Guillaume de Thieulloy, dans les 4 Vérités, s'inquiète des appels fréquents à la constitution d'un "gouvernement d'union nationale" :
"(...) À première vue, l’idée est bonne. Si toutes les bonnes volontés s’accordaient pour mener ensemble les réformes nécessaires pour sortir la France de l’ornière, nous devrions y applaudir chaleureusement.
Le problème, c’est que je doute fort que ce gouvernement d’union nationale soit un gouvernement au service de la France et des Français. Il y a, au contraire, tout lieu de croire que ce soit un gouvernement au service de l’oligarchie pour parachever la spoliation des contribuables et la suspension des libertés publiques pour les citoyens.
Rappelons que le FMI a « conseillé » aux États endettés de confisquer une part substantielle du patrimoine privé. Et, en matière de libertés publiques, il suffit de regarder ce qui se passe en ce moment au nom de la lutte contre le terrorisme…
Il me semble, par ailleurs, assez probable que notre confrère Emmanuel Ratier ait raison et que la manifestation du 11 janvier soit une sorte de « répétition générale » de ce qui pourrait se passer si Marine Le Pen se trouvait au 2e tour de l’élection présidentielle en 2017.
Ces grandes manifestations « républicaines » se reproduiraient pendant 15 jours pour déjouer le « péril fasciste » – le qualificatif « républicain » ne servant plus à désigner un mode de gouvernement, mais à dire qui est fréquentable et qui ne l’est pas.
Vous aurez, à ce sujet, noté avec quelle facilité – et quelle complicité médiatique – le FN a été prié de ne pas participer à la manifestation du 11 janvier. Puisqu’il est entendu que ce n’est pas un parti républicain (beaucoup moins, naturellement, que les autorités saoudiennes ou turques présentes !), il était « logique » qu’il ne soit pas présent dans une marche « républicaine » ? De même qu’il était « logique » d’interdire, au nom de la « laïcité » et de la « république », la manifestation des associations « Ri poste laïque » et « Résistance républicaine », puisque l’oligarchie avait décidé que ces dernières n’étaient ni laïques, ni républicaines !
Jusqu’à présent, il était possible à ceux qui ne voulaient pas entendre ces inquiétudes sur les missions d’un éventuel « gouvernement d’union nationale » de crier au populisme. Mais,tout récemment, est arrivé un événement décisif : un véritable coup d’État organisé par le « système » en Suède.
« Le Monde » commente ainsi : « Une fois de plus, la Suède donne l’exemple. Confrontés à la perspective d’une crise politique prolongée, les partis politiques traditionnels […] ont décidé de s’unir pour permettre au gouvernement de fonctionner en neutralisant la capacité de nuisance parlementaire du parti populiste d’extrême droite. »
Vous avez bien lu : « nuisance parlementaire » ! C’est au nom de la république et de ses valeurs que l’on bride, non plus seulement le peuple, mais même les parlementaires qui auraient le mauvais goût de ne pas applaudir à toutes les décisions de l’oligarchie !
L’excellent site « Contrepoints » a, quant à lui, commenté : « Le dernier masque de la démocratie représentative, dans sa version postmoderne et corrompue, vient de tomber. »
Concrètement, que s’est-il passé ? Un parti dit « populiste », fort de 12 % des suffrages, est parvenu, en s’alliant avec un autre parti, à mettre le gouvernement en minorité sur son budget.
C’est le jeu classique de la vie parlementaire et on ne voit pas bien où est le mal. Cependant, cette « nuisance parlementaire » du parti « populiste » a entraîné une réaction, dont il y a effectivement tout lieu de craindre que, comme le dit « Le Monde » (vous savez ce journal « neutre » et « objectif » qui avait applaudi à la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges !), elle ne soit prise en exemple ailleurs, et notamment en France.
Droite et gauche se sont alliées, dans un accord valable jusqu’en 2022, en se répartissant les postes ministériels, indépendamment des résultats électoraux à venir.
Il est impossible de dire plus crûment que les élections ne servent à rien. Il est impossible de dire plus crûment que nous ne sommes plus en démocratie – si tant est que nous l’ayons jamais été…
Voilà ce qu’est un « gouvernement d’union nationale », dont tant de voix « autorisées », des « grands » médias à François Bayrou, en passant par Manuel Valls ou Alain Juppé, réclament la mise en œuvre en France – là aussi pour contrer le « populisme ».
Franchement, à part l’hypocrisie, on voit mal ce qui distingue un tel régime d’une dictature !"
Et si le "parti populiste", qui incarne plus que jamais l'opposition, devenait majoritaire ?