La (large) victoire du travailliste (modéré) d’origine pakistanaise Sadiq Khann, élu officiellement vendredi maire de Londres face au conservateur eurosceptique Zac Goldsmith (fils du célèbre magnat franco-britannique Jimmy Goldsmith, allié le temps d’une élection européenne à Philippe de Villiers en 1994), était pronostiquée par beaucoup. Elle n’est pas sans ressemblance avec celles de Barack Obama dans sa course à la Maison Blanche. Elle a été saluée pareillement par tous les « progressistes » et autres partisans du multiculturalisme échevelé, des » sociétés (grandes ) ouvertes ». Comme le président américain, le musulman Sadiq Khann a pu compter sur le vote écrasant en sa faveur des « minorités » dans cette « ville monde » (prés d’un habitant sur trois serait d’origine non européenne dans la capitale britannique), à commencer par celui de la communauté mahométane indo-pakistanaise. Mais aussi du soutien déterminant d’une très forte minorité de l’électorat blanc, dépourvu a contrario de ce réflexe de solidarité ethnico-religieuse que l’on voit s’exercer ailleurs. Zac Goldsmith aurait pâti nous affirme les journalistes d’une campagne inutilement « agressive » et « basse », en rappelant notamment les liens passés, avérés ou supposés, de son concurrent travailliste avec des extrémistes mahométans. Son statut de très grand bourgeois face à un adversaire non dénué de talent, ministre de 2008 à 2010, d’origine modeste, expliquerait aussi sa défaite. Les médias ont été moins nombreux a pointer un non-dit, à savoir que les origines juives de M. Goldsmith ont été aussi probablement un handicap pour conquérir les cœurs dans les « quartiers populaires »… comme les appellent « nos »médias.
Résumant le sentiment de beaucoup de Français, le sénateur-maire de Marseille Stéphane Ravier ou encore Pascal Gannat, membre du BP du FN, président du groupe Front National au Conseil régional Pays de la Loire, ont vu dans cette victoire de Sadiq Khann la matérialisation de la bascule démographique, de la submersion migratoire dont sont victimes les populations européennes. Un phénomène prophétisé, théorisé et pointé il y a près de cinquante ans déjà par Enoch Powell en Angleterre, chez nous par Jean-Marie Le Pen, Jean Raspail ou plus récemment Renaud Camus (le grand remplacement). Pascal Gannat sur twitter a établi aussi le lien fait par d’autres entre cette élection londonienne et le roman Soumission de Michel Houellebecq, qui imagine l’arrivée à l’Elysée, en 2022, d’un islamiste modéré soutenu par l’ensemble de la classe politicienne… pour faire barrage à Marine Le Pen.
C’est hier, date anniversaire de la capitulation de l’Allemagne hitlérienne, fin de l’atroce guerre civile européenne, que Jeanne D’arc était aussi officiellement fêtée. Et pas seulement par « l’extrême droite » mais aussi par certaines personnalités du Système. Hier, le ministre socialiste de l’Ecologie, Ségolène Royal, expliquait sur France 2: « Jeanne d’Arc c’est le patrimoine national, il y a une dizaine d’années, je suis allée à Orléans pour célébrer Jeanne d’Arc (…). C’est une figure éminente de l’histoire de France qui appartient à tous les Français, qui a longtemps été raptée par le Front National » (sic)… qui n’a jamais empêché personne de célébrer ses vertus et sa mémoire!
Soucieux de faire le buzz, Le ministre de l’Economie (aux ambitions présidentielles) Emmanuel Macron a lui aussi célébré Jeanne dimanche, lors des fêtes johanniques à Orléans. Prétexte à un discours qui, à travers le portrait qu’il a dressé de l’héroïne nationale, présentait surtout en creux, de manière assez peu subliminale, les éminentes qualités et la beauté du projet dont il s’estime porteur. Bien sûr note Bruno Gollnisch, toutes les grandes figures de l’Histoire de France, les grands symboles de notre Roman national , de Vercingétorix à De Gaulle en passant par Jeanne, Henri IV, Louis XIV ou Napoléon ont été souvent raptés, récupérés, instrumentalisés par des politiciens, des partis, évoqués dans des sens et/ou au profit d’idées ou de conceptions politiques parfois antagonistes.
Reste que la Jeanne décrite par M. Macron, homme trop intelligent et trop érudit pour croire vraiment à la fable qu’il a débité hier, donne à voir une Jeanne hors-sol, abstraite, désincarnée, social-démocrate en un mot, la condition selon lui pour faire de la sainte une figure « rassembleuse », la « délepéniser. » Aussi s’est-il évertué comme d’autres hommes politiques du sérail avant lui, à enterrer la sainte guerrière, menant un combat (spirituel) libérateur, boutant l’étranger hors de France, combattant pour la souveraineté retrouvée du Royaume. Dans la bouche de l’ancien de la banque Rothschild, la bergère de Domrémy, ravalée au rang d’un éléphant socialiste ou d’un aparatchik républicain (« Il n’y a pas de femme ou d’homme providentiel » a-t-il martelé) annonce l’asservissement à l’euromondialisme bruxellois, l’immigration choisie et subie. Le ministre de l’Economie s’est ainsi employé à décrire une Jeanne symbole de « l’esprit de justice et de progrès » (???), d’une France » généreuse » qui « s’accomplit dans l’Europe » qui refuse de « subir » pour « peser sur le destin du monde » qui a » toujours accueilli l’autre et les plus faibles »… Une Jeanne dont les fils spirituels seraient donc à chercher du côté d’un Sadiq Khann, d’une Merkel, d’ un Obama, d’un Attali , d’un Juppé ... et d’Emmanuel Macron.
Ce travestissement, ce négationnisme n’est pas simple rouerie politicienne, mais traduit aussi plus profondément un refus du réel, de ce qu’est réellement notre pays, de son génie particulier, de son identité, de sa soif retrouvé de liberté, qui ne manque pas d’être inquiétant, d’autant qu’il est partagé par beaucoup de politiciens du calibre de M. Macron rêvant d’un destin élyséen. Relisons Chateaubriand: « Quand un peuple transformé par le temps, ne peut plus rester ce qu’il a été, le premier symptôme de sa maladie c’est la haine du passé et des vertus de ses pères. » Tant qu’il restera des vigies, des (é)veilleurs, des sentinelles, un peuple Français au sein duquel beaucoup n’attendent que l’étincelle pour manifester leur instinct de survie, certes, tout espoir n’est pas perdu. Et tout fatalisme nous est étranger. C’est aussi un des enseignements de la geste johannique.