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Malgré son échec flagrant, la ligne Fabius résiste bien au quai d'Orsay

Lu sur l'Opinion :

"(...) La politique syrienne de la France du « Ni Bachar, ni Daech », incarnée par Laurent Fabius, est entrée, depuis vendredi, dans une nouvelle zone de turbulences (...)

En effet, même si les positions russes et américaines se rapprochent – un facteur essentiel –, des désaccords importants subsistent sur le sort de Bachar el-Assad. L’Iran, bien plus que la Russie, s’en fait l’avocat alors qu’en face, Saoudiens, Turcs et Français exigent son départ rapide.

Cette position dure de la France survivra-t-elle aux attentats de vendredi ? Beaucoup de voix, y compris dans les cercles dirigeants, plaident pour un assouplissement de la ligne Fabius. Dès le mois de septembre, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait donné le ton : «Notre ennemi à nous, c’est Daech. Bachar al-Assad, c’est l’ennemi de son peuple.»

Si la priorité absolue est désormais d’« éradiquer » Daech, comme le dit Manuel Valls, la chute de Bachar peut attendre et il doit même être possible de s’entendre avec les Russes et les Iraniens. Comme le rappelle l’ancien ministre Hubert Védrine : « N'oublions qu'au moment de combattre Hitler, il a fallu s'allier avec Staline », qui avait au moins autant de sang de son peuple sur les mains que Bachar.

A Paris, cette idée reste toutefois contestée par des experts, comme Jean-Pierre Filiu et des responsables du Quai d’Orsay. Selon eux, une attitude plus favorable des Occidentaux à l’égard du régime syrien reviendrait à pousser de nombreux sunnites dans les bras de Daech."

Philippe Carhon

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