Un certain de nombre de médias et de personnalités du PS sont tombés à bras raccourci sur le magazine Valeurs actuelles au sujet du sondage publié la semaine dernière dans ses colonnes donnant Marine à égalité face à M. Hollande au second tour de la présidentielle…mais indiquant aussi que le président sortant serait battu au premier dans tous les cas de figure. Il serait devancé à la fois par la présidente du FN et par le candidat de l’UMP (Fillon, Juppé ou Sarkozy). Or le sondage Ifop, non contesté celui là, réalisé pour Le Figaro les 3 et 4 septembre indique pareillement que « Marine le Pen serait en tête au premier tour en 2017. Largement, dans tous les cas de figure et quel que soit son adversaire à droite », avec un score oscillant entre 28% et 32%. En déplacement cette fin de semaine à Bologne en Italie pour un rassemblement de la « gauche européenne », Manuel Valls n’a pas caché son inquiétude: « En France, l’extrême droite et Marine Le Pen sont aux portes du pouvoir (…). Ce sont les plus faibles qui seraient les premiers à en souffrir. Et ce serait aussi un coup terrible, peut-être fatal, porté à l’Europe. »
Selon ce même sondage Ifop, au deuxième tour, c’est une première, la présidente du Front National battrait même François Hollande (54% contre 46%). Pour autant, Marine serait battue au second face au candidat de l’UMP, quel qu’il soit. » C’est Juppé qui l’emporterait le plus largement face à la présidente du FN, avec 64 % contre 36 %. Derrière lui, Sarkozyl’emporterait de 20 points (60 % contre 40 %). Puis Fillon, avec 57 % contre 43 % ».
Yves de Kerdrel, patron de Valeurs actuelles a tenu cependant a faire son mea culpa, relayé notamment par le site de L’Express. Non pas au sujet du sondage présenté dans son magazine mais de sa Une consacrée à Najat Vallaud-Belkacem, intitulée « »L’ayatollah. Une marocaine musulmane à l’Education nationale ». Se disant « chagriné » par l’assimilation de son magazine avec Minute, M. de Kerdrel a pris grand soin de détailler ses titres de respectabilité. Il a rappelé qu’il était en terrain connu avec Mme Vallaud-Belkacem, « aussi française que moi », au motif qu’ils étaient tous deux membres d’un influent lobby anglo-saxon, bien représenté également dans l’actuel gouvernement, à savoir la « French American Foundation, Young leaders « .
« Nous avons effectué ensemble (avec Mme Vallaud-Blekacem , NDLR) des voyages aux Etats-Unis, j’ai appris à la connaître. Depuis, je la respecte et il s’agit d’une des rares ministres de ce gouvernement à avoir déjà dîné chez moi et avec qui j’ai des relations personnelles. A l’époque de la campagne de 2007, nous organisions chaque mois de discrets déjeuners entre membres du programme Young leaders : dans des salons privés de restaurants parisiens, NKM, Najat, Louis Dreyfus (président du directoire du quotidienLe Monde) et moi-même avions de passionnantes discussions. Je ne lui fais aucun procès en inconséquence. J’ai souvent défendu Najat auprès d’Emmanuel Macron, que j’ai connu au moment où nous faisions tous deux partie de la commission Attali, arguant auprès de lui qu’il s’agissait d’une femme structurée, dotée d’un tropisme libéral réel « (sic).
Défense d’autant plus audible par Emmanuel Macron ajouterons nous, que ce membre de Bildelberg est aussi passé par la French American Foundation, Young leaders …comme le monde est petit ! « Nos » élites se retrouvent il est vrai d’accord sur l’essentiel , selon des tactiques et au sein d’écuries diverses, à savoir empêcher l’arrivée au pouvoir du Mouvement national.
Cette peur du FN qui régne au sein du microcosme, qui n’est autre que la peur d’un peuple français recouvrant sa souveraineté, s’appuie sur des données tangibles.
Ce sont en effet désormais des catégories jusqu’alors rétives au vote national qui franchissent le Rubicon. Cela est vrai, nous le savons, avec notamment la nette progression du vote FN chez les fonctionnaires, les retraités, les femmes, les catholiques pratiquants.
Cela serait aussi perceptible chez les « 260.000 électeurs » Français de confession et/ou d’origine juive, « moins de 1% de la population », selon l’enquête de l’ institut Ifop présenté par Jérôme Fourquet sur le site Atlantico le 3 septembre. Si cette étude souligne une désaffection pour la gauche que l’électorat juif soutenait majoritairement dans les années 1970 et 1980, l’Ifop enregistre désormais un « survote en faveur de la droite parlementaire » qui « constitue une vraie singularité de l’électorat juif, quelle que soit la catégorie sociale considérée au sein de cet électorat ».
En decembre 2011, nous nous en faisions l’écho sur ce blogue, Richard Abitbol de laConfédération des Juifs de France et Amis d’Israël, indiquait que si « en 1981 (les juifs et/ou binationaux Franco-israéliens) ont voté à 75% pour François Mitterrand contre Giscard d’Estaing », « en 2007, ils furent plus de 80% à préférer Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal ». M. Abitbol estimait aussi que « le Parti Socialiste, à l’origine très pro-israélien, a pris ses distances pour arriver à des positions très proches d’une certaine radicalité anti-israélienne. Cela était d’autant plus facile que c’était un sentiment largement répandu dans la société française. »
Il en voulait pour preuve «la décision de désinvestir trois députés socialistes d’origine juive (…) au profit d’antisionistes notoires (…). Sur quatre députés parisiens d’origine juive , trois sont destitués! En Île de France, c’est cinq députés d’origine juive qui cèdent leur place à des Verts. » M Abitbol y voyait la persistance de l’influence néfaste de Pascal Boniface, une volonté clientéliste de conserver le vote des banlieues musulmanes.
Si en France l’électorat arabo-musulman et bi-national est en effet l’objet de bien des convoitises -Le Point estimait en avril dernier à environ 815 000 le nombre des binationaux algériens- Richard Abitbol pointait également l’importance du vote des binationaux franco-israéliens. « (Ils sont) 200 000 disait-il, à faire la queue devant les consulats lors de chaque présidentielle , il y a une sensibilisation particulière à la politique étrangère de la France et cela se traduit, très nettement, dans les urnes! « .
Mais la nouveauté mise en avant par l’ étude de l’Ifop présenté par M. Fourquet est le fait que « Marine Le Pen a obtenu 13,5% des voix chez les Français de confession juive en 2012 (son score global fut de 18%), alors que son père Jean-Marie, candidat en 2007, n’avait recueilli que 4,4% (contre 10,6% à l’échelle du pays) ».
Selon ce politologie, cela s’expliquerait « par la stratégie de dédiabolisation menée par le parti, l’absence de références douteuses relatives à la Shoah dans les discours de Marine Le Pen, et surtout par l’inquiétude grandissante d’une partie de la communauté juive face à la montée de l’antisémitisme islamique, vis-à-vis duquel le FN se présente comme un rempart« .
Toutes les familles politiques étant représentées dans l’électorat juif, il faut parler non « d’un unique vote juif » mais « plutôt des votes juifs« , considère aussi l’Ifop… Il est ainsi bien connu, et Libération le relevait déjà à l’occasion des élections présidentielle et municipales de 1995, qu’il existe de longue date un vote important des électeurs juifs dans le sud-est de la France en faveur de Jean-Marie Le Pen.
La babélisation accélérée de la France et les problèmes qu’elle génère ont à l’évidence contribué à légitimer les analyses et les avertissements du Front National aux yeux de tous les Français. La journaliste-essayiste Elisabeth Lévy en convenait implicitement en novembre 2011 lorsqu’elle expliquait aux dirigeants communautaires juifs, (faussement) autoproclamés « représentatifs« , qu’il n’existe pas de « onzième commandement » qui interdirait à un juif comme à n’importe quel autre Français, de voter FN ».
Le 5 septembre, interrogée sur le site du Figaro, l’historienne « spécialiste de l’extrême droite et du révisionnisme » Valérie Igounet , évoquant le sondage Ifop sur la présidentielle que nous présentions au début de cet article et celui sur » le vote juif » estimait que » le fameux plafond de verre qui empêchait le Front national de devenir un parti majoritaire est en train de sérieusement se fissurer ».
» Le FN s’adapte à d’autres champs politiques et notamment à la gauche. Aujourd’hui à l’intérieur, comme à l’extérieur, il est en train de réaliser sa mue » mais « l’offre politique (frontiste) , elle, est toujours la même bien qu’elle se soit adaptée au contexte. Mais son apparence est plus respectable » (sic).
« L’échec de François Hollande et la droite en capilotade ouvre objectivement un boulevard au FN note encore Mme Igounet qui, questionnée sur le point de savoir siGianfranco Fini, » homme politique italien qui a commencé au MSI pour finir vice-premier ministre » est » le modèle » de Marine, répond très justement par la négative.
« Le MSI et le FN ont une histoire commune , dont leur logo, la flamme tricolore « indique-t-elle. « Nul ne sait ce qu’il y a dans la tête de Marine Le Pen mais ceux qui observent son parti pensent évidemment au MSI devenu parti de gouvernement sous le nom d’AllianceNationale. Mais Marine Le Pen, il me semble n’a pas de modèle. Son seul modèle, c’est le sien ».
Répétons le en effet ici, Bruno Gollnisch l’a souvent précisé, le combat opiniâtre du Mouvement national, les sacrifices consentis par nos militants, par notre famille politique au service de la France et des Français d’abord, ne visent pas à obtenir le pouvoir pour le pouvoir, des honneurs, un strapontin, un maroquin ici ou là , mais à mener nos idées à la tête de l’Etat.
Gianfranco Fini une fois au pouvoir est devenu atlantiste, s’est rallié au Nouvel ordre mondial. Il a demandé pardon pour des crimes qu’il n’a pas commis, accepte désormaisl’immigration invasion, a prôné la régularisation des clandestins, s’est prononcé pour ledroit de vote des immigrés et vanté, comme il l’a déclaré en mars 2009, les vertus de la société multiethnique et multi-religieuse!
Alors non, définitivement non, ce n’est pas le chemin qui sera emprunté par le Front National puisque nous n’entendons pas arriver aux plus hautes responsabilités pour y renier nos idéaux, nos valeurs et notre programme.