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Nicolas Sarkozy, le candidat de l’oligarchie

Ainsi donc, Nicolas Sarkozy a le culot de se présenter comme le candidat des petits et des sans-grades. Celui qui « ne cherche pas la bénédiction du petit Paris mondain »(1) et qui vitupère contre cette élite qui « ne prend pas le métro, voit les trains de banlieue en photo et regarde avec une larme à l’œil les collèges de ZEP »(2). Le candidat qui s’oppose au « système ».

Rappelons seulement quelques faits (malheureusement non exhaustifs …) :

  • Au soir du 2nd tour des élections présidentielles de 2007, M. Sarkozy a fêté sa victoire au Fouquet’s, l’un des restaurants les plus huppés de la capitale, en compagnie du gotha mondain qui avait contribué à son élection.
  • Non satisfait de cela et dans l’attente de son investiture, il s’est ensuite offert quelques jours de vacances sur yacht de M. Bolloré, l’une des toutes premières fortunes de France.
  • Au mépris de la tradition républicaine qui place le Président de la République au-dessus des partis et des coteries, il a continué à entretenir pendant une bonne partie de son mandat des relations avec le « cercle des premiers donateurs » de l’UMP, conglomérats de fortune jouant de ses subventions pour influencer le pouvoir.
  • En amont de son élection de 2007, M. Sarkozy a, à plusieurs reprises, rencontré Mme Lilianne Bettencourt, autre très grande fortune française.
  • Les liens que M. Sarkozy a entretenus et/ou entretient toujours avec les grands patrons de l’industrie médiatiques ont été abondamment documentés, que ce soit avec Jean-Marie Colombani (ex-directeur du Monde, ex-animateur sur plusieurs chaines de télévision, actuel directeur de Slate.fr et éditorialiste de Direct Matin (3)), Alain Minc (ex- président du conseil de surveillance du Monde (4)), Serge Dassault (propriétaire du Figaro), Arnaud Lagardère (patron du groupe Lagardère qui possède notamment Elle, Paris Match, Virgin Radio, Lagardère Publicité, Le Journal du Dimanche, Europe 1, etc.), Maud Fontenoy (chroniqueuse à Valeurs actuelles (5)), ou encore Bernard Arnault (propriétaire, au travers du groupe de luxe LVMH, des Echos, du Parisien et de Radio classique (6)).
  • M. Sarkozy fut, de 1983 à 2002, maire de Neuilly-sur-Seine, 1ère ville de France de plus de 20 000 habitants pour la proportion d’assujettis à l’ISF(7), ce qui lui permit de nouer et d’entretenir ses liens avec les plus grandes fortunes.
  • En secondes noces, la belle-mère (seconde épouse de son père et mère de son demi-frère Olivier) de M. Sarkozy, Christine de Ganay, a épousé Frank G. Wisner, sous-secrétaire d'État au contrôle des armements et à la sécurité internationale de Georges H.W. Bush. M. Wisner est également le fils de Franck Wisner, un ancien directeur adjoint de l’OSS et de la CIA.M. Sarkozy a effectué plusieurs séjours dans la résidence de M. Wisner (8).
  • Le demi-frère de Nicolas Sarkozy, Olivier Sarkozy, est dirigeant du groupe Carlyle, membre du conseil d'administration de BankUnited (en), Butterfield Bank (en), Duff & Phelps (en) et de TCW Group. Son autre frère, Guillaume Sarkozy, fut vice-président du MEDEF de 2004 à 2006.
  • En compagnie de Carla Bruni-Sarkozy, M. Sarkozy réside à la Villa Montmorency, l’une des résidences privées les plus huppées de la capitale, en plein XVIe arrondissement. Il passe également ses vacances au Cap Nègre, dans une maison d’architecte à 2 millions d’euros.
  • Il avait promis d’ « aller faire du fric », M. Sakozy a donné de multiples conférences, hautement rémunérées, notamment au profit du forum économique du célèbre magazine des milliardaires Forbes, de la Qatar National Bank ou encore de Goldman Sachs.
  • Au mépris de toutes règles visant à prévenir les conflits d’intérêts, M. Sarkozy a conservé les parts de son cabinet d’avocats pendant l’exercice de ses mandats (9).
  • Les accusations à son encontre au sujet de ses comptes de campagne ne constituent pas une simple erreur de comptabilité mais bien, sous réserve du jugement définitif, d’une tricherie organisée à une élection présidentielle.
  • Son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, sait également très bien jouer de ses relations au profit de ses propres intérêts, ou de ceux de ses proches (10).
  • Et, bien sûr, n’oublions pas la multitude d’affaires dans lesquelles M. Sarkozy est impliqué .

Nicolas Sarkozy est bien évidemment libre d’entretenir les liens qu’il souhaite avec les personnes de son choix. Mais avec un tel carnet d’adresse, un tel réseau, de tels liens avec les puissances d’argent et de pouvoir, il faut un sacré mépris de l’électeur pour se présenter comme le candidat « antisystème ».

Et bien évidemment, n’oublions pas le désastreux bilan de son quinquennat : à lire ici et .

Illustration : Nicolas Sarkozy sur le yacht de Vincent Bolloré. Origine : https://blogs.mediapart.fr/vilmauve/blog/230416/une-actionnaire-de-vivendi-remercie-bollore-davoir-prete-son-yacht-sarkozy

(1) Cité par Renaud Dély, Le Candidat du système, Marianne, 14-20 octobre 2016.

(2) Id.

(3) Propriété de … Vincent Bolloré.

(4) Et actuellement président d'AM conseil et de la SANEF et membre du conseil d'administration de Prisa, CaixaBank, Fnac, Poweo Direct Énergie, Ingenico et Yves Saint Laurent

(5) Louis Hausalter, Valeurs actuelles pioche chez Sarkozy en recrutant Maud Fontenoy, Marianne, 11/04/2016.

(6) Cf. Serge Halimi, Vingt années qui ont changé «   Le Monde », Le Monde diplomatique, juillet 2012 ; Dominique Jamet, De la Libération à Sarkozy, l'éternel retour, Marianne, 29/08/2012.

(8) Catherine Nay, Un pouvoir nommé désir, Grasset, 2007 ; Ronald Shelp (en), Al Ehrbar, Fallen Giant: The Amazing Story of Hank Greenberg and the History of AIG, 2009 ; Vincent Nouzille, Dans le secret des présidents: CIA, Maison-Blanche, Élysée : les dossiers confidentiels, 1981-2010, Fayard, 2010.

(9) Paul Cassia, Gare aux conflits d'intérêts !, Le Monde, 10/04/2012.

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