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Alors Bruno?

Par 32 voix pour sur 39, trois contre et quatre abstentions, le Bureau politique du FN a voté ce lundi une motion demandant aux deux députés siégeant dans cette instance, Bruno Gollnisch et Marie-Christine Arnautu, d’en démissionner. Contrairement aux consignes données, ils étaient en effet présents au  discours du 1er mai de Jean-Marie Le Pen, avec une  collègue élue au parlement européen Mireille d’Ornano. Celle-ci, tout comme le conseiller régional Philippe Chevrier (SD des Yvelines) également présent place des Pyramides,  a   été relevée de ses fonctions départementales. Le député européen FN a déclaré à l’Afp que « (ses) états de service (lui)  permettent de ne pas devoir répondre dans l’instant à une sommation avec le couteau sous la gorge. »  « Je vais consulter mes amis, prendre un certain nombre d’avis, voir mon emploi du temps, envisager toutes les implications de cette décision. » Sébastien Chenu  délégué national du RBM, affirme, rapporte Le Point,  qu’ « On peut difficilement imaginer qu’ils (Bruno et Marie-Christine, NDLR)  puissent continuer de siéger dans les instances de direction. » « C’est la fin d’une aventure. Marine Le Pen solde tout. » Tout solder ?  La formule est un peu maladroite !  Marianne rappelle que  « les deux « rebelles (sic) sont relativement populaires parmi les militants : à l’élection au comité central (du FN) fin 2014, sorte de baromètre interne, M. Gollnisch est arrivé 5e, Mme Arnautu 9e. » « M. Gollnisch a longtemps incarné un courant soucieux de continuité lepéno-lepéniste au FN face  à Mme Le Pen, qui faisait vœu de modernisation et d’aggiornamento »  ajoute encore l’article de  Marianne qui n’échappe pas ici à la caricature.

 Bruno a surtout  œuvré  aux côtés, à côté  et non « face » à Marine  pour le  développement du FN; quant aux  idées, aux  valeurs  qu’il défend,  elles ne sont pas plus passéistes ou clivantes  que les fondamentaux du FN, toujours d’une brûlante  actualité. Ils partagent aussi tous deux une conviction, à savoir que la vocation du FN n’est pas simplement d’être le premier  mouvement d’opposition  nationale au Système.  Bien plus que cela, il s’agit  de devenir majoritaire pour porter demain nos idées au pouvoir, ce qui est la finalité même du combat politique:  non pas simplement  témoigner mais gouverner!

Interrogé  dimanche sur la possibilité d’être sanctionné pour sa participation  au dépôt de gerbe deJean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch avait indiqué  qu’il « (avait)  passé l’âge de craindre les punitions. »  Sa présence place des Pyramides était  une manière, c’est vrai, de rendre  un hommage au courage, à la pugnacité, à la  lucidité, au caractère visionnaire de  Jean-Marie Le Pen;  une fidélité,  aussi  aux  nombreux combats menées  en commun,  avec les  frontistes, et avant eux par les  militants de la cause patriotique,  pour la renaissance nationale, la  justice sociale.

« Je suis partisan de l’unité. Je pense que c’est une condition nécessaire de la victoire. J’ai donné des gages de ma fidélité à nos idéaux et à notre mouvement » a expliqué Bruno Gollnisch qui assume ses propos mais ne cautionne pas forcément   ceux des autres, toutes les phrases, sorties ou humeurs de Jean-Marie Le Pen. « J’avais d’ailleurs ambitionné d’aller aux dépôts de gerbes Jean-Marie Le Pen ET de Marine Le Pen, ainsi qu’à son banquet pour entendre son discours ». Mais  « Marine Le Pen m’a dit qu’elle craignait que ma présence ne perturbe la couverture médiatique. Comme je suis d’un tempérament conciliant, je me suis incliné. »

 « Cette affaire de gerbe déposée avec Jean-Marie Le Pen est une tempête dans un verre d’eau » poursuit-il,   « même si un certain nombre d’imbéciles et d’indécents ont appelé à une purge, poussant les journalistes carnassiers à se jeter sur ce morceau de viande fraîche. » D’autant que comme il l’a toujours fait,  Bruno Gollnisch « (dit)  à (ses)  amis qui seraient tentés de quitter le FN de n’en rien faire », rappelle une  nouvelle fois qu’il « souhaite la victoire de Marine en 2017. » .

Aussi,  la seule vraie question, « ce qui compte, bien au delà de ces problèmes assez navrant de personne, c’est la question de rassembler nos électeurs, de rassembler les Français et de conserver le cap de nos convictions, qui rencontrent de plus en plus l’adhésion des Français. Or  un certain nombre de gens comme moi, qu’on le veuille ou non, incarnent la défense des valeurs traditionnelles, l’accueil de la vie, la famille, la lutte contre le fiscalisme, etc. »

Ce qui devra être confirmé  si ce n’est par le programme du FN (le dernier date de  2001) du moins  par le projet de notre candidate.  Qu’avons nous à dire, à affirmer  en matière de rétablissement des libertés économiques, contre le fiscalisme qui spolie et la bureaucratie qui paralyse ? Notre politique sociale est-elle toujours fondée sur l’accession à la propriété? Changeons-nous quelque chose dans la défense de l’identité culturelle, spirituelle et charnelle de la France ? Et en matière de politique familiale, d’accueil de la vie, de lutte contre le déclin démographique ? Sommes-nous toujours pour la liberté de l’enseignement,  le rétablissement de la liberté d’expression et l’abrogation des lois liberticides ?  Quel est le périmètre de notre lutte contre  contre le mondialisme ? Quid de la politique étrangère,  de coopération, de l’alternative envisagée  à l’idéologie bruxelloise, de notre éventuel projet   alter européen? 

Bruno Gollnisch a indiqué vouloir se donner « le temps d’une brève réflexion. » « Je vais demander une entrevue à Marine Le Pen, on doit se voir à Strasbourg la semaine prochaine. J’espère une discussion politique, car après l’éviction de Jean-Marie Le Pen, cette affaire de demande de démission prend une tournure politique. Il y a beaucoup de flou sur un certains nombre de sujets du programme du FN, sur la famille, mais aussi sur la fiscalité. J’aimerais m’en expliquer avec elle et je prendrai une décision ensuite. Les membres du BP devraient comprendre que ma présence rend service à Marine, je cautionne sa candidature et je conjure mes amis de le faire. Je suis un facteur d’unité et il m’arrive de donner mon avis qui n’est pas toujours dénué de fondement! »

 

http://gollnisch.com/2016/05/03/alors-bruno/

Commentaires

  • Qu'aurait fait JMLP dans la situation inverse? Souvenez vous de Mégret ou Lang. Dans le cas présent les deux récalcitrants ne sont pas exclus du FN mais des instances dirigeantes ce qui me semble normal. Il y a un chef, une ligne et une stratégie. Au plus haut niveau on ne peut pas se permettre de tirer dans tous les sens. Si on n'est pas d'accord sur la stratégie, on donne son avis, on argumente ,on discute, on soupèse, on tranche e alors soit on se ralie à la majorité ou on quitte le bureau. On ne peut pas au plus haut niveau être dedans et dehors.

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