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« La révolution nationaliste » ou leur « civilisation de mort » ?

« Se replier sur soi-même, rester avec des frontières, voter NON c’est s’éloigner de Bruxelles, refuser la monnaie unique ce serait une croissance atone, un chômage de masse, la fin de la prospérité et un désastre économique ». Comme nous le rappelait dernièrement un ami internaute, ainsi parlait le  ministre des Affaires Étrangères du Danemark en 1992, mettant en garde ses compatriotes contre un vote défavorable à l’adoption du traité de Maastricht. 22 ans après la victoire du  NON (d’une courte tête) au référendum,  la situation économique de ce pays  sans Maastricht, sans Lisbonne, sans euro, est pourtant excellente avec une croissance de prés de 2% depuis le début de l’année et un taux de chômage de 6% . 1992 c’était aussi l’année ou l’homme d’affaires Bernard Tapie traitait les électeurs du FN de « salauds ». Il promet depuis régulièrement de faire passer le score de l’opposition nationale sous la barre des 10%. Encore une escroquerie… En début de semaine, invité  sur I-télé,  l’ex ministre de gauche ultra libéral est reparti dans son petit numéro habituel, sur un mode certes passablement moins vulgaire qu’auparavant.

 Bernard Tapie ne s’est pas donné le ridicule d’un Jean-Luc Mélenchon allant  jusqu’a dire que les violences des casseurs anarchistes autour de la construction du barrage de Sivens (Tarn) étaient le  fait de l’extrême droite. Non, sur un ton  qui se voulait plus sérieux,  il s’est essayé à jeter le discrédit sur  le programme économique du FN avec des arguments aussi faux que pitoyables et jugeant « stupides » de ce fait les électeurs qui votent FN. Marine n’a pas manqué d’ironiser sur les « leçons d’économie » du sieur Tapie…en attendant ses « leçons d’ éthique » ?

 Loin d’être stupides note Bruno Gollnisch, les Français ont au contraire l’intelligence de ne plus prendre pour argent comptant les avis sentencieux d’un « Nanard » ou  des politiciens du Système qui distribuent bons et mauvais points…et  ont précipité le déclin français en quelques décennies.

 Ex directeur du Figaro devenu banquier d’affaires,  M. Tapie a certainement déjà croisé son chemin, le pourtant très cosmopolite et progressiste Philippe Villin ne dit pas le contraire. Cet  ancien inspecteur des finances et ex élève de l’ Ena, adversaire acharné de l’euro, dénonce depuis des années «l’aveuglement» «des représentants de la pensée unique, sortis pour la plupart de l’Ena et nourris à un delorisme médiocre».  Droite et gauche « appliquent la même politique », « parce qu’il n’y a pas de réformes structurelles, ni de chasse aux dépenses publiques inutiles, et que le credo européen — l’euro doit exister même s’il nous tue — est inlassablement répété. La croissance française est cassée. Car elle ne peut reposer que sur une compétitivité retrouvée par une monnaie nationale correspondant à notre niveau de productivité et une bien meilleure gestion du secteur public ».

 Certes, les a priori  ont la vie dure et le discours d’un Tapie répétant  comme un perroquet assis sur les centaines de millions d’euros obtenus  du précédent gouvernement avec nos impôts,  en réparation ( !) de l’affaire Adidas-Crédit Agricole,  illustre ce décalage criant entre les aspirations de la  France d’en bas et la caste au pouvoir.

 Les Français seraient donc des salauds, des abrutis, parce qu’ils réclament ce que chaque peuple est en droit d’obtenir, à savoir  le respect et la conservation de son identité et de sa souveraineté ; parce qu’ils s’aperçoivent tout en le refusant que «la société française et la nation française sont en train de se dissoudre dans le multiculturalisme, la mondialisation et l’Union européenne » (Eric Zemmour).

 Sur le site Atlantico, Laurent Chalard, «géographe-consultant», «membre du think tank European Centre for International Affairs » mettait en garde la semaine dernière contre cette sourde colère qui monte des entrailles du pays réel ; «la déconnexion de plus en plus marquée entre les positions des élites mondialisées, qui vivent de plus en plus dans une bulle, et la réalité de la France ».

 Un « phénomène progressif » dit-il, «qui se renforce consécutivement à l’absence de réaction des élites, qui, au lieu de faire leur mea culpa, préfèrent s’enfermer dans le déni des réalités (…).  Comme toute fracture, si elle devient trop importante, le risque d’une révolution par le bas par les urnes est réel, en l’occurrence, étant donné le contexte actuel, plutôt une révolution nationaliste qu’une révolution de type communiste. Ce phénomène n’est pas spécifique à la France, mais s’inscrit dans une crise de la démocratie occidentale inquiétante et dont les élites sont partiellement responsables de par leur corruption et leur manque d’empathie pour les problèmes de leurs concitoyens.»

 S’attachant à la problématique de l’immigration de peuplement il poursuit : « si l’on en croit les sondages, la majeure partie des Français trouve qu’il y a trop d’immigrés en France, donc si cet élément est l’indicateur d’une France rance ou du passé, effectivement, croire qu’elle est minoritaire est grandement se voiler la face et témoigne du terrible décalage entre une partie des élites parisiennes et le reste du pays (…). Il existe un profond attachement dans le peuple français à une identité pluriséculaire qu’il ne faut pas sous-estimer. Le passage vers une société multiculturelle ne va donc pas de soi et ce n’est pas en insultant les Français qui se sentent mal à l’aise avec cette nouvelle donne qu’on arrivera à les convaincre que le multiculturalisme peut bien se vivre et qu’il ne remet pas forcément en cause l’identité nationale ».

 Pour les convaincre des bienfaits du multiculturalisme, ou au moins les convertir  à son inéluctabilité, rien de tel aussi que de répéter sur tous les tons,  comme pour l’euro, qu’il n’y a pas de plan B, que cette évolution va dans « le sens de l’histoire », du « progrès » et surtout que le FN est un mouvement  de zozos, pas crédible et délirant.

 Daniel Schneidermann fondateur de l’intéressante émission et site éponyme  « @rrêt sur images »  est revenu sur la « polémique » autour  du jeune élu FN  Maxence Buttey qui s’est converti  à l’islam –voir notre article publié lundi.

 Dans un court article repris notamment sur Rue 89,   il affirme que «Marine Le Pen veut aujourd’hui des électeurs, des militants, des candidats musulmans (…). C’est d’ailleurs ce qui fait sa dangerosité. Le FN est sans doute autrement plus redoutable en parti attrape-tout, souhaitant intégrer les musulmans (et les juifs, et les Noirs, et les homos), que développant à leur égard les éructations de papa ».

 Loin des poncifs commodes sur les  « éructations de papa », M. Schneidermann préfère ignorer que le FN a toujours eu depuis sa percée électorale du milieu des années80 des électeurs, des adhérents de toutes confessions et origines. Leur nombre croissant (même si les études indiquent que le vote des « musulmans » pour le FN reste extrêmement marginal) devrait suivre logiquement ( ?) la pente ascendante du vote FN et Le Pen.

 Mais surtout il ne veut pas voir que le succès rencontré par le FN vient aussi de la réaffirmation par l’opposition nationale d’une fierté française, des valeurs de notre civilisation, de nos racines. Une fierté qui est comprise, voire respectée par de nombreux immigrés, notamment mahométans. Et qui peut être perçue positivement par une partie de cette  jeunesse arabo-musulmane éduquée elle aussi jusque là dans le rejet et la culpabilisation de la France.

 Dans « Islamisme et Etats-Unis. Une alliance contre l’Europe » (1999), Alexandre del Valle, citait l’essayiste algérien vivant en France  Slimane Zéghidour, qui «observe avec regret l’autodestruction progressive de l’identité culturelle française et européenne. Selon lui c’est cette autodestruction et cette américanisation mentale de l’Ancien monde qui fonde la haine qu’éprouvent nombre d’immigrés musulmans envers l’Europe ainsi que la progression de l’islamisme  dans les pays d’accueil.»

 Dans son essai « Le Voile et la bannière »,  M. Zéghidour s’interrogeait: « comment le jeune beur (…) pourrait-il chérir un pays dont le cinéma, le théâtre, la télévision, la littérature, la presse et les controverses publiques, instruisent à longueur d’années le procès de la traite des noirs,  du colonialisme, de la délation anti-juive durant l’occupation, sans même parler des classiques racismes anti-arabe, antisémite (…).  Où puiseraient-ils quelques motifs de fierté d’arborer les couleurs françaises ? (…). Les Français  se sont allégrement fait une religion  de ce que leur langue, leur cuisine, leur garde-robe, leur musique,  et même leur intelligentsia s’américanisent mais ils s’insurgent contre l’affirmation ostentatoire de l’ islam qui ne représente   tout compte fait  qu’une conséquence  parmi d’autres  de cette mise à l’heure outre-Atlantique. Quoi de plus américain en effet que la constitution de forteresses communautaires, l’organisation de ghettos urbains, la coloration religieuse de nombreuses pratiques profanes : prières à l’école, Bibles dans les hôtels, formules pieuses sur les dollars, les armoiries ? La confessionnalisation des musulmans de France, stade suprême l’américanisation ! ».

 Et M. del Valle de souligner tout aussi justement, comme le fait Bruno Gollnisch qu’ «une civilisation matérialiste et hédoniste ne peut pas  perdurer longtemps car la destruction progressive des entités naturelles, telle que la famille, ainsi que l’éradication de tout esprit citoyen  et moral, nécessaire à la cohésion sociale et à la survie des nations, conduisent inéluctablement à l’autodestruction et  au suicide collectif ».

 « De plus, le vide spirituel et démographique attire obligatoirement de nouvelles populations et de nouvelles croyances. Et c’est dans l’exploitation de cette vacuité  spirituelle de l’Occident que résidé la force du projet islamique.»

 « Ou nous les convertiront où ils nous convertiront  alertait le Père de Foucauld avant d’être assassiné peu de temps plus tard par un musulman touareg. On pourrait dire aujourd’hui : ou nous revenons à la religion de nos pères ou ils nous convertiront, tant la vulnérabilité de l’Europe se trouve être aujourd’hui  à l’intérieur même de la culture nihiliste et thanatocratique dominante en occident, car une civilisation inféconde  est, par définition, une civilisation de mort ». Hors  le  chemin de la saine  réaction nationale, populaire et sociale , point de salut.

http://gollnisch.com/2014/10/29/revolution-nationaliste-civilisation-mort/

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