Un communiqué de l’AFP en provenance de Prague annonce : « Czech leader calls migrant wave in Europe an “organised invasion” » (Pour le dirigeant tchèque la vague d’immigrés arrivant en Europe est une « invasion organisée »).
Pour le président tchèque Milos Zeman l’arrivée de migrants sur l’Europe est « une invasion organisée » ; il a estimé que les jeunes hommes de Syrie et d’Irak feraient mieux de rester dans leur pays et de « prendre les armes » contre l’Etat Islamique :
« Je suis profondément convaincu que nous avons affaire à une invasion organisée et non pas à un mouvement spontané de réfugiés », a affirmé Zeman dans son message de Noël adressé samedi à la République tchèque.
Il a ajouté que la compassion était une chose « possible » pour ce qui concernait les réfugiés âgés ou malades et pour les enfants, mais non pour les jeunes hommes qui, pour lui, feraient mieux de retourner chez eux pour combattre les djihadistes :
« Une grande majorité de ces migrants illégaux sont de jeunes hommes en bonne santé, et célibataires. Je me demande pourquoi ces hommes ne prennent pas les armes pour aller se battre pour la liberté de leur pays contre l’Etat islamique », a déclaré Zeman, élu président de la Tchéquie au début de l’année 2013, ajoutant qu’en s’enfuyant de leurs pays déchirés par la guerre ils ne faisaient que renforcer l’EI. Et le septuagénaire de faire ensuite la comparaison avec l’époque où des Tchèques avaient quitté leur pays au moment de l’occupation nazie de 1939 à 1945.
Ce n’est pas la première fois que Zeman affiche une position controversée à propos de la pire crise de migrants que connaisse l’Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale. En novembre, le président, bien que de gauche, assistait à un rassemblement anti-islam à Prague en compagnie d’hommes politiques d’extrême droite et d’une unité paramilitaire.
Le premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka, qui avait déjà critiqué les propos du chef de l’Etat, a déclaré que le message de Noël de Zeman était fondé « sur des préjugés et son habituelle façon de simplifier les choses ».
Les migrants ne sont pas la seule cible des remarques caustiques de Zeman: la semaine dernière il voulait que son pays introduise l’euro aussitôt que la Grèce endettée abandonnerait la monnaie commune, ce qui avait amené Athènes à rappeler son ambassadeur. Il avait également déclaré qu’il avait été « très déçu » que les pourparlers de l’été visant à faire sortir la Grèce de l’euro n’avaient pas abouti.
Tant la République tchèque que la Slovaquie, deux pays anciennement communistes qui ont rejoint l’Union européenne en 2004, ont refusé le système des quotas instauré par l’UE pour la distribution des réfugiés provenant de la vague actuelle de migrants.
Plus d’un million de migrants et de réfugiés ont rejoint l’Europe cette année, la plupart pour échapper à la violence en Afghanistan, en Irak et en Syrie.
La crise a mis à rude épreuve les liens au sein de l’Union européenne, avec, d’une part, la plupart des membres les plus récents fermement opposés aux migrants, et, d’autre part, certains pays du Nord, comme l’Allemagne, qui accueillent ces gens qui fuient la guerre.
Peu de demandeurs d’asile choisissent de rester en République tchèque, pays membre de l’OTAN abritant 10,5 millions de personnes.
Quoi qu’il en soit, une enquête récente a montré que près de 70% des Tchèques s’opposent à l’arrivée de migrants et de réfugiés dans leur pays.
AFP, 26/12/2015
Source : news.yahoo.com
http://www.polemia.com/larrivee-de-migrants-une-invasion-organisee/