Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'islamisme : La France a peur : Comment on dépolitise les maghrébins de France

La France et l'Occident semblent refuser de reconnaître dans le mouvement islamiste, qui l'effraie et dont la genèse remonte à l'aventure coloniale et au processus d'indépendance (surtout pour le cas de l'Algérie), un langage propre aux Musulmans, débarrassé en apparence de toute influence extérieure.
La France a peur non de la décapitation en soi mais d'un discours radical critique sur elle-même dans lequel elle n'aurait plus de prise. La France a peur du débat et du discours islamiste car elle sait très bien que ce discours est devenu maintenant une composante à part entière du paysage politique de l'immigration. Or, contrairement à ce que nous serine la ''propagande'' du pouvoir, l'islamisme n'est pas un courant populaire ou un courant d'incultes.
En Algérie, dans les années 80 et 90, c'est dans les universités puis dans les collèges et lycées que le courant islamiste s'est politisé. Puis, il a touché ensuite les classes moyennes urbanisées, non les ignorants des campagnes. En France, ce sont des bacheliers ou des étudiantes qui d'un coup, du jour au lendemain, portent le voile ou se mettent à aller cinq fois à la mosquée. Et puis, il y a l'Islam des prisons, sur lequel on ferme les yeux car indispensable à la survie du Ministère de la Justice pour réguler la violence interne de cellules surpeuplées. Il y a aussi les instituteurs d'origine maghrébine ouvertement islamistes mais que l'Education nationale, faute de candidats, est bien obligée de recruter. Or cet islamisme français qui dans le secret des appartements d'HLM a cherché à visionner avec délectation sur internet la vidéo de décapitation d'Hervé Gourdel ne marque pas simplement l'échec de nos hommes politiques, il en souligne surtout la méconnaissance et l'ignorance des réalités du territoire. Ne nous trompons pas de "décapiteurs" : ceux qui ont décapité la France sont ceux qui, aujourd'hui au nom de la civilisation, mettent les drapeaux en berne. Comme le disait Proudhon, « quand on parle d'humanité dans les discours politiques, il faut toujours se méfier ».
L'islamisme français est moderne
Le phénomène islamiste hexagonal tout entier n'a jamais vraiment été saisi, compris et analysé malgré une ribambelle de spécialistes sur les plateaux. Dans l'imaginaire français, le phénomène tout entier n'a pas dépassé le stade de la répulsion et de l'incompréhension. Le regard sur l'islamisme français est toujours extérieur c'est-à-dire occidental. Il voit dans les revendications islamistes les soubresauts d'agonie d'une tradition frappée d'archaïsme. Or, c'est faux. Il y a une modernité de l'islamisme français et même l'islamisme français est moderne.
Derrière les barbes et les hijab, derrière les Allah Akbar et la charia, ne s'agitent pas des martiens d'un autre monde, d'un monde médiéval, de sultans ou de harems mais des informaticiens, des diplômés parfois, des jeunes gens qui comme Merah vont en boîte ou font des rodéos sur les parkings. Pour rassurer les musulmans de France, on parle de trop faciles ''fanatiques'', de trop faciles ''extrémistes'' ou ''terroristes'' alors qu'il faut bien convenir que cet engagement des descendants des ouvriers de chez Renault ou chez Peugeot est bien en tant que Français le choix d'un positionnement politique. En fait, on cherche à tout prix à dépolitiser les banlieues comme on a dépolitisé les professeurs et les classes moyennes. Or, l'islamisme est souvent la seule manière pour un jeune maghrébin d'entrer en politique, de parler de politique, de s'affirmer politiquement. L'homme est par nature un animal politique. L'islamisme est une réaction à la dépolitisation totalitaire souhaitée par les mondialistes pour coloniser les peuples. Il est donc sain. C'est l'impolitique, la dépolitisation des hommes qui est perverse et source d'esclavagisme.
Car après avoir été contraints à force d'intégration forcée, de laïcité rétrograde de disjoindre leur tradition religieuse de l'avenir politique de toute une nation, les « immigrés » musulmans français en plongeant dans l'islamisme ont aussi voulu se réapproprier le territoire idéologique du débat politique qui leur était interdit. Or, ce territoire idéologique partisan est de type occidental, moderne, puisant ses racines effectivement dans le modèle européen des guerres de religion, de la croisade des purs et des impurs ou du terrorisme de guérilla chouan ou gauchiste. La percée islamiste des jeunes générations de banlieues, qu'on ne peut nier à moins de vouloir encore continuer dans la forfaiture, est donc aussi un repositionnement politique interne par rapport au français de souche antiraciste et déculturé. D'ailleurs, la spécificité du discours islamiste, sa redoutable efficacité, par exemple, en prison vient de ce qu'il recourt à un stock de référents qui sont perçus comme vierges de toute influence extérieure mais ne nous y trompons pas, en réalité le discours islamiste parle bien le langage de l'Occident, son langage de l'ami/ennemi, avec une pseudo-métaphysique du salut platonicien ou de la moraline piétiste à la Kant.
Une Tradition méconnue
L'islamise français est actif. La France, fille aînée de l'Eglise aurait-elle ainsi une vocation à la prière intégriste ? C'est que la France est aussi le pays européen qui a perdu toutes ses structures religieuses traditionnelles. Ses ministres ne perdent pas une occasion pour se déclarer laïcs. Le bras séculier est depuis des décennies brandi contre le religieux et les religieux eux-mêmes (voir la Conférence des Evêques de France) ont depuis des années honte de ce qu'ils sont. C'est parce que la France a perdu tout rapport à la Tradition, c'est parce qu'elle n'est pas protégée par le traditionalisme, c'est parce qu'elle a oublié l'éducation historique qui forge toutes les nations que ses fils - nous en sommes maintenant à la quatrième génération maghrébine ! - se retrouvent dans le fascisme vert.
Il faut souligner que l'islamisme français souligne indirectement l'accroissement des inégalités sociales, les difficultés économiques que subit la grande masse de la population de banlieue, le malaise culturel du totalitarisme de l'édredon, les illusions perverses du modernisme occidental, tout ce bric à brac de l'égalitarisme d'état qui a conduit paradoxalement à une dissociété. Pourtant là encore, le rétablissement de la loi coranique n'est pas anti-égalitariste en soi. La loi coranique affirme au contraire une égalité véritable et non artificielle entre tous les musulmans. Les immigrés ont donc bien compris le mythe égalitariste républicain qui nous tenaille.
Ainsi, l'islamisme est sans doute en France l'avant-garde culturelle d'une affirmation politique en construction et en devenir. C'est dans les sociétés les plus occidentalisées, comme par exemple en Tunisie et non pas au Maroc que l'islamisme a toujours prospéré. De plus, l'islamisme maghrébin est en train de réaliser par le religieux le rêve mondialiste et économique de l'Union méditerranéenne. On sait très bien que si l'islamisme finissait par l'emporter en Tunisie, en Algérie, en Libye, l'unité maghrébine pourrait alors être proclamée dans l'enthousiasme. Ne déborderait-elle pas alors sur l'Italie, l'Espagne et la France ?
Nonobstant, la France se construit une fois de plus un scénario obsolète. En gros, elle voit des Maghrébins rejoindre les positions antisémites et révolutionnaires des islamistes du grand califat tandis que forcément des meneurs d'extrême-droite avec un Front National au second tour des présidentielles se lancerait à l'occasion d'attentats ou de victoires électorales surprenantes à une série d'actions violentes, de pogroms en quelque sorte contre les musulmans ? C'est tout simplement du délire géopolitique à la petite semaine ? Peut-il y avoir vraiment une guerre sainte en France dans un peuple autant sécularisé ?
Une telle évolution, une guerre sainte qui serait désastreuse pour le pays n'est peut-être pas impossible à plus ou moins long terme mais il faut savoir déjà qu'elle n'aura rien d'oriental car les discours se sont des deux côtés occidentalisés. On peut supposer qu'il y aura en effet une épreuve de force civile entre les Musulmans et la France mais effectivement, elle sera de suite ethnique et même pluriethnique, les blacks supportant de moins en moins les maghrébin ! Ce qui est certain aujourd'hui c'est que pour les Maghrébins, à partir du moment où le discours affirme la supériorité de l'Islam sur toute autre doctrine ou enseignement, l'intégration n'est plus possible mais dans ce cas que faire ?
On parle depuis quelques mois de « rémigration » mais une telle rémigration suppose de nouveau une sorte de guerre civile ou la victoire d'un nouvel autoritarisme ou... plus plausible, l'aventure d'une démocratie nouvelle, la démocratie totalitaire celle des lois d'exception, des lois antiterroristes, des plans vigipirates permanents, des métissages obligatoires mais codifiés, un peu comme on voudrait bien des homosexuels mais mariés, un totalitarisme nouvelle vague en définitive où tous les identitaires religieux, tous les traditionalistes seront muselés et où les Maghrébins après avoir été encensés seront priés de ne plus être eux-mêmes.

Metamag :: lien

http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EuEEAuVluEryPYSUqp.shtml

Les commentaires sont fermés.