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Migrants : la fraternité à l’épreuve de la réalité

L’afflux des migrants en Europe est un phénomène majeur de son histoire avec lequel elle va devoir composer encore longtemps.

La vieille Europe est confrontée à un dilemme : appliquer le principe de fraternité comme le pape François l’exhorte de façon récurrente.

Le 18 avril 2015, il appelait à un « sursaut de la solidarité européenne et internationale avec les migrants qui affluent, dans des conditions épouvantables, vers les côtes italiennes ».

Le 17 juin 2015, il mettait en cause les gouvernements, organisations et individus qui « ferment les portes aux migrants », invitant les catholiques à « demander pardon à Dieu » en leur nom.

Ou bien abandonner ses idéaux pour composer avec la réalité, ce qui s’appelle de la realpolitik.

Car, philosophiquement, il est très difficile de motiver notre rejet des migrants, le « Aimons-nous les uns les autres » duquel est issu le principe de fraternité est imparable.

Pape, évêques et tout citoyen normalement constitué s’y cognent le nez.

Pourtant, il n’y a pas besoin de Jean Raspail pour savoir cela : quoi qu’en disent les bien-pensants, la fraternité commence à sa propre porte.

N’importe quel curé de paroisse le dira à ses ouailles : l’argent de leur labeur est destiné prioritairement à faire vivre leur famille ; ensuite, seulement, il faut aider l’Autre.

L’Autre, nous y voilà, notion chère à Jean Raspail : « Il faut cesser de sacraliser l’Autre », mais ce n’est pas politiquement correct de le dire ni de l’appliquer.

Alors, au lieu de rentrer dans des débats sans fin aussi bien théologiques que philosophiques, il faut voir la réalité, brute, sans fard :

– Il n’y a pas de travail en Europe, exception faite de l’Allemagne (qui pourtant refuse tout autant que nous les migrants) ;

– L’Europe est endettée et a une politique sociale généreuse ;

– Il y a plus d’un milliard d’Africains qui vivent mal, pris dans des guerres, des exactions ethniques ou religieuses diverses, sur des territoires sans eau, sans électricité, sans infrastructures, sans emploi, et il y en aura 2 milliards au milieu du siècle et peut-être 4 d’ici 2100 ;

– Le Moyen-Orient est en proie à des conflits chiites-sunnites qui durent depuis plus de 1.300 ans et qui ne sont pas près de s’arrêter;

– L’Europe ne peut accueillir cette population exponentielle sans plonger dans la ruine, la misère, l’anarchie et la violence 500 millions d’Européens.

Si on est radical, on dira « C’est eux ou nous ».

Si on est plus nuancé, on dira « Accueillons-en une petite minorité ».

Si on est bien-pensant, naïf, ou ignorant, on dira « Accueillons-les tous, ce sont nos frères », et ce sera le suicide de l’Occident.

Emmanuelle Frankl

source : Boulevard Voltaire :: lien

http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuFluVAuylpfenCtzz.shtml

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