Anne-Sophie Leclère avait été condamné pour injures racistes envers Christiane Taubira. Son jugement a été cassé pour irrecevabilité du plaignant par la Cour d’appel de Guyane.
L’ex-candidate aux élections municipales de 2014 à Rethel, dans les Ardennes, Anne-Sophie Leclère a vu sa condamnation pour injures racistes et incitation à la haine annulée par la Cour d’appel de Cayenne.
La jeune femme avait publié sur sa page Facebook personnelle un photomontage assimilant Mme Taubira à un singe.
Elle avait été condamnée à neuf mois de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité. La cour avait assorti cette peine de 50 000 euros de dommages et intérêts, à régler conjointement avec le FN, et condamné le Front national à 30 000 euros d’amende. Une décision qui allait au-delà des réquisitions du parquet, qui n’avait pas demandé la condamnation du parti.
À l’époque, l’histoire avait fait grand bruit, non seulement parce qu’elle avait provoqué l’exclusion de la candidate du parti d’extrême droite, mais aussi parce que la sentence était exceptionnellement lourde, l’usage, pour ce genre d’infraction, étant plutôt de prononcer des peines avec sursis.
De plus, la condamnation conjointe du parti allait à l’encontre de la loi française, qui prévoit qu’une personne morale, comme un syndicat ou un parti politique, ne peut pas être condamnée pour les infractions à la loi sur la presse, qui encadre également la liberté d’expression sur Internet, commises par ses membres ou ses militants. Le tribunal s’était justifié à l’époque en expliquant dans ses attendus de jugement que le FN « a participé de manière plus directe encore [aux infractions] en véhiculant un discours parfois raciste, plus ouvertement xénophobe… »
Action en justice intentée par le parti créé par Christiane Taubira, laquelle Taubira est d’ailleurs aussi la patronne de la justice au gouvernement, jugement en Guyane par un juge membre du Syndicat de la Magistrature… cela fait tout de même beaucoup ! Il est évident qu’Anne-Sophie Leclere est victime d’un jugement éminemment politique.
Avait à l’époque commenté Fabrice Robert, Président du Bloc Identitaire, qui avait apporté son soutien à Anne-Sophie Leclère.
Ce n’est toutefois par sur ces excès ou le caractère politique que s’est basée la Cour d’appel pour casser le jugement. Elle a simplement estimé que l’association Walwari (fondée par Christiane Taubira en 1993), qui avait porté l’affaire en justice, n’avait pas de légitimité à le faire.
Malgré cette décision de la cour d’appel de Cayenne, Anne-Sophie Leclère devrait comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris, qui avait ouvert une enquête préliminaire sur la même affaire. Le tribunal a renvoyé le dossier à septembre 2015 pour faire le point.
Crédit photo : Capture d’écran d’un reportage de France 3 sur Anne-Sophie Leclere
Capture d’écran de la page Facebook d’Anne-Sophie Leclere
Photomontage d’un dessin de Charb et du portrait de l’auteur, Le Salon Beige