Sur RTL ce matin, Eric Zemmour a analysé la recrudescence des violences contre la police. « On dit souvent que l’amour est près de la haine : les policiers après d’autres pourront l’attester. Il y a dix-huit mois, on leur jetait des fleurs, les femmes leurs sautaient comme aux cous comme des libérateurs et même un vieil anarchiste comme Renaud se surprenait à embrasser un flic ! La police était Charlie et tout le monde aimait la police. Dans la rue désormais, les manifestants crient à l’unisson : “Tout le monde déteste la police !“ On leur lance des harpons de pêche ! Des boules de pétanque avec des rasoirs ! On jette des mortiers ! Des conteneurs de bouteilles en verre ! […] On veut casser du flic. Faire mal. Au risque de tuer. »
Selon Eric Zemmour, « c’est Nuit Debout qui a tout changé. La place de la République est devenue un champ de bataille. On renoue avec la tradition des violences révolutionnaires. On brise les façades des banques, on met le feu aux voitures de luxe. A force de parodier Mai 68, il était inévitable que le mouvement redécouvre son slogan le plus inepte et le plus scandaleux : “CRS SS“. »
Le chroniqueur rappelle que, en Mai 68, « De Gaulle avait alors lancé à son Premier ministre : “Pompidou, tirez dans les jambes !“ […] Dans sa jeunesse, on envoyait l’armée à cheval contre les manifestants. Ceux-ci n’hésitaient pas à attaquer au couteau leurs montures. Il y avait souvent des morts, comme le 6 février 1934. »
Or « Pompidou et son préfet de police, Maurice Grimaud, avaient pris l’exact contrepied des instructions du général. Cet humanisme bienfaisant s’est retourné depuis contre l’Etat. L’humanisme est pris pour de la faiblesse. Les violences se sont enhardies. Depuis la mort de Malik Oussekine dans une manifestation contre la loi Devaquet en 1986, la hiérarchie policière et tous les gouvernements de droite comme de gauche vivent dans la hantise de la bavure. »
Résultat : « Les forces de l’ordre sont sur la défensive. Les consignes de retenue les paralysent. La peur a changé de camp. L’Etat d’urgence ne change rien, l’état d’urgence ne sert à rien. Dans la bataille, les jeunes gauchistes ultraviolents venus de toute l’Europe côtoyent les troupes fraîches venues des banlieues : les Black Blocs rencontrent les racailles. Chacun reste dans son domaine d’excellence : les uns détruisent les symboles du capitalisme, les autres pillent et volent – font leurs courses ; les uns dénoncent la société de consommation, les autres veulent consommer à tout va. La convergence des luttes est un mythe d’intellectuel : leur seul point commun est la haine de la police. »