Il y a, décidément, de drôles de socialistes chez les socialistes. Prenez Emmanuel Macron, par exemple : il est socialiste, mais oui, et, en plus, ministre ; l’air de ne pas y toucher, il flingue les 35 heures et canarde le statut des fonctionnaires, les deux piliers de la sagesse de gauche. Macron, c’est Samson secouant les colonnes du temple. La droite se frotte les yeux pour y croire tandis que, à gauche, de grandes voix s’élèvent avec tact et autorité pour dire : « Macron ? Euh… comment vous dire ? euh… ras le bol ! »
Depuis quelque temps, il n’est plus seul, Macron, à dire des trucs que le « polcor » réprouve – le « polcor », c’est le « politiquement correct » à la sauce apocope. Il y a Razzy Hammadi. 36 ans d’existence dont la moitié passée au service du PS. D’ordinaire, ça vous formate un bonhomme, un truc pareil. Eh bien, pas forcément ! Razzy semble passer à travers les gouttes.
Il y a huit mois, le jeune homme dévoilait, tout empreint d’une saine indignation, que des candidats maires, pour rafler la mise municipale, avaient négocié des voix contre des mosquées ; il n’a pas été démenti, mais ne s’est pas fait que des amis, ce jour-là. Un peu plus tard, il a carrément agoni d’injures grossières deux voyous qui avaient cru bon d’insulter sa compagne et de bousculer le couple ; face à ce qu’il a alors dit, le « Casse-toi, pauv’ con » de Sarkozy semble tout droit sorti d’un conte de Perrault.