Lu sur le site de la Nouvelle gazette française :
"Mercredi 17 décembre 2014, l’Institut Civitas a tenu une veillée de prières Place de l’Estrapade à Paris, devant les bureaux de la Libre Pensée.
Au nom de la loi de 1905, promulguant la séparation de l’Eglise et de l’Etat, cette fédération s’oppose à la présence de « crèches chrétiennes et non de simple crèches » (sic) dans les institutions de la République. La tribune ronflante, dont la portée pamphlétaire n’est pas sans rappeler les meilleurs tribunes de Rue 89, n’hésite pas à faire appel aux armes médiatiques traditionnelles afin de museler toute opinion contradictoire à la sienne : ainsi la résurgence du sentiment chrétien au sein de notre société rappellerait « la période du Régime de Vichy où cette loi a été violée en permanence » et les promoteurs de celui-ci seraient « des nostalgiques de cette sinistre période. » Stupeur de l’institution laïque, qui salue cependant les manifestants au creux de sa vitrine, indiquant sur une pancarte un « Joyeux Noël païen »dont le caractère profane, s’il est effectif, enjoint néanmoins à une certaine réflexion ontologique non dénuée de portée casuistique.
Si la contradiction ne semble pas choquer La Libre Pensée, l’anachronisme ne le fait pas davantage reculer : à ceux qui suggèrent que la France a des fondements historiques chrétiens expliquant la présence des crèches dans des lieux publics, l’institution aime à souligner l’inanité d’une telle religion, véhicule d’une haine responsable des grands maux du XXe siècle : « le christianisme a trouvé sa puissance dans la lutte contre le judaïsme. Il a une responsabilité écrasante dans l’antisémitisme. C’est le christianisme qui a fourbi les armes ayant conduit àAuschwitz. ». Dénonciation fallacieuse s’il en est, on appréciera cet argument auquel toute réponse constituerait sans nul doute une revendication fasciste ou antisémite. Que la Libre Pensée se rassure : plusieurs opposants se sont manifestés en ce sens durant la veillée. Couvrant les Gloria, certains habitants du quartier ont fait entendre leur désaccord, enceintes aux fenêtres et musique à tue-tête tentant de décourager l’assemblée. Mieux, une femme, se revendiquant chrétienne, lance : « Vous n’avez pas le droit de faire ça, c’est de l’incitation à la haine. […] Fascistes ! ». La République dans toute sa splendeur, est sauvée par ses dignes soldats.
L’abbé Bouchacourt a conclu cette veillée de prière animée d’une crèche vivante, en rappelant aux Catholiques les vertus de l’Espérance. Comme le soulignait Bernanos, « l’espérance [n’est-elle pas] un risque à courir » ? "