Ces pages consacrées aux tentatives désespérées des plus lucides parmi les Blancs d'Afrique du Sud d'échapper à l'insondable chaos dans lequel leur pays a sombré, n'étaient pas achevées quand ont résonné à travers le monde les coups de feu de Charleston. Or le geste de Dylann Roof est loin d'être étranger à l'Afrique Australe. D'abord parce que le blouson qu'il arbore sur de nombreuses photos porte en réduction un drapeau afrikaner et celui de la Rhodésie. Egalement parce qu'il est rapidement apparu que depuis plusieurs mois le jeune homme avait créé un site Internet sur lequel il diffusait des photos de lui-même et les textes de ce qui est devenu son "Manifeste" Ce site portait une dénomination sans ambiguïté : < lastrhodesian.com >. Pour beaucoup l'expérience rhodésienne, qui ne dura que 14 ans, de 1965 à 1979,aura été la dernière étincelle d'une civilisation européenne en pleine déroute. 80 000 Blancs, cernés de toutes parts, confrontés à une guérilla menée par des dizaines de milliers d'adversaires soutenus par le monde entier, l'Afrique du Sud exceptée, montrèrent ce que le courage, la détermination et l'esprit d'entreprise étaient capables de faire face à la lâcheté, la pusillanimité et l'abdication. Il ne fait pas de doute qu'en plaçant son action criminelle sous les auspices d'une virgule de l'Histoire dont plus personne ne se souvient, il se lançait à lui-même un défi inaccessible. Sans doute importait-il que dans ce dossier sur l'incertitude plus que jamais dramatique à laquelle sont confrontés les Afrikaners de souligner que dans le parcours sanglant qui a mené Dylann Roof au-delà de son destin il y a ces dizaines de milliers de Blancs Sud-Africains massacrés. Pour lesquels des millions de Blancs dans le monde saignent. Et portent en eux une colère inextinguible envers les peuples qui participent à ces pogromes. Notre ami sud-africain Mike Smith (Mike Smith's political Commentary) pose quelques questions intéressantes sur Dylann Roof et sur la fusillade de l'Eglise Evangélique de Charleston. Il trouve en tout cas étrange la diffusion dans le monde entier de son blouson adomé de drapeaux rhodésiens et afrikaners. Lesquels, pour le commun des mortels, dont le cerveau est bourré de bobards médiatiques, sont des représentations lucifériennes du racisme et de la barbarie blanche, à un moment précisément où l'Afrique du Sud plongée dans un chaos inextricable, est le théâtre de réactions identitaires blanches inattendues. Or celles-ci avaient-elles besoin d'un supplément de haine médiatique reprise à tira vers la planète à vitesse électronique ?
Cela dit, en une sorte de contrepoint aux média haineux qui tentaient d'ajouter F abjection à l'horreur en montrant toute l'obscénité des racistes blancs n'hésitant pas à s'attaquer à une assemblée de prêcheurs réunis dans la maison de Dieu, Mike rappela un autre massacre perpétré le 25 juillet 1993, en Afrique du Sud. Ce jour-là quatre héros de la libération africaine appartenant à l'Azanian People's Liberation Army (APLA) mitraillaient une assistance de fidèles Blancs, dans une Eglise blanche d'un quartier Blanc du Cap, Kenilworth. Arrosant la foule au fusil d'assaut R4 et avec des grenades garnies de clous. La tuerie eût été décuplée si l'un des participants, Charl Van Wyk, armé d'un pistolet, n'avait fait feu sur les assaillants en blessant un et mettant les autres en fuite. Leur projet en effet était de faire sauter l'église dans laquelle se pressait un millier de fidèles. Il y eut 11 morts et 58 blesses. Les terroristes n'en étaient d'ailleurs pas à leur coup d'essai ayant déjà à leur tableau de chasse au moins trois autres attaques de civils Blancs et 13 morts. En tout l'APLA est créditée de 22 morts et de 120 blessés graves. Une majorité des terroristes de cette organisation furent intégrés dans l'armée sud-africaine. Les criminels furent tous amnistiés par la Commission Vérité et Réconciliation du curé Toutou, la même mafia qui maintient toujours derrière les barreaux depuis 22 ans Clive Derby-Lewis et Janusz Walus. Lesquels n'avaient fait qu'abattre le secrétaire du Parti Communiste, Chris Hani, action ponctuelle qui visait un ancien chef de l'organisation terroriste Umkhonto We Sizwe, créée par Mandela. On peut douter que Dylann Roof soit libéré dans les 5 ans, lui ! On rappellera à cette occasion les commentaires dont les membres de la Commission osèrent accompagner leur décision d'accorder l'amnistie aux terroristes : « l'acte lui-même consistant sur les ordres de l'APLA/PAC à attaquer spécifiquement des cibles civiles fut une grave violation des droits humains et de la loi humanitaire interne ». Etaler ainsi son racisme en ne donnant pas plus d'importance à des victimes sous prétexte qu'elles sont Blanches est d'un cynisme d'autant plus intolérable que cette Commission Vérité et Réconciliation est considérée comme un modèle de Justice Internationale par la tyrannie mondiale orwelienne qui domine notre temps.
Jim REEVES. Rivarol du 25juin 2015