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La société surveillée pour une décadence à perpétuité

Plus le temps passe, plus les contremaîtres en place des décideurs de l'ombre doivent déployer des trésors d'imagination pour sauvegarder les apparences d'une pratique du pouvoir conforme aux principes de transparence et de démocraties sur lesquels il repose officiellement. Il faut dire que nombre de ces principes peuvent à l'occasion servir de caution à certaines reculades, à certaines défaillances, aux effets de la décadence qu'ils ont produit. Nous allons voir que, sur ce point, notre gouvernement s'est encore affreusement illustré...

La réforme pénale en cours

Mais le Système sait aussi s'asseoir sur les principes fondamentaux qu'il glorifie habituellement pour verrouiller Tordre établi dans le but de protéger l'oligarchie en place. Ainsi, à côté de la propagande énorme orchestrée pour démonétiser tous les acteurs qui remettent en cause la politique mondiale et tous les discours qui dévoilent les manipulations des forces étrangères (la France aujourd'hui n'étant défendue par personne ; où l'on peut parler d'indigénat ou de gouvernement fantoche) après avoir inventé la notion de conspirationnisme destinée à salir tous les individus sincères qui entendent connaître la vérité, à côté de cette propagande, nous voyons s'exercer une répression toujours plus forte contre les rares rebelles-opposants au N.O.M. que le pouvoir a décidé de tuer systématiquement dans l'oeuf. La récente réforme pénale votée par nos chers députés au nom de la lutte contre le terrorisme et dans cette atmosphère de danger permanent propice à la mise en place impérieuse de nouvelles mesures, servira aussi et, peut-être, en premier lieu, à neutraliser par le biais d'un harcèlement incessant et perpétuel les groupes nationalistes ou considérés comme tels, et tous les journalistes scrupuleux d'origine diverse qualifiés de conspirationnistes dans le but évident de Les persécuter. Certes, les députés ont voté mercredi 2 mars et jeudi 3 mars dans leur hémicycle, où tout schlingue la binationalité, des mesurettes censées combattre le terrorisme de Daesh et consorts. La réclusion criminelle à perpétuité qui passe de 22 ans à 30 ans n'est pas une mesure absurde mais insignifiante. 8 ans de plus, c'est d'ailleurs 8 ans de "martyre" supplémentaire sur un plan strictement marketing. Sinon, les fanatiques sont imperméables à ce genre de comptabilité et à ces petites questions d'ordre quantitative. Il a été également décidé de donner le pouvoir à la police de retenir 4 heures un ou plusieurs individus patibulaires à la suite d'un contrôle d'identité. A-t-on le droit, sans être conspirationniste, de penser que ce nouveau pouvoir pourra servir à enquiquiner les nationalistes gênants, bien plus que les terroristes qui se font sauter la ceinture n'importe où ? Un petit patriote arrêté 3 ou 4 fois alors qu'il va chercher ses bambins à l'école, ça peut détruire une famille. Et puis, que feront les agents républicains durant 4 heures avec leur suspect louche ? Rien. Les Djihadistes ont les guibolles qui vacillent ! Davantage depuis qu'ils ont appris que, de retour de Syrie ou d'Irak où ils auront guerroyé, les combattants musulmans devront se soumettre à un contrôle administratif. l'Etat républicain l'exigera ! Les députés donnent en outre le droit aux fonctionnaires de l'ordre de tirer sur les terroristes mais attention, s'ils sont sûrs et certains qu'ils sont bel et bien des terroristes et non de vulgaires sérial killers ou des membres du grand banditisme ; il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes ! On ne peut cela dit s'empêcher de croire que la police se sentait tout de même autorisée, à neutraliser dans la rue un homme tirant des rafales dans le tas et sur des gosses...

Avec cette réforme, les douaniers pourront par ailleurs utiliser de fausses identités pour enquêter sur Internet. Quels genres de terroristes vont-ils traquer ainsi ?

Les députés se donnent de l'importance sur un sujet qui exigerait certainement davantage de sérieux et de réflexion. Certaines grappes de députés, certaines petites vedettes de la députation, se font de la publicité en déposant des amendements. La démocrassouille dans ses œuvres. D'une manière générale, ces dispositions offrent des pouvoirs élargis à la police, même en dehors de l'état d'urgence, et échappent au contrôle du juge judiciaire et relèvent de la juridiction administrative.

L'arbre du terrorisme, la jungle de la délinquance

En catimini, le gouvernement a profité de cette réforme pénale, de cette loi Cazeneuve-Urvoas un peu fourre-tout, pour introduire, ajouter, son article 27 sexies à la version initiale. Un article qui revient à prendre en compte la surpopulation carcérale dans l'octroi des réductions supplémentaires de peines pour les détenus. Pour l'anecdote on doit à Colette Capdevielle, rapporteur socialiste du texte à l'Assemblée, l'origine de l'article qu'elle présente ainsi : « Le présent article, issu de l'adoption par la commission des lois d'un amendement de votre rapporteur, reconnaît un nouveau critère d'appréciation au juge de l'application des peines chargé d'apprécier les efforts de réinsertion pour l'octroi des réduction supplémentaires de peine au condamné. Il permet de prendre en compte l'impact sur ce dernier des conditions matérielles de détention et du taux d'occupation de l'établissement pénitentiaire. » Selon Eric Ciotti, très présent dans les débats, cet article constitue un véritable cavalier législatif, en clair un article clandestin qui avait déjà été censuré par le Conseil constitutionnel le 13 août 2015. Il faut vraiment que les prisons soient aujourd'hui pleines à craquer pour que le gouvernement en arrive à cette folie. Ne nous mentons pas, cette folie est initiale. Elle consiste à croire que l'égalité vaut mieux que la sécurité et la justice. Elle consiste à croire que cette égalité résout par magie les problèmes là où elle est appliquée. Ou, plutôt, qu'il n'y a « plus rien à voir », là où elle est appliquée. Une égalité qui permet de justifier n'importe quoi ou de déplacer le débat sur son terrain pour éluder un vrai scandale.

Comme nous le voyons, l'article 27 qui s'appuie sur un numerus clausus carcéral permettrait d'institutionaliser (déjà une pratique dans les faits) les remises de peine en fonction des places disponibles dans les prisons. D'où la mise en place du mécanisme suivant : plus on incarcère des délinquants nouveaux, plus on affranchit d'anciens délinquants, plus il y a de criminalité, plus on affranchit, en plus grande quantité encore, les criminels. Quid de la construction de nouveaux établissements pénitentiaires ? Cette réforme pénale ne s'y intéresse pas ; elle ne s'intéresse, en rien, à la délinquance quotidienne qui s'est enracinée dans la société et dont la croissance de demain (infinie) est acceptée et cachée au grand public via des statistiques truquées, remodelables à l'infini ou à la forme constamment mouvante. C'est à l'aune de cette mécanique comprise des caïds d'Hexagonie qu'il faut apprécier les nouvelles pratiques en matière criminelle, en particulier la "jambisation" qui consiste à pulvériser un membre inférieur d'un concurrent avec deux ou trois balles. Une pratique aujourd'hui banalisée parce qu'elle est peu coûteuse en risques et notamment en nombre de mois de prison en cas d'arrestation. Les coups, blessures, et même homicides "involontaires" sont devenus si nombreux en France (et sur tout son territoire, pas seulement en Seine-Saint-Denis et à Marseille) qu'il est devenu extrêment rentable de les pratiquer. Le prix à payer, quand il y a un prix, est devenu dérisoire par rapport au gain emporté. Et plus le prix est dérisoire, plus la violence s'amplifie, et plus la violence s'amplifie, plus le prix est dérisoire suivant la mécanique des fluides de l'univers carcéral. Plus la violence est lourde, plus la délinquance prolifère, plus les malfaiteurs sont impunis. C'est clair et la seule réaction normale qu'il faut avoir devant ce phénomène est un cri de colère ! L'ire devant le scandale des femmes et des gosses violés demain par centaine de milliers adoubé par toute la classe politique. Georges Fenech pour Les Républicains (qui portent décidément bien leur nom) n'a pas hurlé dans son Assemblée de mort. Ce sombre animal s'est juste demandé si l'article 27 sexies n'était pas, par ses modalités d'application, une possible source d'inégalité qui désavantagerait les détenus emprisonnés dans des établissements non surpeuplés. Ceux-là devant purger mécaniquement une peine plus longue que les prisonniers évoluant dans des maisons d'arrêt surpeuplées qu'il faut régulièrement vidanger. Ainsi, pour Fenech, le problème ne réside pas dans le fait que des tailladeurs de carotides et autres barbares puissent impunément ensanglanter nos villes et nos campagnes mais que le barbare de Lyon écope d'une peine plus lourde que celui de Saint-Ouen. Soyons certains, n'est-ce pas, que les grands dealers de crack de la région parisienne soient aussi bien lotis que leurs collègues du sud qui jouissent du soleil, en plus...

L'article 27 qui sera peut-être retoqué est de toute façon le symbole de cette mascarade sécuritaire qui ne sert qu'à serrer de près les opposants au régime tout en divertissant les Français pour les empêcher de prendre la mesure de l'effroyable phénomène délinquant qui touche la France. Le gouvernement agit de manière à normaliser en le banalisant un très haut niveau de néo-barbarie chez nous. Finalement, seuls les actes terroristes doivent être considérés comme inacceptables alors que la croissance du nombre de viols, d'agressions, de meurtres, de vols, de trafics, n'est pas jugé pathologique par le Système. Il est même légitime de se demander si certains types de délinquance ne sont pas tout simplement favorisés dans notre pays, et en Europe d'une manière générale. Les crimes sexuels se répandent, les pires horreurs se multiplient et deviennent quotidiennes mais que font les autorités ? Hé bien, elles communiquent un jour par an sur les "frotteurs" qui pullulent dans les transports publics... Mais que font-elles réellement contre la rage sexuelle qui a envahi tous les espaces de notre société ? Hé bien, elles agissent dans le sens contraire de sa résolution. En premier lieu en favorisant tous azimuts le développement de la pornographie.

La destruction des dernières digues de leur légitimité

Aussi choquant que cette volonté acharnée d'imposer un numerus clausus carcéral, le projet du nouveau ministre de la culture, Audrey Azoulay, voulant "libéraliser" davantage les classifications des productions cinématographiques, bref, faire baisser drastiquement le nombre de films interdits au moins de 12 ans, au moins de 16 ans et classés X. Le prétexte de cette entreprise ? Les actions de l'association Promouvoir dirigée par André Bonnet qui enquiquinerait la commission de classification avec ses actions en justice ! Pour conforter les avis de la commission, Azoulay entend ainsi banaliser les actes sexuels dans les films susceptibles d'être regardés par des enfants, qui se précipiteront dessus s'ils ne sont pas scrupuleusement surveillés par leurs parents. La réaction d'André Bonnet a été immédiate : « La lecture du rapport sur la classification des films remis et son accueil par le ministre de la Culture fait éclater au grand jour la volonté explicite du gouvernement de favoriser par la loi l'accès des mineurs à la violence et à la pornographie », a-t-il écrit dans un communiqué avant de s'alarmer d'une « incroyable dérive ». À noter que sur les radios publiques, le projet d'Audrey Azoulay était commenté comme une mesure nécessaire qui respecterait la société d'aujourd'hui libérée en quelque sorte des carcans moraux. Sur une station privée, nous avons entendu dans notre auto un bouffon-animateur qualifier les opposants d'Azoulay de « vieux c... ». Et puisque la pornographie se trouve partout sur Internet en accès libre et que les enfants y accèdent sans problème (ils n'ont même plus à certifier leur prétendue majorité pour entrer dans ces sites), on entend les bonnes consciences dire que la censure (qui concerne aussi la violence gratuite ou son apologie) n'a plus de raison d'être en ces matières. Dernièrement les hérauts de la liberté d'expression, comme ils disent, ont plaidé afin que des associations comme Promouvoir n'aient plus les moyens d'agir, ne serait-ce que d'une manière symbolique, sur le réel. À les écouter, l'existence même de ces derniers vigilants en tant que groupes organisés devrait être complètement éludée par le média ploutocratique. Et ne plus avoir le pouvoir de saisir la justice pour classifier des films qui constitueraient selon eux des œuvres artistiques qu'il serait scandaleux de censurer sous notre régime démocratique. Parmi ces défenseurs de la liberté d'expression (qui ne concerne que la pornographie sous cette république qui persécute ses opposants ; la pornographie étant pour elle un moyen de s'exprimer et d'affirmer son identité si l’on peut dire. Autant dire qu'elle ne va pas se bâillonner elle-même), l’on trouve l'avocat spécialiste en droit de la propriété intellectuelle qui s'est opposé à plusieurs reprises à Promouvoir dans les tribunaux, Emmanuel Pierrat. Pour ce dernier interviewé dans Le Figaro la semaine dernière, les gens qui se plaignent de la teneur des films attaqués ne sont pas seulement des grincheux mais des intégristes qui se mêlent « de ce qui ne les regarde pas ». Un peu comme les révisionnistes qui se mêlent de l'historiographie officielle en somme... Mais Pierrat avance un second argument très intéressant. Postulant que les films tendant vers le porno attirent les spectateurs et téléspectateurs, il affirme sans sourciller que TF1 n'achète pas les films qui sont interdits au moins de 16 ans parce qu'elle ne peut les diffuser en prime time ! Aussi, si l’on comprend bien, il faut des films violents et pleins de sexes (pour faire de l'audimat) mais toujours estampillés grand public, et hop, l'affaire est dans le sac. En filigrane sont visibles les véritables intérêts de ce secteur d'activité qui se sert du porno et de ce qui peut choquer les enfants pour sidérer ces derniers et leurs parents abrutis. Attirer des cervelles, les conditionner pour qu'elles soient sensibles aux messages publicitaires (c'est bien un patron de TF1 qui avait ainsi, en son temps, résumé le job de la chaîne), telles sont les missions élémentaires des diffuseurs et de leurs défenseurs. Le renouvellement de la population de violeurs en série est plus qu'assuré, tout comme la poursuite infernale de la traite des blanches légalisée ou clandestine. Et l'Etat de protéger le buisness et de minimiser de toutes ses forces la réalité de ses conséquences morbides.

François-Xavier ROCHETTE. Rivarol du 17 mars 2016

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