Dans une tribune publiée dimanche 15 mars, Christiane Taubira, Garde des Sceaux, dans l’inimitable style René-Char-Discount qu’on lui connaît, se propose, (contrevenant ainsi à toutes les exigences de sa fonction d’État), de conspuer le FN. Sans toutefois oser le nommer directement, elle n’hésite pas à l’intégrer dans une généalogie historico-politique fantaisiste, celle dit-elle des « ennemis intimes de la République, de la démocratie, de la laïcité…. » ; bref vous l’aurez compris, les ennemis du camp du Bien. La publication de ce texte fait suite à l’intervention tragi-comique d’un Manuel Valls halluciné, se vantant à l’Assemblée nationale de« stigmatiser » le Front national et de lui réserver un traitement de paria, bref d’établir une discrimination d’État au nom même de l’exigence de non-discrimination…
Nos champions de la République, conjuguant de manière inédite bêtise et indécence, ont donc décidé de faire du FN le bouc-émissaire de leur propre incompétence et, de ses électeurs, des sous-hommes, seulement gouvernés par leurs émotions, proies faciles d’être machiavéliques et sournois, à peine capables de porter un jugement rationnel sur l’état de la France, ses problèmes et les remèdes qu’on pourrait lui apporter.
« Bêtise » d’abord, parce qu’ils n’ont toujours pas compris (!) que l’acharnement obsessionnel qu’ils mettent à conspuer ce parti amplifie son rayonnement et ne fait qu’accroître son potentiel d’adhésion. Jusqu’à la caricature, la criminalisation morale du FN (et de facto de ses électeurs) ne peut in fine qu’avérer un peu plus s’il était nécessaire qu’il est bien le centre politique réel du pays et donc, par ses thèmes et sa démarche, le dernier recours d’une nation proche du chaos intégral. « Bêtise » toujours, parce que la manière même dont Christiane Taubira dresse dans sa tribune la généalogie fantasmatique d’une sorte d’anti-patriotisme invisible, qui, malveillant, gouverne des cœurs pervertis, et traversant tous les âges comme un spectre, constitue une figure essentialisée du « mal » à combattre (qui « dévoie », qui« souille », qui rallie les « égarés » -je cite-), procède toute entière de la rhétorique qu’elle prête à ses adversaires. En fait, il suffirait de placer le mot « juif », « arabe », ou bien encore « noir » dans ce texte, pour qu’il ressemble trait pour trait à un brûlot antisémite et raciste. Voulant condamner la supposée « peur de l’autre » (T.M) que nourrirait le FN, mais traitant le FN comme s’il était l’excroissance diabolique de la déraison dans l’histoire, ce texte fait du FN un Autre absolu dont il faut avoir peur… Il use donc des artifices dialectiques et du mode argumentatif essentialiste de ceux que la Gauche prétend combattre et qui, avouons-le une bonne fois, n’existent pas. Ou plutôt si. Comme il a souvent été dit, (mais il est toujours opportun de le rappeler) : ceux qui traînent en bandes, ont le crâne rasé, s’appellent « mon frère », jurent par le sang, la race, Dieu, et agressent à dix contre un des innocents, nous savons bien qu’ils existent. Mais ils ne sont pas au FN et d’ailleurs ils ne votent pas. Où sont donc ces « basses eaux de la haine » (lol) dont nous entretient le Garde des Sceaux ? Elles se rencontrent dans les enclaves séparatistes qui fragmentent désormais le territoire français et auxquelles l’on s’apprête de nouveau à donner quelques milliards d’euros pour acheter un semblant de paix civile.
« Bêtise » quasi-indicible de ce texte, c’est certain, mais « indécence » surtout, parce que le soin méticuleux avec lequel Christiane Taubira a promu une politique pénale d’un laxisme affolant, (ayant conduit et conduisant toujours à la libération de criminels avérés, non-repentis), aurait déjà dû l’amener cent fois à la démission. Mais n’espérez rien vous autres « égarés » ! Il faut encore qu’entre deux interviews où elle larmoie ses états d’âme d’adolescente bipolaire et pleure la Guyane éternelle, elle se permette en pleine période électorale d’abuser de l’autorité que lui confère sa fonction pour avertir qu’une « apocalypse » est en cours.
Oui, vous avez bien lu : une « apocalypse » (c’est le premier substantif de sa tribune…). Tout simplement. Ne nous attardons pas à moquer ce retour du refoulé républicain qui conduit immanquablement nos fonctionnaires du déclin à utiliser le lexique eschatologique dès qu’ils se sentent mis en danger. Contentons-nous d’entendre le terme dans sa nudité étymologique. Oui Christiane, vous avez raison, « révélation » il y aura aux élections. Dévoilement. Advenue. Pas du Christ, malheureusement, (encore que nul ne puisse pénétrer les desseins de la Providence), mais révélation tout de même : de votre incompétence, personnelle, de la colère et de l’exaspération fondées en raison de millions d’électeurs, de la connivence obscène du PS et de l’UMP, ces frères-siamois idéologiques qui ne manquent jamais de se soutenir lorsqu’ils pressentent leurs prébendes menacées, de votre incapacité enfin, et c’est là l’essentiel, à apporter des réponses sérieuses aux menaces sans précédent que notre pays a à affronter, à savoir : la guerre mondiale que l’islam littéraliste a engagé contre le Christianisme et l’Occident libertaire, et cette même idéologie libérale-libertaire qui pourrit, de l’intérieur, le sens de l’enracinement historique des peuples d’Europe. « Révélation » il y aura Christiane. De votre lâcheté devant les périls bien réels que vous refusez constamment de nommer ou dont vous falsifiez à dessein les appellations : « menace terroriste », pour islam littéraliste, « apartheid et relégation », pour enclaves mafieuses néo-coloniales, « radicalisation » pour endoctrinement, « fascisme » pour patriotisme de bon sens etc.
Au fond, le FN, que par mépris souverain vous refuser de nommer alors même que vous voudriez tisser son linceul, c’est votre ennemi imaginaire, votre adversaire de substitution, celui qui polarise toutes vos craintes et colères tandis que vous ne cessez de favoriser les conditions d’émergence d’ennemis qui, eux, bien réels, se frottent les mains de vous voir ainsi vous débattre avec un fantôme. Vous êtes le lieutenant Drogo d’un Désert des Tartares sous neuroleptiques ; un officier qui attendrait un ennemi qui ne viendrait jamais tandis que ses hommes se feraient décimer sous ses yeux par un autre adversaire…
Que vous ayez une minute à perdre pour rédiger ce texte indigeste à l’heure où Ahmed, (huit ans au compteur), déclare qu’il faut « buter les français », où des« toulousains » d’à peine douze ans sont en train d’égorger des hommes au Moyen-Orient, où, en l’attente de leur procès l’on remet en liberté des djihadistes convaincus (des « savoyards » paraît-il bien « réinsérés »), où l’État islamique menace de submerger l’Europe et la France de populations fanatisées via les côtes libyennes et où prédations, vols, crimes et viols quotidiens font peser sur les français le poids d’une terreur insoutenable, que vous ayez ne serait-ce qu’une seconde à perdre pour rédiger cette tribune d’où ne ressort finalement que vos propres peurs, c’est bien la preuve irréfragable de votre incompétence . Vous autorisant d’Apollinaire qui n’en demandait pas tant, vous vous exclamez qu’il est « grand temps de rallumer les étoiles ». Quelle ironie pour un facteur de dés-astre d’invoquer ainsi le Ciel des fixes et pour quelqu’un qui n’a jamais brillé de déplorer la venue des ombres…
- Christiane.
- Ne visez pas si haut.
- Ne regardez pas si loin.
- Les étoiles n’y peuvent rien, et la nôtre, le soleil, ignore, créature bienheureuse, votre existence. Là, tout près de vous, il y a une peine que vous pouvez aisément soulager. Une souffrance intense, profonde, puissante. Celle de ces millions de français que vos indignations sélectives, votre guyano-centrisme forcené et vos déclarations « mysticréoles » ne sont pas loin de rendre fous furieux.
- Christiane. Ne visez pas si haut, ne regardez pas si loin et laissez l’Apocalypse à Dieu. Contentez-vous de remettre au plus tôt votre démission. Nous compatissons : rien n’est plus épuisant que de lutter contre un ennemi qui n’existe pas. C’est à peu près comme essayer de discerner une matrice familiale dans une relation entre deux hommes. C’est impossible.
Christiane. Il est grand temps, pour nous, de nous reposer, de vous.
Ulysse
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