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Attentat “déjoué” : diversion assurée, les terroristes encouragés !

Tandis que la France s’enfonce dans « l’insécurité » délinquante et/ou terroriste, le gouvernement se vante de déjouer des attentats… enfumage !

Audacieux. C’est ainsi que Hollande se qualifie et il a raison. Il en faut de l’audace pour oser une telle rhétorique fumeuse. Alors que pour le 14 juillet, on a battu des records en termes de violence, que des explosifs ont été dérobés sur un site militaire, qu’ils ont peut-être servi pour « l’acte malveillant » dont a été l’objet un site pétrochimique, voilà que l’on nous annonce en grande pompe qu’un attentat a été « déjoué » et que donc le gouvernement maîtrise la situation sécuritaire.

Pour Ségolène Royal, le président a voulu communiquer car

Il a estimé qu’à un moment il était important de montrer que les Français étaient protégés

Ah, ça on se sent protégés ! Tout est parfait, pensent nos « gouvernants », du moins sur le plan de la communication politicienne. Parce que sur le plan de l’efficacité anti-terroriste, c’est zéro pointé ! Jugez plutôt :

Quatre hommes âgés de 16 à 23 ans, dont un ancien militaire de la marine, ont donc été arrêtés lundi matin par la DGSI. « Ils projetaient de commettre une action terroriste contre des installations militaires françaises » a expliqué le ministre Bernard Cazeneuve lors d’une conférence de presse organisée à la hâte, quelques heures après une première annonce en ce sens de François Hollande.

Je félicite nos services de renseignement pour ce nouveau coup porté au terrorisme. Rien n’empêchera les Français de vivre comme ils l’entendent, debout et libres

Se rengorge Cazeneuve. Pas un mot direct du pensionnaire de la place Beauvau sur les motivations de nos quatre apprentis terroristes, repérés grâce à leur activité sur les réseaux sociaux.
Ils projetaient de décapiter un militaire gradé et de filmer leur crime, selon une source proche du dossier. Mais PADAMALGAM ! Si ça se trouve, cela n’a rien à voir avec le mode opératoire habituel des sicaires de l’État Islamique (Daesh), déjà fortuitement copié par Yassin Salhi à Saint-Quentin-Fallavier. Tout juste quelques statistiques sur les filières jihadistes permettent-elles de faire le lien avec nos quatre « jeunes » qui affichaient sur Facebook leur volonté de partir en Syrie aux côtés de l’État Islamique (Daesh).

Notons au passage que selon les sources proches du dossier, l’attentat en était au stade de la conception, ne devant intervenir qu’en décembre, mais les médias parlent bien « d’attentat déjoué » et non de « projet d’attentat ». De plus, le leader de ce groupe était repéré dès le mois d’octobre 2014 et sous le coup d’une enquête ouverte dès le 23 juin par la section antiterroriste du parquet de Paris pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme. » Bref, on les avait sous le coude, ils ont été sortis opportunément.

Opportunément ? Voire. les services de police et de renseignements sont en coulisse furieux que l’on se serve de leur travail pour de la communication politicienne, alors que la règle d’or en la matière est le silence.
• Silence pour ne pas éventer les progrès d’une enquête qui se poursuit.
• Silence pour ne pas servir la soupe aux terroristes -tous les détails donnés montrent notre vulnérabilité face à des gamins de moins de 20 ans qui veulent couper des têtes, l’effet sur la population est presque le même qu’un attentat effectivement réalisé : peur et sidération.
• Silence pour ne pas faire de pub à de tels agissements et donner des idées à d’autres candidats djihadistes.

 

D’un autre côté, si on grossit -bêtement, donc- le trait de ce succès un poil virtuel, les faits avérés se voient minimisés : curieusement, l’attentat dont l’usine pétrochimique de LyondellBasell, près de l’étang de Berre a été l’objet était d’abordqualifié « d’acte malveillant », puis, du bout des lèvres, Cazeneuve admettait qu’il s’agissait d’un acte criminel dont la motivation n’est pas établie.

Interrogée sur la thèse terroriste, la ministre de l’Écologie et de l’Énergie a répondu jeudi sur BFM TV et RMC :

Acte terroriste ? Ce n’est pas la piste qui est privilégiée aujourd’hui.

Ce n’était pas non plus la piste privilégiée au début de l’enquête sur l’affaire Merah, sur les attaques à la voiture bélier dans plusieurs villes de France en décembre ni même pour la décapitation de Hervé Cornara, victime de la décapitation de Saint-Quentin Fallavier…

C’est sûr, les enquêteurs ont raison de ne pas écarter pas l’hypothèse d’un acte de malveillance commis par un ex-salarié (muni d’explosifs…) ou celle d’un un groupuscule extrémiste écologiste (qui n’aurait pas commis “d’attentat”, mais juste une incivilité pour casser les pieds de Ségolène Royal ?).

Laissons la police faire son travail, mais il semble pour le moins étrange que quelques jours après le vol d’explosifs et de détonateurs sur une base militaire, deux cuves, l’un remplie d’essence et l’autre de naphta, un dérivé du pétrole, sautent. Une troisième était visée, les enquêteurs ayant retrouvé une « chaîne pyrotechnique » qui a mal fonctionné… à la différence des deux premières, dont les traces ont été clairement identifiées.

Pour les novices, une chaîne pyrotechnique, c’est un système d’allumage, un système de transfert du feu et finalement une charge explosive, selon Wikipedia. Une bombe, quoi. L’histoire ne dit pas pour le moment si ces éléments de cette chaîne sont identiques à ceux volés à Miramas, et serait-ce le cas, il est douteux que Cazeneuve vienne nous l’annoncer.

Douteux aussi qu’il vienne se pavaner avec les derniers chiffres cumulés des destructions occasionnées lors de la fête nationale (13 et 14 juillet) : on parle tout de même de 721 véhicules brûlésdont 20 % rien que sur Paris et sa région et des 603 gardes à vue, triste bilan de ce 14 juillet, en augmentation de 23 % pour les incendies et 68 % pour les gardés à vue. Ce ne sont d’ailleurs pas que les voitures qui brûlent pour fêter la prise de la Bastille. Plusieurs bâtiments, dont une médiathèque et une « école de la deuxième chance » ont été incendiées à La Courneuve par des « jeunes », comprenez bien sûr des racailles, lesquels commettent, selon l’expression consacrée par les médias et les politiques, des « incivilités ».
Pour rappel, une incivilité, c’est quand on oublie de dire merci ou de tenir la porte à une dame. Quand on brûle une voiture ou une école, c’est du vandalisme, un délit grave caractérisé…

Tant que vous ne voyez pas que ça va mal, c’est que tout va bien. Quand vous voyez que ça va mal, chaussez vos lunettes roses. Les feux de voitures se transforment en « incivilités », les attentats en « actes malveillants » ou en « action d’un déséquilibré », et les sites Ceveso qui en sont victimes sont en fait « extrêmement bien protégés ». (On frémit à l’idée qu’ils ne le fussent pas…)

D’ailleurs, notre gouvernement déjoue des attentats tous les jours. Les « Français sont protégés ». Vraiment ?

Et si on arrêtait de se payer de mots ?

Charles Dewotine

http://fr.novopress.info/190624/attentat-dejoue-diversion-assuree/#more-190624

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