La présidente du FN veut que les étrangers fichés pour leurs liens avec l'islam radical soient «immédiatement expulsés». Une «caricature» pour Luc Chatel.
Ses affaires de famille - provisoirement - réglées, Marine Le Pen a recommencé à faire de la politique en ces jours de rentrée. Rebondissant sur l'attentat évité du Thalys, la présidente du FN a réclamé, dimanche, l'expulsion immédiate de tous les étrangers fichés pour leur proximité avec l'islam radical, comme l'était Ayoub El Khazzani.
«Pourquoi donc la France accepte-t-elle sur son territoire national un ressortissant étranger dont elle sait pourtant qu'il est potentiellement dangereux et lié à une idéologie meurtrière?», s'interroge Marine Le Pen dans un communiqué. La patronne du FN réclame «que les étrangers connus pour leurs liens avec l'islamisme radical ne soient désormais plus simplement fichés, mais qu'ils soient immédiatement expulsés du territoire français s'ils vivent en France, et dans tous les cas interdits de territoire». «Cette mesure doit être décidée le plus rapidement possible, et s'accompagner de la remise en place de nos frontières nationales pour être parfaitement efficace», dit-elle.
Une proposition qui n'a pas manqué de faire réagir la classe politique. Ce lundi, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a critiqué cette idée, accusant plus largement le FN de vouloir faire «la chasse à tout ce qui est maghrébin». «Si le Front national arrive au pouvoir, il appliquerait son programme, je suppose. C'est-à-dire qu'il raccompagnerait à la frontière quatre millions de Français musulmans», a lâché celui qui réclame «ni islamophobie, ni islamophilie».
À droite, Luc Chatel a préféré répondre par l'ironie: «Mme Le Pen a déjà suffisamment de mal à expulser son père pour ne pas tomber dans ces caricatures sur la question du terrorisme». «C'est très sympathique de dire à ses électeurs “moi, je renverrai tous les gens qui sont fichés”. Encore faut-il qu'ils soient sur votre territoire, ces gens fichés. Encore faut-il qu'on ait des moyens de suivi régulier de ces individus. Les discours, c'est très bien. On voit bien que dans la pratique, c'est irréaliste», ajoute le député Les Républicains.
source : Le Figaro :: lien