«Il y a toujours une tragédie au bout de la bêtise humaine» constatait Benoist-Méchin. Il était écrit que l’ahurissante politique allemande de ces derniers mois d’ouverture sans frein des vannes migratoires ne serait pas sans conséquences dramatiques. Outre l’explosion de la criminalité, des violences, des agressions sexuelles contre les populations autochtones, les immigrés eux-mêmes deviennent parfois la cible du ras-le-bol des Allemands. Certes, les sondages enregistrent une montée sans précédent des intentions de vote pour un mouvement anti immigration et anti bruxellois comme Alternative für Deutschland (AFD), et les manifestations de Pegida («Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident») font le plein. Mais il est à craindre que cela ne suffise plus à canaliser la colère populaire, notamment dans les länder de l’Est, structurellement moins perméables à la propagande progressiste, immigrationniste des élites politico-médiatiques.
Ainsi, créant l’émoi que l’on imagine, jeudi dans le village de Clausnitz, au sud de Dresde (Saxe), des manifestants anti-migrants ont stoppé un bus de réfugiés pour les empêcher de s’installer et samedi, toujours en Saxe, dans la ville Bautzen (41 000 habitants), le futur centre pour réfugiés a été incendié sous les bravos des riverains.
«Quelque chose ne va pas en Saxe», a déclaré Aydan Özoguz, ministre fédérale chargée de l’intégration. Ce qui ne va pas en Saxe, c’est surtout la conséquence de ce qui ne va pas chezAngela Merkel, ses conseillers ou des mentors. C’est-à-dire de croire que l’on peut tranquillement, comme le souhaite notamment un Jacques Attali ou un Daniel Cohn-Bendit, suppléer au terrible déficit démographique allemand, non pas en lançant de vigoureuses mesures en faveur d’une politique nataliste autochtone, condition de l’avenir de l’Allemagne, mais en ayant recours à une immigration de peuplement extra-européenne.
Auteur en 2010 de Deutschland schäft sich ab (L’Allemagne court à sa perte) l’un des plus grands succès de librairie de ces vingt dernières années en Allemagne, Thilo Sarrazin continue de sonner le tocsin. Il affirmait encore, en août dernier dans Valeurs Actuelles, que l’immigration «détruit» son pays. Une prise de conscience qui devient majoritaire Outre-Rhin et salutaire chez cet «ancien membre de plusieurs cabinets ministériels de gauche et sénateur aux Finances du Land de Berlin (de 2002 à 2009), membre du SPD (Parti social-démocrate), démissionnaire du directoire de laBundesbank et menacé de mort par les islamistes.»
Dans cet hebdomadaire français, M. Sarrazin déplorait l’absence dans son pays «de politique d’immigration, car nous ne pouvons pas contrôler les migrations en raison des frontières ouvertes de l’espace Schengen. Celui qui arrive en Allemagne, légalement ou pas, asile ou pas, peut rester dans 90 % des cas. »
Un problème que connait bien la France, dont le gouvernement étale en outre sa faiblesse criminelle, qui encourage d’autant les réseaux mafieux de passeurs et les candidats au départ vers l’Europe. Le Monde relatait notamment que «la perspective d’une évacuation imminente et par la force des migrants de la moitié sud de la jungle à Calais s’est estompée lundi, à la veille de l’expiration de l’ultimatum préfectoral, le gouvernement promettant d’agir par la persuasion.»
Ce gouvernement a donc plié devant les officines immigrationnistes: «les associations expliquent qu’elles ne défendent pas le bidonville, mais que l’expulsion brutale des migrants (qui seront relogés dans des conteneurs chauffés, NDLR) constitue une violation des droits fondamentaux, qui fragilisera davantage les plus vulnérables, grossira les camps voisins et fera disparaître dans la nature des dizaines de mineurs isolés. »
« Sentant poindre l’affrontement (…) Dans un entretien paru lundi dans La Voix du Nord, Bernard Cazeneuve a réexposé sa politique, présentant l’évacuation comme une opération humanitaire où nous proposons une solution à tous, mais aussi comme une nouvelle étape dans allègement de la pression migratoire sur la ville de Calais. Dans l’après-midi, le ministre de l’intérieur a visité le centre d’accueil pour migrants du Mans, où il a tenu un discours d’apaisement. L’évacuation de la zone sud se fera de manière progressive, par la persuasion et dans le respect de la dignité des personnes, a-t-il promis, se disant prêt à prendre le temps qu’il faut ».
Bref, constate Bruno Gollnisch, le ministre de l’Intérieur, dont l’inertie et la mollesse sont proverbiales au sein des forces de l’ordre, choisi une nouvelle fois de répondre à la pression migratoire par la dispersion des camps de réfugiés sur l’ensemble du territoire. Quel triste spectacle donne la France, quel aveu d’impuissance, quel mépris des Français !
Et pendant ce temps Florence Jardin, maire PS de Migné-Auxances (Vienne) vient de porter plainte contre le FN, au nom de sa commune pour incitation à la haine raciale. « Il ne faut surtout pas s’habituer à ce type de discours. Une limite a été franchie ». « Ce discours de haine renvoyant les uns contre les autres n’a aucun sens et ne fait qu’engendrer d’autres haines (…). Face à l’abject, je n’aurai aucun seuil de tolérance » a-t-elle déclaré. L’objet de son émoi ? Une pétition du FN «contre l’accueil des immigrés clandestins à Migné-Auxances », qui bien évidemment comme le souligne Alain Verdin, Secrétaire départemental FN de la Vienne, ne comporte « aucune incitation à la haine raciale. »
Jugez-en plutôt, dans celle-ci il est écrit : «A Migné-Auxances, Florence Jardin et sa majorité socialiste, communiste, écologiste inscrivent la ville dans le dispositif d’accueil des réfugiés syriens, irakiens, érythréens, sans même consulter la population locale (…). Qui en subira les conséquences ? C’est vous. La criminalité explosera, l’éducation de vos enfants en souffrira, la valeur de vos biens s’effondrera. Face à un chômage à plus de 9 % à Migné-Auxances, il y a autre chose à faire pour notre ville. On constate, une fois de plus, que le système aux affaires pratique délibérément la préférence étrangère. »
Voilà ce que Mme Jardin, à son petit niveau, et plus largement, ses amis politiques du gouvernement et de la gauche immigrationniste appellent un discours de haine! C’est-à-dire un souhait de priorité nationale dans une France frappée par la crise, qui compte six millions de chômeurs, huit millions de pauvres et autres mal-logés. Définitivement oui, «il y a toujours une tragédie au bout de la bêtise humaine.»
http://gollnisch.com/2016/02/23/une-tragedie-au-bout-de-la-betise/