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Sur l'économie, le FN devrait garder en 2017 le cap de 2012

Le Front national lève peu à peu le voile sur son programme économique pour la présidentielle 2017, mis à jour par rapport à 2012 mais toujours basé sur la "clé de voûte" de la sortie de l'euro et de la manne financière attendue du frein à l'immigration.
Le Cap éco, organe interne du parti, remettra jeudi à Marine Le Pen un "pré-programme économique" pour 2017, fruit de "quatre ans de travail" et d'adaptation, a déclaré à l'AFP le "stratégiste économique" du parti, Bernard Monot, confirmant des informations de Valeurs Actuelles et du Parisien.
Le programme final pour 2017 ne devrait d'après lui guère varier de ce pré-programme : "Sur les grands thèmes, tout a déjà été arbitré par Marine Le Pen".
Celle-ci a pourtant indiqué rapidement à l'AFP que ce que va lui soumettre le Cap éco est "un document de travail parmi d'autres. Rien n'est validé. Je présenterai mon projet, économique et autre, dans plusieurs mois".
Pour la candidate à la présidentielle, l'enjeu est grand. Si son électorat et celui de droite en général partagent plutôt ses positions régaliennes ou sécuritaires, l'économie reste le principal point de clivage.
Selon un sondage Odoxa d'avril, les sympathisants de droite hors FN approuvent à 79% une forme de préférence nationale, chère aux frontistes, mais 13% seulement souhaitent "sortir de la zone euro et revenir au franc", 14% "sortir de l'UE", deux mesures FN cardinales. 70% jugeaient d'ailleurs le programme frontiste "dangereux pour notre économie".
Pourtant, dans ce pré-programme dévoilé par M. Monot, pas vraiment de virage à 180 degrés. La sortie de l'euro, transformé en "euro commercial à côté d'une monnaie nationale", sera "toujours la clé de voûte du patriotisme économique" FN, d'après lui.
"Si Marine Le Pen dit demain +on est pour l'euro+, les adversaires diraient +vous êtes des incompétents, vous vous êtes trompés pendant des années, c'est sûrement la même chose avec l'UE, l'immigration...+. C'est perdant-perdant", décryptait en janvier Florian Philippot devant quelques journalistes.
Quelques traductions concrètes de la communication FN depuis début 2017, axée sur le volet libéral de son programme économique, apparaissent.
M. Monot propose ainsi un "objectif de réduction des dépenses publiques de 60 milliards d'euros", qui seraient à "moyen terme" ramenées à 50% du PIB (contre 57% en 2015). En 2012, Marine Le Pen n'avait pas pris d'engagement chiffré.
De la même manière, le droit du travail serait "assoupli (...) quand les choses iront mieux". Sur l'emploi, les 35 heures seraient aussi "assouplies" pour favoriser les accords de branche et le "39 heures payées 39".
Par rapport à 2012, la taxe sur les importations qui vise à augmenter de 200 euros net les salaires jusqu'à 1,4 fois le Smic, deviendrait "temporaire", selon M. Monot.
- 40 mds € annuels attendus avec une immigration réduite -
Constante par rapport à 2012, Marine Le Pen a récemment déclaré à plusieurs reprises qu'elle maintenait sa volonté de revenir à la retraite à 60 ans avec 40 ans de cotisation.
Volet recettes, tous les Français seraient tenus de payer l'impôt sur le revenu (IR), même "symboliquement". Le FN souhaite aussi élargir l'assiette imposable des particuliers "mais surtout des entreprises", tout en réduisant les taux marginaux. En 2012, le FN prônait une tranche marginale de l'IR à 46%.
Le FN escompte récupérer "15 à 20 milliards d'euros annuels" de la lutte contre la fraude fiscale des entreprises et des multinationales.
Parmi les principaux postes, le FN attend, selon M. Monot, "40-42 milliards d'euros annuels à la fin du quinquennat" (11,5 en 2012), et 8,5 mds dès la première année (4,8 en 2012), d'une réduction de l'immigration à 10.000 entrées légales annuelles.
Cette prévision de recettes, contredite par de nombreuses études universitaires, paraît d'autant plus ambitieuse que le parti d'extrême droite a discrètement assoupli sa position sur l'immigration: le chiffre de 10.000 entrées légales annuelles était en 2012 un plafond brut, il est devenu un solde, c'est-à-dire les entrées moins les sorties.
Reste à savoir ce qui restera dans le projet final frontiste. Mme Le Pen prévoit de lancer officiellement sa campagne début 2017.

L'Express :: lien

http://www.voxnr.com/cc/politique/EuyZkVZZFkuHFZVNrr.shtml

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