La présidente du Front national juge qu'il y a peu de familles dans les cortèges de réfugiés parcourant l'Europe. Pour elle, il ne s'agit donc pas de réfugiés politiques mais plutôt de migrants économiques.
La photo du garçonnet mort sur une plage turque ne serait pas une preuve suffisante. Pour Marine Le Pen, les Syriens et Irakiens en route vers l'Europe ne sont pas majoritairement des réfugiés politiques. Sur RMC, la présidente du Front national a expliqué son raisonnement: «J'en veux pour preuve les images que je vois à la télévision. Moi, j'ai vu les images des clandestins qui descendaient, qui étaient emmenés en Allemagne de la Hongrie, etc. Eh bien, sur l'ensemble de ces images, il y a 99% d'hommes». «Il y a une ultra minorité de familles», a continué l'eurodéputée. Ajoutant: «Moi je pense que des hommes qui quittent leur pays pour laisser leur famille là-bas, ça n'est pas pour fuir la persécution. C'est évidemment pour des raisons économiques.»
Une estimation contredite par des statistiques de l'Unicef sur les réfugiés qui transitent par la Macédoine. «Un tiers sont des femmes et des enfants, contre (...) 10% en juin». «Parmi ces femmes, 12 % sont enceintes» a détaillé le 1er septembre dernier, Christophe Boulierac, porte-parole de l'organisation onusienne.
Pas de réfugiés dans les villes FN
Un chiffre qui n'est pas retenu par Marine Le Pen qui estime, elle, que «nous sommes confrontés à une immigration économique, une immigration d'installation qui est la conséquence du laxisme gigantesque de nos gouvernants successifs». Et ce au lendemain de l'annonce par François Hollande de l'accueil de 24.000 réfugiés en France pour les deux prochaines années.
La présidente du Front national a prévenu: ces derniers seront persona non grata dans les mairies dirigées par son parti. «Vous demanderez à leurs maires, mais non, je ne crois pas». «Je pense que les mairies FN sont conscientes qu'elles ont en charge un lot important de misères, de pauvretés et de difficultés, et qu'elles réservent leur énergie à essayer de soulager la souffrance de leurs administrés. Or nous le disons et nous comme cohérents: nous ne pouvons plus accueillir personne. Nous sommes déjà ultra saturés», a-t-elle expliqué.
Tristan Quinault Maupoil
source : Le Figaro :: lien