Le juriste et philosophe Drieu Godefridi, dans un essai, La loi du genre, montre que l'idéologie du gender existe. Recension par le Figaro :
"Oui, il y a bien, derrière les discours progressistes consensuels, une volonté idéologique de déconstruire la société.
Certes, les études de genre, qui existent depuis bien longtemps, ont leur pertinence. L'étude de «la relativité des catégories du masculin et du féminin» appartient évidemment au champ de la connaissance. Mais, souligne l'auteur, «bien vite, se dessina au cœur des études de genre un courant qui ne visait plus tant à connaître son objet, à le décrire et le comprendre, qu'à le transformer». Savoir-pouvoir, disait Foucault, maître de la papesse américaine du genre Judith Butler, qui soulignait les liens indissociables entre la théorie et l'ingénierie sociale.
Godefridi divise cette idéologie du genre en deux branches.Dans sa branche «homosexualiste», celle théorisée par Butler dansTrouble dans le genre, elle se développe avec pour objectif affiché de «destituer l'hétéronormativité».Il s'agit d'en finir avec la polarisation universelle du genre humain en deux sexes, jugée artificielle, arbitraire et stigmatisante, au profit, d'une «transidentité» floue («queer»), ou au contraire d'étiquettes très précises quant à l'«orientation sexuelle» («gay» «lesbienne» «bi», etc.). Les deux pouvant, bien sûr, se combiner. «Do you have a vagina?» à cette question, Monique Wittig, disciple de Butler, répondit simplement: «non».Cet idéalisme forcené (Butler a fait sa thèse sur Hegel, maitre indépassable de l'idéalisme allemand) qui rompt avec le réalisme biologique, est aussi- paradoxe -un relativisme. En effet, si tout est culture, tout est langage, il n'existe aucune aucune norme extérieure à la subjectivité de la personne.
Là où Butler veut détruire la division universelle de l'humanité en deux sexes - soit la matrice hétérosexuelle- les féministes ont la plus modeste ambition de détruire la domination d'un sexe sur l'autre. [...]
«Les féministo-genristes sont les idiotes utiles du genre Butler» conclut l'auteur. L'échec de cette convergence des luttes trouve un aveu flagrant dans la revendication LGBT de la gestation pour autrui, véritable mise en esclavage du corps féminin, nié par un idéalisme qui refuse toute pertinence au biologique. [...]
Toutes ces arguties pourraient rester confinées aux couloirs d'université ou aux meeting non-mixtes de militantes trostko-féministes, si la théorie du genre n'avait pas acquis une dimension «technocratique et supranationale», et n'était pas imposée par le haut, à coup de rapports et de résolutions par les institutions de l'Union européenne notamment. Ainsi, rappelle l'auteur, une convention du Conseil de l'Europe, adoptée en 2011 à Istanbul stipule que les Parties «prennent les mesures nécessaires (…) en vue d'éradiquer les préjugés, les coutumes, les traditions, et toute autre pratique fondés sur (…) un rôle stéréotypé des femmes et des hommes.» Un programme d'ingénierie sociale, un «songe totalitaire» échappant à tout débat démocratique. Voilà ce qu'est l'implacable loi du genre."