L’UMP a manifestement été géré en dépit du bon sens jusqu'à le conduire à une faillite de fait par ceux-là mêmes qui prétendent revenir un jour au pouvoir.
L’UMP est traditionnellement le parti des chefs d’entreprise et des cadres supérieurs, autant d’électeurs qui dans leur vie professionnelle ont à cœur –en principe- la bonne santé financière de la maison qu’ils dirigent ou qui les emploie. Comment pourraient-ils imaginer que leurs élus puissent conduire le premier parti politique de France, héritier du grand parti fondateur de la Vème République à une banqueroute totale ?
Les comptes des exercices 2011 et 2012 sont publics et voici ce qu’il faut en retenir. Dès le 31 décembre 2011, le bilan présentait « un trou » de 3.5 millions d’euros, une situation qui pour une entreprise ordinaire aurait déjà été synonyme de cessation de paiements. Mais c’est en 2012 que tout va déraper. Alors que les ressources restaient quasi stables, les dépenses ont été multipliées par deux et au final l’année s’est achevée sur une perte astronomique de 40 millions d’euros. D’aucuns objecteront la décision du Conseil constitutionnel d’invalider les comptes de campagne du candidat Sarkozy, on reste loin du compte. Même réduite, cette perte aurait encore été importante au regard des ressources du parti. Quant à se faire retoquer 11 millions pour un dépassement de seulement 400 000 alors que par ailleurs c’est plus de 10 millions qui ont été dissimulés à travers Bygmalion, laisse pantois. Fraudeurs mais en plus fraudeurs négligents, on croit rêver.