Lu dans Les 4 Vérités :
"À la veille du scrutin départemental, le FN caracole en tête (avec 33 % des intentions de vote), loin devant l’UMP et ses alliés (27 %) et le PS (19 %). Pour le FN, qui ne comptait jusqu’à présent que deux élus départementaux, cette élection s’annonce donc sous les meilleurs auspices. Cependant, il convient aussi de ne pas oublier que le mode de scrutin est extrêmement défavorable au FN et que, selon toute vraisemblance, le nombre de ses élus au soir du 29 mars ne sera pas à la hauteur de son succès en termes de suffrages.
Ces élections départementales pourraient être aussi un test sur la capacité du FN à s’allier avec d’autres pour parvenir à prendre le pouvoir. Ainsi, dans le Vaucluse, où le PS gouverne actuellement et s’apprête à prendre une claque électorale magistrale, le FN pourrait l’emporter, à la condition de s’allier avec la Ligue du Sud de Jacques Bompard. D’après la rumeur, cette alliance – qui ne pose pourtant guère de problèmes idéologiques – s’annonce très difficile, pour d’obscures raisons d’egos. Si cela devait être le cas, ce serait un très mauvais signal et cela laisserait penser que le FN ne souhaite toujours pas être un parti de gouvernement.
Mais c’est surtout du côté de l’UMP que les nouvelles sont inquiétantes. Alors que le parti de Nicolas Sarkozy s’apprête à emporter un grand nombre de départements, il préfère taper sur le FN que sur le PS. Ainsi Nicolas Sarkozy a-t-il déclaré : « Voter pour le FN au premier tour, c’est faire gagner la gauche au second. C’est le FNPS ! Voter pour l’UMP n’a jamais en revanche fait gagner la gauche. » Mais c’est doublement faux. D’abord, malheureusement, certains votes UMP sont objectivement des votes pour la gauche. Je serais ainsi curieux de savoir ce qui distingue Nathalie Kosciusko-Morizet (vice-présidente de l’UMP) de son ex-rivale socialiste Anne Hidalgo. Mais, surtout, c’est l’idée que voter FN favorise le PS qui est profondément fausse. Plus exactement, cette idée est actuellement vraie, mais largement par la faute de l’UMP qui refuse toute alliance – y compris ponctuelle – avec le FN. Dès l’instant que l’UMP et le FN, sans nécessairement partager tous les points de leurs programmes, accepteront de dire que le PS est l’adversaire prioritaire, il n’y aura plus ni « UMPS », ni « FNPS ». Simplement une alliance naturelle entre forces de droite pour battre la gauche…"