Malgré tout son talent, malaisé de réussir à nous faire prendre des vessies démasquées pour des lanternes magiques.
Depuis sa brillante élection comme président de la République en 2007, du temps a passé sur Nicolas Sarkozy.
Un quinquennat, à mon sens discutable, pour rester mesuré.
Une défaite en 2012, qui a entraîné la droite dans un naufrage dont elle n’est pas encore remise malgré ses succès électoraux relatifs.
Un ostensible effacement qui laissait en permanence apparaître que Nicolas Sarkozy bouillait d’impatience et d’envie pour obtenir une session de rattrapage en 2017.
Une présidence de l’UMP qui, par rapport à la période antérieure, est parvenue à afficher facilement un apaisement et une volonté de rassemblement.
Un Nicolas Sarkozy qui se domine, parle bas, joue à contre-emploi, à contre-caractère, mais qui, dans l’intimité et des échanges prétendument officieux mais voués à être rapportés, se lâche avec aigreur et mépris sur certains de ses proches et alliés.
Ce ne serait pas trop grave car qui peut soutenir que dans l’entre-soi il demeure toujours convenable dans le fond et dans la forme ?
Mais il y a plus préoccupant.
Le hasard de la semaine écoulée a permis une confrontation passionnante et éclairante entre trois interventions médiatiques qu’il est bon de jauger, de juger, chacune par rapport aux deux autres, principalement celle de Nicolas Sarkozy (Le Journal du Dimanche) au regard d’un long entretien remarquable avec Alain Finkielkraut et de la vigoureuse réplique de François Bayrou à ceux qui le prennent de haut (Le Point). Comparer les proclamations et engagements du premier avec les vérités salubres des seconds offre un enseignement qui ne manque pas de pertinence.