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Les peurs du PS, le fédéralisme européen de l’UMP : deux faces d’une même médaille

Dans l’entretien qu’il vient d’accorder au Monde, en ligne sur le site du quotidien, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis,  est interrogé  sur la thèse qu’il défend  qui dans son livre  à paraitre «L’Europe sous la menace du national populisme ».  Il  annonce  en effet,  comme Marine Le Pen,  la fin de la bipolarisation de la vie politique avec l’avènement du FN comme troisième force faisant jeu égal avec l’UMP et le PS. «De scrutin en scrutin, affirme-t-il,  le FN s’installe dans la vie politique, porté par l’idéologie dominante (sic) qui consiste à prôner l’identité plutôt que l’égalité, la purification culturelle et la chasse à l’anti-France. Cette idéologie imprègne toute la droite. On voit bien que l’UMP est tenaillée entre l’idée de voler le feu national-populiste au FN et celle de rester sur des principes classiquement républicains voire gaullistes ». Des propos qui  relèvent  de la langue de bois propre au militant socialiste, et bien malhonnêtes. Il faut un sacré culot pour présenter  comme dominante  dans la vie politique, au sein de la droite,  et  contraire aux principes   gaullistes,   la défense par le FN  de l’identité et de la souveraineté nationale !

 Les électeurs ne s’y trompent pas, à l’heure ou le gouvernement vient d’annoncer l’octroi de600 millions d’euros du programme d’investissements d’avenir pour les  quartiers pluriels. Politique d’arrosage inefficace  supportée une nouvelle fois par les contribuables Français,  pour  tenter de se rappeler au bon  souvenir de sa clientèle électorale  dans les « zones sensibles ». Pas certain que cela suffira à éviter la claque qui s’annonce pour le PS lors des élections européennes, que d’aucuns rue de Solferino prédisent encore plus  forte que celle reçue  lors des élections municipales.

  Ainsi,  selon le sondage Ifop publié hier portant sur les intentions de vote dans la  circonscription  Sud-Est, la liste UMP menée par Renaud Muselier arriverait en tête avec28% des suffrages, légèrement devant celle de Jean-Marie Le Pen (23%), sur laquelle figure notamment la vice-présidente du FN Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnisch. La listePS-PRG  avec à sa tête l’ex ministre Vincent Peillon, ne recueillerait que 13% des suffrages…

 Un cas de figure dans le Sud-Est  au soir du 25 mai, qui ne préjuge pas à l’échelle du pays  d’un  Front National virant en tête, qui accrédite pour le coup les peurs de M. Cambadélis. Dans ce même entretien au Monde, le successeur d’Harlem Désir, comme il l’a expliqué dernièrement lors de ses passages dans les médias, annonce  une « lutte à mort en 2017 » entre le PS, l’UMP et le FN.

 «L’un d’entre eux (de ces partis, NDLR),  ne sera pas au second tour de la présidentielle et cela conduira dans les trois cas à un séisme politique analyse-t-il. Si c’est le FN, on dira que la stratégie de la banalisation voulue par Marine Le Pen a conduit à son élimination. Si c’est l’UMP, le choc sera terrible et le débat féroce entre ceux qui voudront se rapprocher de Marine Le Pen et les autres. Si c’est le PS, avec un président sortant, les tensions que nous vivons aujourd’hui autour du plan d’économies seront démultipliées et comme il reste encore dans le pays une force radicale à gauche, le PS se retrouvera dans la même situation que la SFIO moribonde ».

 Une SFIO encore habitée en son temps par des réflexes patriotiques et nationaux qui ont bel et bien disparu aujourd’hui d’un PS boboïsémondialisé, jouant la carte des minorités, incarnation caricaturale du parti de l’étrangerLa politique étant aussi affaire de symboles, nous notions  en février que François Hollande a fait entrer au Panthéon un  ex ministre du désastreux  front populaire,  Jean Zay.  Celui-là même  qui dans un poème de jeunesse fustigeait  le drapeau français, «cette immonde petite guenille », « terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement »,  « je te hais dans l’âme »,  « tu es pour moi de la race vile des torche-culs. »

 D’autres sites ont  également  rappelé les vœux d’André Vallini,  nommé le 9 avril secrétaire d’État à la Réforme territoriale , député PS qui en  en 2005 voulait changer   les paroles deLa Marseillaise pour y inclure un « refrain mondialiste » … « Aux peuples de la Terre,  Ouvrons tout grand nos cœurs,  Ensemble, ensemble,  Faisons naître un monde meilleur » avait proposé M Vallini.  Vers de mirliton auxquels pour faire bonne mesure il avait ajouté un  couplet « européen »: « Allons enfants de nos vingt-cinq pays, une ère nouvelle est arrivée. Dans le ciel de l’Europe unie, flotte le drapeau étoilé, flotte le drapeau étoilé. Souvenons-nous du temps naguère, qui nous a tant déchirés. Et demain plus jamais la guerre, mais de l’amitié et la paix ».

 La direction de l’UMP n’est pas en reste dans  l’européisme militant. Son incapacité à comprendre  les conséquences  de sa désastreuse fuite en avant  choque (opportunément ?)  les députés Laurent Wauquiez et  Henri Guaino. Celui-ci   a  annoncé qu’il ne votera pas pour la tête de liste de l’UMP  en Ile-de-France l’ultra fédéraliste européen  Alain Lamassoure. Il est cependant  aisé de rappeler à ces derniers que leur couplet  patriotico-souverainiste  et anti-bruxellois ne se fit pas entendre sous le règne deNicolas Sarkozy,  qui mena une politique radicalement inverse des souhaits qu’ils expriment  aujourd’hui.

 Alain Lamassoure, comme Alain Juppé, Jean-François Copé, François Fillon,   a donc   tenu à sermonner durement les récalcitrants, à rappeler implicitement  l’identité de vue entre le projet pro-bruxellois  de l’UMP et celui du PS. UMP qui approuve officiellement   la ligne  définie dans les statuts du Parti Populaire Européen (PPE),  auquel leurs  élus européens ont adhéré, statuts adoptés par le congrès du 7 décembre 2011 à Marseille.Le  PPE fut  invité officiellement  à se réunir dans la capitale phocéenne par l’UMP,  en présence de Jean-François Copé  alors secrétaire général. Ces statuts stipulent notamment « une  volonté commune de fonder une Union européenne fédérale », de  «  promouvoir le processus d’unification et d’intégration fédérale en Europe en tant qu’élément constitutif de l’Union européenne. »

 Ce choix  de l’UMP, réaffirmé  lors de ce congrès,  d’un  processus d’unification et d’intégration fédérale, de  fonder  une Union européenne fédérale, Alain Lamassoure l’exprime avec moins d’hypocrisie que ses petits camarades.  Il  n’avait  donc pas hésité  à participer dernièrement (le 6 décembre 2013) aux « premières assises du fédéralisme européen ». Bruno Gollnisch ne peut qu’inviter une nouvelle fois les adhérents et électeurs  patriotes  de  l’UMP à ne pas se voiler la face et à  en tirer de franches  conclusions avant de se rendre aux urnes le 25 mai.

http://gollnisch.com/2014/04/30/les-peurs-du-ps-federalisme-europeen-lump-faces-dune-meme-medaille/

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