de paysans, a obtenu que Monsanto ne puisse continuer la culture des grains génétiquement modifiés. La décision des juges est honorable et juste: il y a un « risque de préjudices importants pour l’environnement ».
La réaction des « monsantistes » a été de mettre en cause le juge (3). On reconnaît là une des méthodes d’un pouvoir totalitaire. Si un magistrat est indocile, on le le salit et on le remplace. C’est la situation que vient de connaître Mexico, où le juge Zaleta qui a confirmé l’interdiction des produits stérilisants Monsanto, est agressé par la firme qui a demandé, avec son impudence habituelle, de démettre le juge. Il se vérifie une fois de plus que l’investissement dans l’homme est ce qu’il y a de plus noble. le juge Jaime Manuel Marroquin Zaleta est un héros des temps modernes.
Au Vénézuela, le peuple vit mieux
Dernier exemple de rayon de soleil, le cas du Vénézuela ou l’influence de Monsanto fonctionne encore à plein rendement. Le Président Madero se flatte que, maintenant, 64% de la richesse produite soit distribuée au peuple. Il estime que depuis 1999, l’oligarchie alors en place n’a pu volé des sommes qui se chiffrent en billions et qui sont aujourd’hui distribuées au peuple Vénézuélien.
La finance mondialiste ne supporte plus que des pays réussissent leur développement en suivant une autre voie que la sienne. Pour cela aussi, la Russie est attaquée, et demain viendra le tour de la Chine si elle continue à progresser. L’Europe couchée est par contre applaudie. L’empire de la servitude est en même temps l’empire du néant. Là où passe ce pouvoir totalitaire, la stérilité s’installe…
Auran Derien
Source :http://metamag.fr/metamag-1996-MONSANTO-CONTRE-LES-PEUPLES.html