Je croyais notre République encore « laïque », mais voilà que la chancellerie pond onze pages discriminatoires au service de la seule communauté musulmane !
Fin 2013, le concept islamique de la kafala était introduit au chapitre de l’adoption sous le vocable « Recueil légal ». Pour faciliter son application dans la seule communauté musulmane, Christiane Taubira l’entérine fin octobre 2014 avec effet immédiat. La kafala figure, d’ailleurs, en bonne place en Algérie et au Maroc. Non seulement notre laïcité vole en éclats, mais ce qui pourrait paraître sympathique à première vue occidentalisée se révèle, dans la pratique, source d’abus et de souffrance pour les enfants dans les milieux radicaux.
« Il (Allah) n’a point fait de vos enfants adoptifs vos propres enfants » (Coran, 33 : 4). L’islam interdit l’adoption depuis que Mahomet épousa Zaynab, femme de son fils adoptif Zayd. Après s’être arrangé avec Allah pour justifier cet accouplement jugé incestueux, Mahomet mettait définitivement fin à la généreuse tradition bédouine d’adoption d’orphelins ou abandonnés ayant les mêmes droits que leurs frères et sœurs biologiques. En revanche, la kafala est « permise, voire recommandée », prescrit la fatwa du cheik Muhammad ibn Ibrahim. « Car il s’agit de bien traiter l’enfant, de lui assurer une bonne éducation religieuse, une orientation saine, et un enseignement utile ici-bas et dans l’au-delà. Cependant, l’on ne doit confier un enfant qu’à une personne connue pour son intégrité, sa piété, sa bonne conduite, son aptitude à sauvegarder les intérêts de l’enfant et son appartenance au pays d’origine de l’enfant. Ceci vise à empêcher qu’il l’emmène à un pays où son séjour risque à l’avenir de compromettre sa foi. »