Avec le Brexit anglais, une autre digue vient encore de sauter. Grande jacquerie à venir ?
La France se droitise, lit-on dans les gazettes. Ça reste à démontrer. Une fois n’est pas coutume, le sémillant Frédéric Lefebvre, naguère première gâchette de Nicolas Sarkozy, trouve les mots justes : « La France ne se droitise pas, elle se radicalise. » Ça, voilà qui est démontré depuis belle lurette ; enfin, depuis au moins le début du quinquennat hollandesque.
Et, ce coup-ci, c’est plutôt la droite qui s’y colle en premier avec la Manif pour tous. Et pas n’importe quelle droite, s’agissant de cette France bien élevée qu’on n’avait pas vue arpenter le trottoir depuis 1984, grande époque des manifestations en faveur de l’école privée. Si les gros bataillons de cette dernière sont gentiment rentrés chez eux, ou dans la défunte UMP pour s’y faire plumer une fois encore, une frange d’irréductibles s’est radicalisée davantage : le mouvement des Veilleurs et leurs épigones partis fonder la remarquable revue Limite, prônant décroissance économique, écologie à la fois humaine et… radicale.