Double-discours, double-langage, mépris des engagements envers les électeurs pris pour des imbéciles par des donneurs de leçons hypocrites…Le dégoût des Français pour les politiciens du Système ne va pas en s’arrangeant au vu de l’actualité de ces derniers jours. A cette aune, le procès fait au (nouveau) ministre de la Culture n’est pas le plus grave. Invitée du « Supplément « de Canal plus le 26 octobre, Fleur Pellerin qui a « déjeuné » avec le tout nouveau prix Nobel de littérature, le « gardien de la mémoire » Patrick Modiano, a avoué ne pas avoir le temps de lire depuis deux ans. Et même n’avoir jamais ouvert un livre de M. Modiano, pas plus le dernier qu’un autre. Imagine-t-on feu André Malraux nous expliquer ne pas avoir lu un livre pendant vingt-quatre mois ? Une faute professionnelle plus qu’une faute de goût peut être, car quitte à consacrer un peu de temps à la lecture, il peut apparaître secondaire, pourquoi pas, de se jeter sur les livres de Patrick Modiano, alors que tant de grands classiques, de génies de la littérature, de grands écrivains Français et étrangers méritent d’être lus et relus.
Les Français sont en revanche légitimement en colère lorsqu’ils apprennent que le président UMP de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Gilles Carrez, est en délicatesse avec le fisc. Au motif que lui, le spécialiste très affûté, se serait trompé de bonne foi, affirme-t-il, dans le calcul de la valeur de sa maison de Perreux-sur-Marne. Or c’est de celui-ci que découle son entrée dans l’impôt sur la fortune (ISF).
Il est tout à fait légitime, le débat l’est en tout cas, de juger l’ISF contre productif, son assiette confiscatoire, de douter de son utilité et de ses bienfaits. Mais dura lex, sed lex, la loi est dure mais c’est la loi. M. Carrez, à un devoir tout particulier d’exemplarité au vu des fonctions qui sont les siennes et ne peut s’exonérer du régime commun sans trahir le mandat qui lui a été confié par les électeurs.
Plus choquant encore, le député PS René Dosière, au vu des annexes du projet de budget 2015, a jugé hier «choquantes» les rémunérations dans les cabinets ministériels de ses amis du gouvernement Valls. Se serrer la ceinture ? C’est bon pour les autres ! «Par rapport au gouvernement Ayrault, a écrit M. Dosière sur son blogue, les rémunérations dans le gouvernement Valls (2014) sont en forte augmentation: +7,1% à 8.201 euros pour la rémunération brute moyenne d’un agent et +4,3% à 2.235 euros pour les indemnités de sujétion» (primes, NDLR).
«Les cinq rémunérations les plus élevées se trouvent au ministère de la culture (13 744 euros), au ministère de l’intérieur (12 987 euros), au ministère de la décentralisation (12 680 euros), au ministère du redressement productif (12 369 euros) et au secrétariat d’Etat à l’enseignement supérieur (12 222 euros)».
Si le «communautarisme financier» des membres du Système défraye la chronique, une autre «affaire», bien différente, a été exposée dans de nombreux articles ces derniers jours. Le blogue de Bruno Gollnisch avait réagi le 3 octobre, de manière d’ailleurs très mesurée, à la présence de Pierre Ducarne, 22 ans, candidat aux dernières municipales FN à Nancy (Meurthe-et-Moselle) sur le stand du « Kreuji ». En l’espèce «un collectif de 11 associations qui représentent la communauté homosexuelle bi et transsexuelle (LGBT) à Nancy. Avec le soutien de la ville, elle va prochainement ouvrir une maison LGBT au centre-ville » rapportait le média régional Loractu.
Nous avions fait état de cette information, redoutant que le message du FN soit brouillé par la présence médiatisée d’un candidat du FN auprès d’associations prosélytes en faveur du mariage, de l’adoption, de la PMA et GPA pour les paires homosexuelles. Et ce, deux jours avant la mobilisation de très nombreux élus, militants et électeurs frontistes dans les manifestations (à Paris et Bordeaux) en faveur de la défense de la famille traditionnelle et contre la loi Taubira.
Sans nous contacter directement, Pierre Ducarne avait vivement réagi à ce qu’il considérait comme une mise en cause injustifiée de notre part. Il a depuis précisé via les réseaux sociaux être opposé la création de cette maison LGBT, au «mariage pour tous», tout en se disant persuadé, comme Alain Juppé et la plupart des caciques de l’UMP, que la loi Taubira ne pourra être abrogée.
«On me présente a-t-il dit, comme un militant LGBT alors que je n’ai fait que discuter avec des membres de ce collectif dont je ne fais pas partie». «J’assume totalement a-t-il écrit sur internet, le fait d’avoir visité le stand du Kreuji (ainsi que d’autres d’ailleurs) non seulement pour l’intérêt que suscite ce projet (auprès des Nancéens ?, NDLR) et que j’ai pu ainsi découvrir mais également pour l’amitié que je porte à certaines personnes (de droite comme de gauche) impliqués dans sa réalisation ». Dont acte.
Le Monde le rapportait avant-hier, «accusé de soutien à une association homosexuelle», de «communautarisme», « le Front National - sans que Bruno Gollnisch la réclame ou soit intervenu dans ce sens, NDLR- avait engagé une procédure disciplinaire » à l’encontre de ce jeune homme.
Finalement« il a été décidé que la commission des conflits ne se réunirait pas sur son cas» comme il était prévu le 27 novembre, «qu’il n’était pas convoqué et qu’il ne serait pas sanctionné. Le dossier est vide , a dit Florian Philippot à Reuters avant de poursuivre : Pierre Ducarne n’a pas, en tant que responsable du Front National, soutenu une association communautariste, ce qui aurait été contraire aux valeurs du parti. Il n’est pas un responsable du parti et c’était dans un cadre privé. »
M. Ducarne outre son passage devant la commission des conflits, devait être « également convoqué devant la commission de discipline pour «insultes proférées envers un dirigeant du FN», et plus précisément envers Bruno Gollnisch ont affirmé à la presse Florian Philippot et Bruno Bilde (conseiller de Marine).
Pierre Ducarne s’est finalement fendu d’un petit mea culpa sur tweeter le 29 octobre : «Que la presse cesse d’instrumentaliser et détourner un quiproquo interne au FN pour alimenter une polémique fondé sur le bruit et la rumeur.» «Clarification faite avec le FN. Malentendu de part et d’autre. Moralité: il vaut mieux privilégier une explication sereine que de réagir à chaud.»
C’est en effet en réagissant à chaud, mettons cela sur le compte de la jeunesse, que M. Ducarne a commis un message, pour le moins maladroit, effacé par la suite, mais donc jugé insultant par Florian et Bruno (Bilde) – « je ne sais pas si j’ai été insulté…» a voulu temporiser Bruno Gollnisch contacté par Europe 1. « M. Bruno Gollnisch écrivait le jeune homme le 6 octobre, serait bien inspiré de vérifier l’exactitude de ses informations avant de relayer tout et n’importe quoi. De respecter la liberté et la vie privée d’autrui. Mais M. Gollnisch se verra notifier tout cela par écrit et pourra ainsi juger de mon mécontentement. Le Mac Carthysme ça va bien » (sic).
Le jeune homme a finalement renoncé à «notifier tout cela par écrit » au professeur Gollnisch, qui du haut de son parcours intellectuel et des ses trente ans de militantisme au FN, n’a guère de leçons à recevoir en matière de défense de nos libertés fondamentales. Surtout, est-il nécessaire de rappeler que Bruno a toujours respecté la vie privée de chacun (justement parce qu’elle est privée !) et n’est pas animé par la moindre velléité d’établir une quelconque « police de la braguette » au FN comme dans le reste de la société française ! M. Ducarne a d’ailleurs avoué «qu’il n’y a pas de chasses aux homosexuels » au Front National.
Mais il s’agit de rappeler que la communication politique répond à des règles de base. La première d’entre elle veut que quand on est candidat à une élection, et si l’on souhaite continuer à l’être, on ne peut échapper dans l’espace public à l’attention médiatique et à l’interprétation de ses faits et gestes, a fortiori dans la commune dans laquelle on milite. En ce sens, si l’on souhaite que sa vie privée soit respectée et la dissocier nettement de sa vie publique, il n’est pas bien malin de poster, comme M. Ducarne l’a fait, une photo ou on le voit enlaçant un jeune homme sur le stand du Kreuji, assortie de la mention ambiguë « pied de nez aux sectaires ». Peut-on s’étonner dans le contexte actuel que cela peut être aussi interprété comme un message politique ? Puisse la leçon être entendue.
« De toute façon, je me suis mis en retrait du parti depuis plusieurs mois. Et si on doit m’exclure, on m’exclura », a encore déclaré Pierre Ducarne qui vient aussi d’apporter son soutien à Maxence Buttey. « L’acharnement de certains sur ce jeune élu FN converti à l’islam est scandaleux. Laissez le libre de croire ce qu’il veut. Idiots », a-t-il énoncé dans un tweet le 26 octobre…
Ce jeune élu FN de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), est accusé de prosélytisme islamique par ses camarades de la fédération. Il lui est reproché –voir notre article en date de lundi dernier- d’avoir adressé à des membres du FN une vidéo (Les miracles du Coran) vantant les mérites de la religion du prophète pour expliquer sa récente conversion. Une vidéo objectivement intellectuellement très médiocre, assez affligeante même, a peu près du niveau de celles que font les Témoins de Jéhovah…
Sur le site Atlantico, Christophe Bouillaud, professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Grenoble, a été interrogé simultanément sur les affaires Ducarne et Buttey. Contrairement à ce qu’il affirme, le cas Ducarne n’illustre pas «des contradictions au niveau de l’électorat du FN sur cette question. Il y en a un traditionnaliste qui n’arrive pas à normaliser l’homosexualité dans son mode de pensée alors que pour l’autre ce n’est pas important. Au niveau de l’actuelle direction du FN regroupée autour de Marine le Pen il n’y a pas trop de divergences sur le sujet. En revanche Bruno Gollnisch et Jean Marie le Pen pensent différemment mais cela reste un courant minoritaire ».
Cette analyse assez primaire est surtout fausse car elle confond l’accessoire et l’essentiel. Comme nous l’avons dit, ce que rejette le FN en bloc, et c’est là son positionnement politique partagé par tous, c’est la dérive communautariste et prosélyte, ni plus, ni moins. Le reste est affaire de conscience pour chacun.
M. Bouillaud, a contrario, est plus lucide quand il rappelle que « le FN n’a jamais été contre la religion musulmane », tout en soulignant « le manque de culture politique (de Maxence Buttey). Il n’a pas compris les dynamiques de l’électorat français et ce que signifie politiquement le mot immigration ».
« Le FN peut accueillir des gens nés musulmans parce que c’est un choix par défaut et qu’on accepte la religion de ses parents. En revanche l’idée de choix est très importante car cela nous engage autour des valeurs. Aujourd’hui on voit la conversion à l’islam comme un rejet de la société française ». C’est en tout cas comme cela qu’elle est perçue par la très grande majorité de nos compatriotes.
C’est en restant ferme dans sa dénonciation du prosélytisme communautariste, sans excès mais sans faiblesses coupables, que le Front National apportera de la clarté dans un débat politique qui en a bien besoin. C’est aussi sur notre cohérence que nous sommes jugés affirme Bruno Gollnisch, et nous le serons tout particulièrement lors de la grande échéance de 2017 pour porter Marine Le Pen et nos idées au pouvoir.
http://gollnisch.com/2014/10/31/communautarisme-soyons-francs-clairs-coherents/