Les gens qui ont perdu face à D. Trump, le pragmatique, sont de mauvais joueurs. Ils n'entendent pas en rester là. Ils espèrent et préparent une troisième manche. Dès la publication des résultats le 9 novembre à 6h30 - vingt-sept ans jour pour jour après la chute du mur de Berlin - la riposte s'organisait et les réseaux sociaux vibraient d'appels à la sédition et à manifester. Démonstrations de colère qui ne cessent depuis, financées par Soros(1) et par le truchement de ses Fondations pour des sociétés ouvertes, métissées, sans frontières, professant l'avortement ab libitum et le transsexualisme pour tous. Le site Change.org diffuse, quant à lui, une pétition appelant les Grands Electeurs à désigner le 19 décembre prochain Mme Clinton et non M. Trump comme 45e président des États-Unis. Appel qui aurait à ce jour réuni quatre millions de signatures... au demeurant invérifiables sachant que des robots se chargent désormais de signer en lieu et place des individus de chair et d'os.
Étrange spectacle que celui de foules de jeunes gens en transe conspuant celui que la sortie des urnes désignait sans équivoque comme leur prochain président. Une attitude tout aussi consternante que celle des gens de presse français, en particulier ceux du service public, qui plusieurs jours après l'élection, ne parviennent toujours pas à masquer leur dépit et leur rage... n'ayant pas de mots assez durs pour vilipender Trump le plouc, le sexiste, le raciste, l’homophobe, bref, le fasciste ! Le gros mot était lâché. Seul l'épithète "antisémite" lui a été épargnée, et pour cause : presbytérien, vétérotestamentaire de naissance et judéoprotestant par alliance (son gendre étant juif orthodoxe), il était plus difficile de le stigmatiser sur ce plan... glissant.
Une catastrophe vous dis-je parce que la belliqueuse LGBTIQ - lesbien, gay, bisexuel, transgenre, intersexe ou queer - Clinton eût été mieux que tout, une sorte de Bouddha vivant à l'instar d'Obama... indépendamment du fait que tous les prospectivistes prédisaient que grâce à ses bons et loyaux services au profit du complexe militaro-industriel, nous aurions été gratifiés d'un conflit majeur dans les deux ans(2) ? Mais cela compte pour des nèfles... parmi les manifestants se remarquent, jour après jour et nuit après nuit, beaucoup d'Américains bigarrés et de représentants de ces minorités bruyantes réputées pacifistes et qui, de toute évidence, n'ont cure des oiseaux d'éternelle mauvaise augure. Mme Clinton est une sainte et sans elle l'Amérique transsexualiste, abortive et goulûment impériale, se trouve gravement menacée. Attitude que les « petits Blancs » électeurs de D. Trump - généralement de plus de cinquante ans et "sous-éduqués" - qualifient généralement d'inversion bipolaire et de négation schizoïdique du réel.
L’insurrection contre-démocratique
Bref une authentique insurrection contre-démocratique est apparemment en train de prendre forme dans le pays à travers la multiplication de rassemblements qui sont autant de concentrations de haine vibrante. Un phénomène aussi inédit qu'extraordinaire montrant ou démontrant que le vote ne compte que s'il est conforme à l'attente fébrile des minorités agissantes qui nous gouvernent en sous-main ! Regardons de la même façon les actuels atermoiements visant à retarder sine die la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Retards délibérés signifiant qu'en fait l'adhésion est irréversible et n'offre pas plus de possibilité d'émancipation que n'en avaient les libres Républiques de l'ex-Union soviétique(3) Souvenons-nous du soulèvement de Budapest du 23 octobre 1956.
Ce pourquoi, ne voulant pas croire que la rupture attendue grâce à l'élection de Trump puisse devenir effective en raison de la puissance d'inertie et de la résilience du système, beaucoup de ses supporters préfèrent se montrer excessivement prudents et parfois même sceptiques : Trump n'allait-il pas être un nouveau Tsipras qui, aussitôt élu, allait trahir tout ce pourquoi il s'était fait plébisciter ? Il est vrai que l'on n'entend plus parler de la Grèce et des Grecs submergés qu'ils sont de réfugiés et de la divine manne financière bruxelloise qui les accompagne. Déjà les maîtres chanteurs européens, mandatés par leurs invisibles commanditaires, expédiaient à Trump, sous couvert de le féliciter, une sorte d'ultimatum signé par Donald Tusk, président du Conseil européen depuis le 1er décembre 2014, et par Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. Le poulet en effet ne manquait pas de rappeler fermement le grand Américain à ses devoirs atlantistes et aux « valeurs communes que sont la liberté, les droits de l'homme, la démocratie et une croyance en l'économie de marché » ! Chacun sait que la « liberté n'existe pas en soi », de façon abstraite, et qu'invoquer avec grandiloquence la Liberté s'accompagne toujours d'une redoutable caporalisation de la société. Soulignons que le mot "croyance" possède ici, à n'en pas douter, une connotation religieuse qui trahit ses auteurs... Ces desservants avoués du monothéisme du marché, culte idolâtrique de la marchandise dans lequel toutes les sociétés postindustrielles sont fermement voire impérieusement - manu militari si besoin est - conviées à communier... lobotomisation médiatique et zombification des masses aidant.
Il est vrai que concernant Trump le wait and see - attendre pour voir venir - est de rigueur. On sait à l'avance son chemin parsemé d'embûches et nul n'ignore la prodigieuse inertie du système de même que sa capacité de boa constrictor à digérer les plus grosses proies. Pas plus que nul n'ignore que tout est actuellement fait pour annuler en douceur le Brexit comme naguère M. Sarkozy passa par-dessus la tête du suffrage populaire et fit voter par le Congrès, sous le nom de Traité de Lisbonne, le projet constitutionnel européen rejeté par les Français en mai 2015. Les Hollandais mal votant, tout comme auparavant les Irlandais, furent à leur tour conviés à revoter jusqu'à ce que, de guerre lasse, ils se laissent avaler par le soviet bruxellois. Notons, d'ailleurs que, de plus en plus ouvertement et cyniquement, les élites et les zélotes de la démocrature professent leur haine du peuple et leur phobie du suffrage universel(4).
La grande prostituée de la nouvelle Babylone
Dix heures après l'annonce du verdict des urnes Mme Clinton faisait sa première apparition en public. Tous les esprits curieux auront alors noté à la foi sa maîtrise, son sang-froid et la couleur ébouriffante de sa veste... la couleur purpurine de la Grande Prostituée de l'Apocalypse(5). Supposons un instant, ce qui n'aurait rien d'absurde vu la tournure des événements, qu'avant de s'exprimer, Mme Clinton, la représentante officielle de toutes les minorités contra-civilisationnelles, ait reçu l'assurance que les choses n'en resteraient pas là ! Impression renforcée le lendemain par l'accueil faussement chaleureux à la Maison-Blanche de D. Trump par Barack Obama. Lequel - on ne l'a que trop vu - s'était outrageusement engagé (avec une hargne inouïe) dans la campagne en faveur de la perdante... et qui maintenant s'empressait auprès de son successeur désigné. Qui arborait la mine renfrognée de celui qui se soumet à une démarche à laquelle il ne peut se soustraire. Une scène en trompe-l’œil que signalait un détail très révélateur : la cheminée derrière les deux hommes était éteinte. Signe et signal envoyés aux perspicaces susceptibles de les percevoir et de les interpréter. Le bonhomme Barack était de tout évidence trop cordial et d'une prévenance trop affectée pour être tout à fait honnête.
La grande question qui se pose à présent est la suivante : le président Trump aura-t-il la capacité ou la force de ne pas succomber aux énormes pressions qui immanquablement vont s'exercer sur lui pour le ramener de gré ou de force dans le giron du système globaliste ? Jusqu'où ira-t-il dans la résistance ? Jusqu'où ira-t-il ou le laisse-ra-t-on aller ? Quelles concessions devra-t-il consentir ? D'autant que les plus pessimistes prévoient parmi les joyeusetés qui lui sont réservées s'il ne se montre pas assez souple ou trop peu conciliant, l'assassinat(6)… Eh oui ! Le précédent de Kennedy ne rend pas l'hypothèse particulièrement absurde - ou la destitution, l’impeachment. Des ténors et des caïds du coup tordu juridique se sont, dit-on, attelés à la tâche. Ils étoffent leur dossier et fourbissent leurs outils à dépecer et à tailler dans le vif. Trump, en homme averti et en politique avisé, vient de prendre les devants en dédommageant les étudiants mécontents de la Trump University alors que le contentieux ne touchait que l'institution défaillante en tant que personne morale et non lui-même en tant que personne physique. Mieux vaut éteindre l'incendie à son début avant que celui-ci ne s'étende. Car c'est assuré, les bons amis de M. Trump feront feu de tout bois pour le faire griller sur le bûcher de la repentance.
Dernier mot
Avec l'élection du 45e président américain nous sommes peut-être parvenus à l'aube, non pas d'un monde nouveau, mais d'une zone de recomposition géopolitique et de fortes turbulences pour le monde occidental et la planète tout entière. D'abord parce que les États-Unis ne sont pas à l'abri d'une révolution orange ou d'un Printemps américain. De formidables puissances souterraines sont à l'œuvre et à la manœuvre. Or la paix civile sera vraisemblablement un moyen de pression, de chantage et de marchandage aux mains de l'hyperclasse en vue d'arracher concessions après concessions à l'Administration Trump. L'ordre intérieur contre la soumission au Nouvel ordre international.
Dans ces conditions D. Trump sera-t-il en mesure de conduire une politique de dialogue constructif avec son homologue Poutine ? Parviendra-t-il à un désengagement partiel d'avec l'Otan ? Comme le craignent si fort les européistes qui, dans ce cas et pas pour rire, devront entreprendre la construction d'une défense proprement européenne. Simultanément l'expansionnisme américain par le biais d'États vassaux tels la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, devrait se calmer. Foin des millions de morts démocratiquement exterminés. Baste des sanglantes aventures en Irak, Afghanistan, Somalie, Libye, Syrie and so and. Ce sera en quelque sorte « la fin l'Empire en tant que gendarme et bourreau du monde » !
Trump pourra dans ces conditions se consacrer pleinement à la reconstruction de l'économie américaine sinistrée par cinquante ans de libre-échangisme débridé et instaurer non seulement au Sud du pays un mur contre des vagues migratoires invasives, mais encore établir des mesures protectionnistes d'un niveau suffisant pour empêcher la fuite ou la délocalisation à l'étranger des capitaux, des industries, des savoir-faire et des emplois. À titre d'exemple, aujourd'hui le déficit commercial Amérique/Chine se monte approximativement à 350 milliards de dollars l'an, soit plus des deux tiers du déficit américain total. Si donc D. Trump parvient à tenir ses engagements de campagne et mener à bien ses réformes structurelles, et par ce biais curer un tant soit peu les écuries d'Augias qu'est devenu l’establishment américain, une ère nouvelle s'ouvrira, espérons-le, et avec elle alors reculera le spectre de l'Apocalypse que nous promettent les Clinton et toutes les marionnettes des sorciers mondialistes.
Léon Camus. Rivarol du 24 novembre 2016
1) Le 9 novembre, immédiatement après l'annonce des résultats, la plate-forme MoveOn.org appelait les Américains à manifester : « Les citoyens sont invités à se rassembler... pour exprimer solidarité, résistance et conviction face aux résultats des élections... aux abords de la Maison-Blanche et dans tout le pays, afin de s'opposer à la misogynie, au racisme, à l'islamophobie et à la xénophobie. » Un échange entre George Soros et John Podesta, conseiller d'Hillary Clinton, dévoilé par WikiLeaks, établit le financement de MoveOn.org par le milliardaire apatride. À Paris, le 19 novembre 2016, environ 400 Américains manifestaient pour protester en ces termes : « Nous ne sommes pas là pour contester le résultat de l'élection, nous respectons le processus démocratique. Mais par contre, nous ne respectons pas ses valeurs »... Celles du président élu évidemment. Commentaire de Youssef Almujhrabi, un étudiant américain installé à Paris depuis six mois.
2) Pendant la durée de ses fonctions de Secrétaire d'État, des armes furent vendues à Riyad pour un montant de 80 milliards de dollars. Armes qui se sont retrouvées entre les mains des rebelles libyens, syriens, puis de l'Etat islamique avant de frapper les populations houthis du Yémen.
3) De facto les Traités interdisent toute possibilité de sortie de l'Union européenne sauf, en principe pour deux États non membres de la zone euro, le Royaume-Uni et le Danemark, l'appartenance à l'Euroland étant formellement définie comme irréversible J-C Juncker, président de la Commission européenne, déclarait en effet à Strasbourg le 9 septembre 2015 : « j'ose personnellement répéter, encore et encore, que l'euro et l'appartenance à l'euro se doivent d'être irréversibles ». L'histoire soviétique comporte trois tentatives d'émancipation nationale : une rébellion armée en Hongrie (1956), légaliste en Tchécoslovaquie (1968), syndicale en Pologne (1980).
4) Le journaliste Jean-Michel Aphatie, très représentatif d'une certaine médiacratie venimeuse, le 11 novembre 2016 sur France Inter, exprimant tout haut ce que sa profession pense ordinairement tout bas (sans oser le crier sur les toits), exhalait sa haine du référendum. Curieux personnage qui annonce son intention de raser le palais de Versailles - s'il le pouvait - pour effacer un lieu de culte mémoriel emblématique d'une France qu'il vomit... mais qui, en attendant, le nourrit grassement.
5) Saint Jean, l'Apocalypse chap.17 « La femme, vêtue de pourpre et d'écarlate, étincelait d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d'or pleine d'abominations : les souillures de sa prostitution. Sur son front un nom était écrit, mystérieux : Babylone la grande, mère des prostituées et des abominations de la terre ». L'on sait que de nos jours New York est souvent assimilée à Babylone et que Marina Abramovic, amie des frères Tony et John Podesta, ce dernier intime de Mme Clinton, y pratique des « spirit cooking » à base de toutes les sécrétions humaines, mâles et femelles.
6) Le 8 novembre, jour du scrutin américain, Monisha Rajesh, journaliste britannique d'origine indienne, publiant au Guardian et au Telegraph, a fait le buzz sur les réseaux sociaux avec un twitt appelant à l'assassinat de Donald Trump, ainsi libellé : « Il est temps de tuer le président ». De méchantes rumeurs courent également quant à la formation d'un commando d'anciens du FBI sous contrat pour l'élimination de l'insupportable gêneur. Pour les amateurs de numérologie, notons que le 25e et le 35e présidents des États-Unis ont été assassinés, à savoir William McKinley et John F. Kennedy, et que Donald Trump en sera le 45e.