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Le nécessaire sacrifice du Menhir

La droite nationale doit maintenant se regarder en face et se poser la seule question qui vaille : son objectif est-il réellement d'accéder au pouvoir pour appliquer ses idées ?

Même si l’on peut regretter les conditions dans lesquelles elle a été prise, la décision du bureau exécutif du Front national de suspendre Jean-Marie Le Pen, pour douloureuse qu’elle soit, est le sacrifice que ce parti devait accomplir pour accéder au pouvoir.

Il fait peu de doute que cette décision sera avalisée par l’assemblée générale des adhérents, étant donné que 87 % des sympathisants y sont favorables (sondage Odoxa Le Parisien/Aujourd’hui en France/i>Télé du 10 avril 2015). Plus largement, c’est le rôle même du FN qu’il convient de préciser, question que viennent nourrir les rumeurs sur le changement de nom du parti.

« Marine Le Pen a compris ce qu’est la politique : un moyen d’accéder au pouvoir, pas une façon de “témoigner” ou de rassembler une “famille”. Je porte à son crédit d’être restée sourde aux piaillements des excités de tout poil, des anciens combattants des guerres perdues, des revenants de ceci ou de cela, des nostalgiques des régimes d’avant-hier et des époques révolues », rappelait Alain de Benoist sur Boulevard Voltaire. Ce faisant, le philosophe réaffirmait que l’objet premier d’un parti politique n’est ni la morale, l’honneur ou encore le style (on songe aux remarques hautement constructives du rédacteur en chef de Rivarol Jérôme Bourbon sur les jeans de Marine Le Pen), mais l’action concrète par la loi positive.

La droite nationale doit maintenant se regarder en face et se poser la seule question qui vaille : son objectif est-il réellement d’accéder au pouvoir pour appliquer ses idées, ou de rejouer un énième remake du Dernier des Mohicans tout aussi fécond littérairement que politiquement stérile ? Dans le premier cas, ce dont elle a besoin n’est pas Don Quichotte ou Cyrano de Bergerac, mais des stratèges raisonnant froidement. La condamnation de Marine Le Pen au nom du Décalogue par un Jean-Claude Martinez dont la bonhomie et l’intelligence universitaire n’ont d’égale que l’inefficacité politique est à cet égard édifiante de cet esprit de bon vivant incapable dont la droite nationale doit impérativement se débarrasser si elle veut parvenir au pouvoir.

Jean-Louis de Morcourt

http://www.bvoltaire.fr/jeanlouisdemorcourt/le-necessaire-sacrifice-du-menhir,175061

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