Le milliardaire Donald Trump, presbytérien, s'est posé en défenseur des chrétiens lors d'un discours dans une université privée chrétienne, à deux semaines du premier vote comptant pour les primaires républicaines. Plus de 11 000 personnes étaient rassemblées dans l'arène de la Liberty University de Lynchburg, en Virginie, bastion évangélique et passage obligé pour les candidats conservateurs.
«Nous allons protéger le christianisme». «Si vous regardez ce qu'il se passe à travers le monde, vous voyez la Syrie où si vous êtes chrétien, on vous coupe la tête. Vous regardez un peu partout, et le christianisme est en état de siège».
Journaliste américain, éditeur de la revue American Renaissance et président deNew Century Foundation, Samuel Jared Taylor a été interrogé par Rémi Tremblay dans Présent au sujet de la montée de Donald Trump. Extraits :
"Donald Trump semble jouir d’une popularité certaine. Croyez-vous sincèrement qu’il a des chances de remporter les primaires et d’éventuellement remporter les élections présidentielles ?
Il est tout à fait possible que Trump devienne le candidat républicain. Au début, tous les journalistes se sont moqués de lui, mais maintenant personne ne plaisante plus. Dans les sondages, Trump obtient un résultat qui est deux fois plus élevé que celui de Ted Cruz, qui se trouve en deuxième place. En plus, il est fort probable que le taux de soutien pour Trump soit encore plus élevé, parce que les personnes sondées hésitent à avouer à un enquêteur qu’ils soutiennent un candidat qui est toujours traité de « raciste ».
Gagner l’élection présidentielle ? C’est aussi possible. Selon d’autres sondages, au moment de l’élection, 20 % des démocrates pourraient abandonner leur parti pour voter pour Trump. Un peu comme le Front national en France, Trump n’est ni de la gauche ni de la droite traditionnelle. Il milite pour les ouvriers et pour la classe moyenne et critique les patrons et les riches. Mais ce que les citoyens aiment le plus chez lui, c’est qu’ils croient que Trump va freiner l’immigration.
Par le passé, d’autres candidats d’intérêts comme Ron Paul et Patrick Buchanan se sont retrouvés dans la même situation que Trump. Peut-il éviter d’être, comme eux, relégué au second plan ?
Oui, et pour quelques raisons. D’abord, il est milliardaire et ne manquera pas d’argent – et l’argent, c’est le carburant principal d’une campagne électorale américaine. Deuxièmement, il a la personnalité d’une rock star. Il a un magnétisme personnel qui attire les gens – bien plus que Patrick Buchanan ou Ron Paul. Il a une spontanéité rarissime chez les politiciens américains qui ont, pour la plupart, besoin de faire trois sondages avant de se prononcer, même sur des questions banales. Trump parle franchement et directement sur tous les sujets. Troisièmement, la masse électorale est plus fâchée que jamais contre les élites. Ça se voit même chez les démocrates, où un sénateur gauchiste peu connu, Bernie Sanders, talonne de très près la grande dame de l’establishment, Hillary Clinton.
Les Américains se rendent compte que leur pays est en déclin et ils en veulent aux leaders des deux partis, qu’ils considèrent responsables d’une débandade historique. Ce sont les « outsiders » qui en profitent, et surtout Trump, qui n’a jamais eu de poste d’élu. [...]"