Bruno Gollnisch comme de très nombreux Français, Européens et certainement une majorité d’Autrichiens, a été heureux d’apprendre que le recours déposé par FPÖ et son candidat Norbert Hofer au sujet du résultat du second tour de la présidentielle autrichienne du 22 mai a été validé vendredi. Le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction du pays présidé par Gerhart Holzinger, a donc décidé de la tenue d’un nouveau scrutin, probablement cet automne. Bruno avait été d’ailleurs convaincu ces dernières semaines par les arguments de ses amis et collègues autrichiens qui avaient fait état de nombreuses irrégularités dans le dépouillement des suffrages. L’écart entre M. Hofer et le candidat « vert » européiste, immigrationniste, Alexander Van der Bellen, était de moins de 31 000 voix. Mais c’est aussi la question du communautarisme qui « faisait débat » cette fin de semaine avec la demande formulée par la Maison des examens, service interacadémique en l’Île-de-France, d’adapter le déroulement des épreuves du baccalauréat aux élèves musulmans en période de Ramadan.
Selon les informations divulguées par Le Parisien, une note signée par Vincent Goudet, directeur de la Maison des examens, envoyée le 30 juin, demande aux proviseurs des lycées de « s’assurer de la présence effective » des élèves convoqués le 6 juillet, qui marque cette année, la fête de la fin du jeûne, l’Aïd el Fitr. « Ceux invoquant la fête de l’Aïd el Fitr devront être reconvoqués le lendemain. Vous voudrez bien indiquer le plus rapidement à mes services le nombre de candidats concernés. » Et le quotidien de citer Philippe Tournier, secrétaire général du Syndicat national des chefs d’établissements (SNPDEN) qui explique que « ce genre de notes peut créer une belle pagaille, d’autant qu’elle contient beaucoup de non-dits. Faudra-t-il qu’on demande un à un à nos élèves s’ils font l’Aïd ? C’est inconcevable. Et si tous les élèves nous disent oui, parce qu’ils préfèrent avoir une journée de plus pour réviser, que va-t-on faire ? »
RTL rappelle sur son site que si « les textes officiels autorisent les élèves à demander une autorisation d’absence exceptionnelle dans le cas de grandes fêtes religieuses, comme l’Aïd, à aucun moment, ils ne recommandent à l’administration d’anticiper d’éventuelles requêtes. Il n’y a pas lieu pour la Maison des examens de proposer une éventuelle adaptation en amont, qui assigne les élèves à leurs pratiques religieuses », estime Nicolas Cadène, le rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité.
Le Front National, pour qui il n’y pas plus de police de la paroisse que de police de la braguette, n‘assigne pas non plus les Français en général à leurs orientations sexuelles. Autant dire qu’il ne valide pas le communautarisme du lobby LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres), son prosélytisme outrancier pour le mariage gay, la GPA la PMA, l’adoption. Un FN qui goûte peu également la vulgarité, la laideur de la caricaturale Gay Pride, rejeton de la sous(contre)-culture américanomorphe, rebaptisée en français dans le texte Marche des fiertés LGBT. Grossier carnaval dans lequel ne se reconnaisse pas la majorité silencieuse des homosexuels. A commencer par ceux qui votent FN, de plus en plus nombreux si l’on en croit les sondages.
C’est pourquoi le tweet (et le post Facebook) commis samedi par l’association des étudiants FN de Sciences Po Paris, a surpris, voire heurté des figures de l’opposition nationale: « Plus que jamais nécessaire après l’attentat homophobe d’Orlando, nous souhaitons une bonne #MarcheDesFiertés à tous » a ainsi écrit FN-Sciences Po. Pas certain que Léon Blum et Pierre Mendes-France auraient validé le propos (?).
Les vice-présidents du Front National Marie-Christine Arnautu et Louis Aliot (retweeté par Marion Maréchal-Le Pen), le responsable du FNJ Gaëtan Dussausaye, un Conseiller spécial de Marine, Eric Domard, ont désapprouvé ce soutien à cette manifestation et exhibition communautaristes, à laquelle participent de nombreux groupuscules antinationaux, structures et associations antifrontistes.
Davy Rodriguez, Vice-président de FN Sciences Po, s’est désolidarisé de ses camarades en relayant le tweet de Gaëtan Dussausaye, en rappelant son hostilité au communautarisme au nom de son « jacobinisme. » Le jeune Rodriguez a également réagi samedi au décès du prix Nobel de la paix, » conseiller des grands » et écrivain-romancier « de la mémoire », l’américain Elie Wiesel (paix à son âme), en exprimant « sa profonde tristesse ». Une tristesse pour le coup largement partagée dans le microcosme politico-médiatique, et qui est rituellement de mise quand disparaît une personnalité, même si le personnage ne faisait pas l’unanimité, notamment à gauche.
« Sa sainteté » Elie Wiezel comme l’a écrit BHL en lui rendant hommage, fut beaucoup attaquée ces dernières années pour son soutien à la « colonisation » en Israël. Le journal israélien Haaretz (article repris dans Courrier international en octobre 2014) avait relayé les attaques de l’homme politique israélien de gauche Yossi Sarid qui s’indignait de ce que M. Wiezel soit » également à la tête d’Elad, une organisation radicale de colons israéliens qui occupe les maisons des Palestiniens à Jérusalem. »
Dans un papier au vitriol paru dans Le Monde diplomatique (18 avril 2010), le très à gauche et antisioniste Alain Gresh s’en prenait à un « honteux mensonge » de l’écrivain américain célébrant « pour la première fois dans l’histoire », » la liberté de culte des juifs, chrétiens et musulmans. » « Non seulement chrétiens et musulmans sont sans arrêt interdits d’accès à leurs lieux saints répliquait M. Gresh, non seulement ils n’ont pas le droit de construire dans Jérusalem, mais les maisons qu’ils ont sont détruites, comme l’ont reconnu mille et un rapports d’organisations diverses, mais aussi de gouvernements. Même les Etats-Unis se sont émus de la destruction de maison(…). Et il suffit de lire le rapport des consuls européens à Jérusalem. Wiesel l’ignore-t-il ? »
Et de rappeler ce que « le grand auteur de science-fiction Isaac Asimov a dit un jour au prix Nobel de la paix » (à géométrie variable selon ses contradicteurs): « Monsieur Wiesel, vous faites erreur ; ce n’est pas parce qu’un groupe humain a subi d’atroces persécutions qu’il est par essence bon et innocent. Tout ce que montrent les persécutions, c’est que ce groupe était en position de faiblesse. Si les Juifs avaient été en position de force, qui sait s’ils n’auraient pas pris la place des persécuteurs ?”
Quand il fut Premier ministre sous le règne de son meilleur ennemi François Mitterrand, Michel Rocard, également décédé samedi, fut aussi confronté à l’épineuse question israélo-palestinienne. Sa mémoire a elle aussi été saluée unanimement par les médias et le monde politicien. Ses années d’activité, celles ou sa famille politique était au pouvoir et lui à Matignon, ne furent pourtant pas des années fastes pour la France et les Français. Reconnaissons à l’homme une épaisseur humaine, une intelligence… et parfois une franchise lucide qu’il exprima principalement lorsqu’il quitta la vie politique.
Lors de sa dernière visite à La Réunion il y a quelques mois, Michel Rocard avait accordé un entretien à Antenne Réunion. Il avait tenu propos qui dans la bouche d’autres que lui auraient éveillé les accusations de complotisme: « Cela fait longtemps que l’homme politique a perdu le pouvoir au profit des grandes banques, le consortium des grandes banques systémiques a pris le commandement de la planète, sur l’organisation financière, résultat: la crise. Tous les hommes politiques d’aujourd’hui savent qu’un grand projet, d’importantes réformes ne peuvent passer que si les directeurs d’antenne du journal de 20h sont d’accords avec lui. Si les directeurs d’antenne combattent un projet de réforme, il ne passera (pas). Terminé. » Qu’il repose en paix.