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L'Europe a besoin de la Pologne et la Pologne a besoin de l'Europe

Le discours d’Andrzej Duda, président de la République de Pologne, le 15 avril dernier, à l’occasion du 1050ème anniversaire du baptême de Mieszko Ier, le premier souverain polonais est à lire en intégralité sur le blog d'Yves DaoudalCela a autrement plus d'allure et de grandeur d'âme que la farce de François Hollande sur France 2. Extrait du discours  :

"Le baptême de Mieszko Ier est l'événement le plus important de toute l'histoire de l'Etat polonais et de la nation polonaise. Je ne dis pas : ce fut, je dis : c’est, car la décision prise par notre premier souverain historique a prédéterminé tout l'avenir de notre pays. Notre héritage chrétien continue de façonner les destinées de la Pologne et de chacun d'entre nous, nous le peuple polonais, jusqu'à ce jour. C’est ce que le Saint-Père Jean-Paul II avait en tête quand il a observé : « Sans le Christ, on ne peut pas comprendre l'histoire de la Pologne. »

La tradition veut que le baptême du chef des Polanes eut lieu le samedi saint 14 avril 966. Et c’est alors, à ce moment-là, que la Pologne est née. Elle a émergé des eaux baptismales pour une nouvelle vie chrétienne (…)

En se faisant baptiser, nos ancêtres ont défini le noyau autour duquel la magnifique nation polonaise se formerait. Et aux moments les plus sombres, quand nos ennemis essayaient de détruire l'Église pour que s’effondrent les bases de notre identité polonaise, le peuple polonais défiait cet objectif et se massait dans les temples, poursuivant dans son sens de la communauté, et témoignant ainsi de la sagesse éternelle de la décision prise jadis par nos ancêtres.

C’est pourquoi l’année 966 est le point de repère le plus important de notre histoire. Par notre cérémonie solennelle de ce jour, nous célébrons le 1050e anniversaire de la naissance de notre nation et notre patrie. C’est un honneur insigne et une grande joie que nous soyons tous réunis ici à Poznań, le siège du premier évêché sur le sol polonais ; avec les plus hautes autorités de la République, l'épiscopat et le clergé de l'Église catholique et les autres communautés chrétienne (…)

Nous, le peuple polonais, avons lutté pendant 27 ans, d'abord sous un régime imposé par les forces d'occupation allemandes, puis par les communistes après la guerre. Le premier et le second ont travaillé de la même façon à affaiblir et à briser le lien entre notre nation et l'Église.Ils comprenaient que de cette façon, ils ébranleraient les fondements mêmes de notre communauté, qu'une nation privée de son ancrage spirituel serait facilement remodelée en masses asservies. À cette fin, les nazis ont mis en œuvre une terreur sanglante. Les communistes au pouvoir après la guerre ont cherché à ce que le peuple polonais se détourne du christianisme. Ils ont promu une idéologie athée, ont persécuté les prêtres et les fidèles. Ils sont même allés aussi loin que d'emprisonner le Primat de Pologne. Et en ces jours, le cardinal Stefan Wyszynski eut l’inspiration de protéger l'identité polonaise et chrétienne de la nation contre l'endoctrinement et la répression en organisant une grande retraite nationale (…) On peut affirmer avec certitude que, grâce à l'initiative du Primat du Millénaire, l'ensemble de la nation polonaise a renforcé ses liens avec son héritage chrétien (…)

Voilà pourquoi rejoindre le domaine de la civilisation chrétienne, dans son rite latin, représentait une véritable avancée pour nous. Les trois piliers de cette civilisation sont également devenus les piliers de l'identité et de la culture polonaises.

Le premier des trois piliers fut et reste la philosophie grecque, ou l'amour de la sagesse (...) Le deuxième pilier fut et reste la pensée juridique romaine et le concept de gouvernement. L'idée de la primauté du droit. L'idée d'une république, à savoir un Etat qui est un bien commun des citoyens qui le régissent (...) Le troisième pilier fut et reste le noyau de la pensée chrétienne : l'Ancien et le Nouveau Testament, le Décalogue et l'Evangile (...)

A la veille de l'adhésion de la Pologne à l'Union européenne, le Pape Jean-Paul II a souligné que c’était une excellente occasion pour notre nation d'enrichir spirituellement l'Occident, le même Occident qui jadis nous avait apporté la foi chrétienne. L'Europe a besoin la Pologne, et la Pologne a besoin de l'Europe, a déclaré le Saint-Père. Voilà pourquoi, pour rendre hommage à nos prédécesseurs prévoyants d'il y a 1050 ans, je voudrais dire catégoriquement aujourd'hui que, conformément aux instructions de notre grand compatriote, la Pologne est et restera fidèle à son héritage chrétien. Car c’est dans cet héritage que nous avons une base solide et éprouvée pour l'avenir.

Philippe Carhon

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