Le coup d’œil de Philippe Randa
Durant la campagne des élections régionales et au soir du Ier Tour, les auto-proclamés républicains ont rabaché que l’arrivée du Front national à la direction d’une Région française, voire de plusieurs, serait dramatique et que les plus démunis de nos concitoyens seraient les premières victimes d’une gestion forcément désastreuse.
Oui mais ! il y a désormais une réalité municipale qui dément les sinistres augures de ceux qui sonnent ainsi le tocsin : voici un an et demi, onze villes françaises ont porté à leur tête un édile FN ou soutenu par celui-ci. Et dimanche, ces onze villes ont toutes hissées les listes de ce mouvement à la première place. Et ce, avec des scores sans appel : 59,68 % à Beaucaire, 59,36 % à Hénin-Beaumont, 54,26 % à Cogolin, 53,73 % au Pontet… et si le plus « petit » score, celui de Mantes-la-Ville, n’est « que » de 34,41 %, il est à mettre en rapport avec le score régional des listes menées par Wallerand de Saint-Just sur l’ensemble de l’Île-de-France : 18,41 %. Quasiment le double !
Le quotidien Libération, pourtant peu suspect de sympathie pour les frontistes, a reconnu dans un tweet : « Onze communes FN, onze fois le FN en tête, onze fois le FN plus fort que dans la région. »
Ce qui est donc le pire pour les états-majors socialistes, républicains, écologistes et Front de gauche, n’est pas seulement de perdre au soir du deuxième tour leur juteux fromage d’élus régionaux, mais surtout de ne pas le récupérer dans six ans…
(paru dans le quotidien Présent)