Nicolas Sarkozy est aussi crédible quand il parle d'identité nationale que Benoît XVI lorsqu'il parle des positions du Kama sutra. Pour s'en convaincre, rappelons certaines de ses citations : "Je suis un homme de sang mêlé à la tête d'une nation métissée", "Je pense que les Français attendent une France d'après, une France où l'expression Français de souche aura disparu", "La France n'est pas une race, ce n'est pas une ethnie, c'est une république", "L'objectif, c'est de relever le défi du métissage. Ce n'est pas un choix, c'est une obligation... Et on va se mettre des obligations de résultats. Si ce volontarisme ne fonctionnait pas, il faudrait alors que la République passe à des méthodes plus contraignantes encore". Et s'adressant un jour à Philippe de Villiers : "Tu as de la chance Philippe, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. "
Une vision idéologique de l’identité
Farouchement opposé à une conception chamelle et ethnique de l'identité, Sarkozy comme l'ensemble de la classe politique, en défend une conception idéologique, constructiviste (modeler une nouvelle vision de la nation en créant des nouveaux Français) et déconstructionniste (faire table rase de plusieurs millénaires d'histoire et des lois de la biologie). Pour lui, que l'on soit noir, blanc, beur, jaune, peu importe, comme le dit le titre de l'album de l'excellent dessinateur Konk, Tout le monde il est Français à partir du moment où il adhère au pacte républicain, c'est-à-dire à la nouvelle religion des Droits de l'homme, à la société de consommation et à la Shoah...
Un « débat bidon »
Tout le monde a bien compris pourquoi Sarkozy relance en ce moment ce débat sur l'identité : à quelques semaines des élections régionales où, d'après les derniers sondages, le Front national amorcerait une remontée spectaculaire aux dépens de l'UMR l'Élyséen espère bien refaire son coup de bonneteau des Présidentielles en siphonnant les voix d'une frange de l'électorat du FN, électorat droitiste et conservateur peu fiable et de fait assez perméable à une propagande bien ciblée sur des thèmes précis : identité, insécurité, impôts... Et pour communiquer habilement sur ces thèmes, on peut faire confiance au bonimenteur qui nous sert de Président, habilement conseillé par Henri Guaino et Patrick Buisson (ancien directeur de Minute). Quant au "débat", il n'aura pas lieu car il s'agit en fait d'un long monologue entre partisans de la société multiraciale, dont les habituels intellectuels cosmopolites censés donner une caution philosophique à l'affaire. Plus fort encore : le site lancé par le ministre de l'Immigration où chacun peut théoriquement s'exprimer (900 contributions seulement sur 14 000 ont été mises en ligne les premiers jours) a été créé et est modéré par une société marocaine. C'est donc des Marocains qui sont chargés de dire qui a le droit de parler d'identité française et d'en apprécier la qualité. On croit rêver !
À l’épreuve des faits
S'il faut juger Sarkozy, ce n'est pas sur ses discours musclés, c'est sur sa conception politique de la défense de notre identité : nous vous laissons juge d'apprécier son bilan. Pour nous la messe est dite, Sarkozy, c'est la gauche en pire. Pas un Président de la Ve République n'aura autant fait pour la "désidentité nationale" : abolition de la double peine (plus de possibilité de renvoyer dans leur pays les délinquants étrangers condamnés), immigration choisie s'additionnant à l'immigration subie (220 000 étrangers supplémentaires chaque année), discrimination positive et obligation d'adopter le label Diversité pour toutes les entreprises répondant à un appel d'offre public, taux d'expulsion des clandestins passé de 60,1% en 2002 à 19,4% en 2009, maintien de l'Aide médicale d'État et de la Couverture maladie universelle pour les clandestins, régularisations dites au cas par cas mais massives dans les faits, octroi de la nationalité française à plus de 150 000 personnes par an, installation juridique de l'islam par la création du Conseil français du culte musulman, ministres colorés au gouvernement, apologie du métissage contre le communautarisme...
Notre identité
Pour participer nous aussi au débat qui n'a pas lieu, rappelons notre conception de l'identité qui n'est pas sarkozyenne : elle est charnelle et ethnique. Nous partageons des croyances communes et un imaginaire commun, une mémoire, des légendes, une terre où reposent les nôtres, des musiques, des goûts, des saveurs, des sons, une volonté de vivre ensemble. Les peuples de France sont les héritiers biologiques d'un vieux peuple indo-européen qui prend sa source non en 1789 mais au Paléolithique, héritage qui s'est magnifiée au travers de l'identité nordique, germanique, celtique et latine. Nous sommes Français par filiation et héritage, parfois par le mérite (à la condition que les nouveaux arrivés soient blancs) ou par le sang versé (cas des légionnaires). Les autres ne nous intéressent pas... Nous saurons le leur rappeler le moment venu... Pour pasticher l'immonde Bernard-Henry Lévy, nous affirmons que tout ce qui n'est pas terroir, franchouillard, tout ce qui n'est pas accroché à sa colline, nous est odieux et étranger...
Reflechir&Agir n°34 hiver 2010