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Quatre islamistes soupçonnés de préparer un attentat imminent ont été interpellés mercredi en région parisienne par la DGSI. Ils avaient le projet de frapper Paris.
Trois hommes et une femme, tous fichés S pour leur appartenance à l’islam radical, ont été arrêtés à l’aube dans deux arrondissements parisiens et en Seine-Saint-Denis. Parmi eux, Youssef E., un islamiste franco-marocain de 28 ans déjà bien connu des services antiterroristes. Il avait été intercepté avec deux complices en 2012 à l’aéroport de Saint-Étienne alors qu’il s’apprêtait à partir faire le djihad en Syrie.
Condamné à cinq ans de prison en 2014 pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », il avait été libéré en octobre dernier ! Ce qui lui a permis de préparer son djihad chez nous. Il était assigné à résidence depuis les attentats de novembre. Sa compagne ainsi que deux frères français d’origine turque, Aytac et Ercan B., ont été arrêtés avec lui.
Fan de Ben Laden et Merah
Lors des perquisitions, une cartouche de kalachnikov et un pistolet d’alarme ont été retrouvés. C’est surtout le matériel informatique que les enquêteurs sont en train d’étudier qui pourrait contenir d’autres éléments de preuve.
« On ne peut pas parler d’action imminente tant que les auditions n’ont pas été terminées », a tenu à nuancer le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. C’est vrai que la nuance, c’est très important.
Surtout quand on se souvient du profil nuancé de Youssef E. lors de son procès en 2014. Il avait déclaré que son objectif était de « nouer des contacts » en Syrie pour « s’entraîner au maniement des armes » : « J’ai jamais été radical. Je pratique ce qu’il y a à pratiquer. Je sais pas c’est quoi le fondamentalisme » (sic), avait expliqué ce bon père de famille, papa d’une petite fille prénommée djihad.
Surnommé « l’émir » il n’avait pas caché lors des audiences son admiration pour Oussama Ben Laden et Mohamed Merah. Voilà le genre de salopard que l’on garde complaisamment au chaud (et en liberté) chez nous. On peut s’étonner après que « le niveau de la menace reste très élevé » comme l’a confirmé François Hollande mercredi soir.
Caroline Parmentier