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Cristeros : le rôle des femmes

Le site "femmes ad hoc", nous donne de très intéressantes et édifiantes précisions sur le rôle des femmes dans la contre-révolution mexicaine, dans une contribution dont nous avons eu connaissance ici. Extraits.

"Comment étaient organisées ces brigades ?

Les brigades étaient une société exclusivement féminine, civique, libre,  autonome et secrète. Leur structure était militaire, hiérarchique car elles étaient considérées comme un corps de combat de plus dans la guerre cristera. Mais ce mouvement travaillait dans la clandestinité la plus totale imposant à ses membres un serment d’obéissance et de secret. Si la plupart des brigadières étaient des célibataires c’était pour éviter d’abord, de faire des orphelins bien sûr, mais aussi pour éviter le maximum de pressions sur les enfants,  par le chantage,  si elles étaient faites prisonnières. Les brigades étaient nombreuses. Chacune d’elles se composait généralement de 750 affiliées, commandées par une femme colonel assistée d’une lieutenant colonel et ainsi de suite. Chaque petit groupe de cinq membres ne savait rien des autres groupes .A la tête de chaque cellule il y avait un homme qui n’avait qu’une position consultative. L’organisation incluait cinq commissions : de guerre, de liaison, de finances, de renseignements et de bienfaisance. Les principales dirigeantes venaient  toutes de l’état de Jalisco et bien souvent étaient de simples paysannes. Les brigades sanitaires, dirigées par un médecin, complétaient le tout .Les brigades ne reconnaissaient que deux chefs l’évêque et leur chef de groupe , homme dont le conseil pouvait être refusé

Leur action

Comme nous l’avons vu,  les brigades travaillaient dans la clandestinité. Après avoir prêté serment à leur entrée, les brigadières devaient en faire un autre par la suite, que voici : « Devant Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, devant la très Sainte Vierge de Guadalupe et devant la face de ma Patrie, moi X, je jure que bien qu’ils me martyrisent ou me tuent, bien qu’ils me flattent ou me promettent tous les royaumes du monde, je garderai tout le temps nécessaire le secret absolu sur l’existence et les activités, sur les noms et les personnes, domiciles, signes (…) qui se rapportent à ses membres. Avec la grâce de Dieu, plutôt mourir que de devenir une délatrice »

Ainsi malgré les nombreux réseaux  de contrôle des Fédéraux, ces femmes admirables ont servi la cause cristera jusqu’au dernier jour. Leur mission était extrêmement dangereuse car elle agissaient en solitaires, sans aucune couverture , dans le plus grand secret, non seulement dans les zones occupées, mais aussi directement chez l’ennemi autant pour découvrir leurs plans que pour débusquer les traitres infiltrés chez les Cristeros. Il faut bien considérer cet aspect de double vie qu’elles menaient, vie de femmes ,filles, sœurs, mères,  épouses d’une part et d’autre part une vie de militantes, effectuant leurs missions, jour et nuit, dans le plus grand secret, avec le maximum de danger, seules et jamais protégées."

Et nous ne serons guère surpris d'apprendre ceci:

"Parmi leurs fonctions, elles devaient (...) acheter des armes et des munitions et approvisionner les troupes cristeros.

Cette tâche était très dangereuse parce qu’elles devaient lutter contre un embargo décrété par les USA qui interdisait de vendre des armes et des munitions aux Cristeros."

Paula Corbulon

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