Riposte catholique analyse un article de Jean-Luc Pouthier (enseignant à Sciences Po et à l’Institut catholique de Paris), qui explique que les catholiques ne comptent désormais pour rien dans l’espace politique national mais qui constate une mutation liée à la fin de la démocratie chrétienne, mutation dont votre blog préféré est un signe :
"Dans une Europe sécularisée, où le catholicisme est minoritaire mais persistant, l’absence de formations confessionnelles, de corps intermédiaires en quelque sorte, n’en pose pas moins à nouveau le problème du mode de relation de l’Eglise et de ses fidèles avec le monde politique. L’exemple de l’Italie est, à cet égard, intéressant.
En 1995, le cardinal Camillo Ruini, président de la Conférence épiscopale italienne, a lancé le « projet culturel » de l’Eglise d’Italie. Le cardinal Ruini n’avait guère regretté, c’est le moins qui se puisse écrire, la disparition de Démocratie chrétienneaux élections de 1994 (qui virent le premier succès électoral de Silvio Berlusconi). Elle s’était révélée incapable, selon lui, de défendre les valeurs du catholicisme. En revanche, il encourageait ses ouailles à reconquérir une hégémonie culturelle dans la société italienne, sans que cela passe forcément par une organisation politique.
Et du point de vue de l’Eglise, cette idée n’a pas si mal réussi.Non seulement des clercs ou des intellectuels défendent ses positions dans les médias italiens, mais « l’aire catholique » continue de peser sur les orientations politiques générales, par une multitude d’organisations susceptibles de mobiliser, sur certains sujets (lois bioéthiques ou mariage pour tous), des foules considérables. C’est au fond l’avenir qui a parfois été prédit en France à la Manif pour tous. Non pas une nouvelle présence électorale du catholicisme, mais une inscription plus visible dans le paysage des idées.
Rien de tel ne s’est produit, si ce n’est la présence sur la Toile de sites dont l’audience est loin d’être négligeable, comme le Salon beige. Un discours néoconservateur se fait entendre sur les ondes, mais il emprunte peu au christianisme. Les néo-cons français ne sont pas des théo-cons. L’obsession de l’islam cristallise les débats autour de la laïcité, sans qu’un discours identitaire catholique ait beaucoup de prise sur l’opinion, y compris au Front national, où le traditionalisme maurrassien de Marion Maréchal-Le Pen n’est pas repris par la majorité des militants."
Mais Riposte catholique décrypte :
"Mais il faut se méfier de l’eau qui dort, car un nouveau souffle est en train, peu à peu, de limer ces vielles cordes et donner des ailes inattendues aux catholiques.
Quand ce souffle aura eu raison de la peur, des scrupules et du confort (toutes armes aiguisées par le démon), l’influence des catholiques sera d’autant plus importante que leur socle de conviction est inébranlable et par nature destiné au bien commun.
Nous avons de réels capacités d’action, de vrais apports pour le monde. Il manque aux catholiques de prier l’Esprit Saint pour leur donner ce don de force qui encouragera l’audace qui nous manque.
Avec la manifestation prévue le 16 octobre, se pose la question stratégique : qu’allons-nous faire de cette démonstration de force ?"
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