Commentant hier l’annonce par le chef de l’Etat, à l’issue d’un long et surréaliste plaidoyer pro domo, qu’il ne briguerait pas un second mandat, le journaliste Dominique de Montvalon a noté très justement que si elle est «psychologiquement réussie », la sortie de Hollande est «politiquement ambiguë » : «évitant un désastre, il a d’abord été poussé dehors ». Il souligne aussi l’évidence en notant que «l’élimination de Sarkozy a retiré à Hollande la dernière carte dont il espérait disposer dans sa stratégie désespérée de survie après 2017 ». A charge maintenant pour Manuel Valls d’assumer le bilan devant les Français… Des adieux de François Hollande hier soir, nous retiendrons aussi qu’au delà des mantras habituels contre le danger de l’extrême droite et du protectionnisme, le plus grand dénominateur commun du camp progressiste reste bien les questions sociétales. Les seules sur lesquelles toutes les gauches peuvent se retrouver ; les seules sur lesquelles les gouvernements des partis du Système, vidés largement de leur substance, de leur capacité d’agir qu’ils ont abandonné à d’autres entités et structures supranationales, ont encore un moyen de peser, le plus souvent pour le pire.
Ainsi, il n’est pas neutre qu’hier François Hollande est confessé une seule erreur, le vœu vite oublié de déchoir de leur nationalité française les terroristes islamistes, et une grande joie, le mariage pour les couples de même sexe... Bruno Gollnisch s’en inquiétait, après les lois Pleven, Gayssot, Perben, Taubira, une loi liberticide de plus a été votée hier par la majorité des députés à l’Assemblée. Elle entend notamment punir de « délit d’entrave à l’avortement, les sites internet qui proposent aux jeunes femmes concernées, des choix, des solutions alternatives à l’IVG. Ils sont accusés, au nom de ce procédé d’inversion accusatoire dont use et abuse cette gauche pétrie de moraline, spécialiste des atteintes à la liberté d’expression, de corrompre le jugement, de fausser le choix des personnes concernées. Les députés LR ont voté contre ce texte, mais nous savons déjà que si la droite revenait aux affaires en 2017, celui-ci se sera pas abrogé.
Une droite sous influence. On se souvient, dans le gouvernement de François Fillon du militantisme de son ministre de l’Education dite « nationale », Luc Chatel, qui entendait autoriser la diffusion aux élèves de CM1 /CM2 le film Le Baiser de la lune, un court métrage « destiné à servir d’outil pédagogique pour aborder les relations amoureuses entre personnes du même sexe à l’intention des enfants ». Martin Hirsch, qui régnait sur le Haut-commissariat à la Jeunesse de ce même gouvernement Fillon , avait proclamé sa « fierté » d’avoir participé avec les crédits qui lui sont dévolus (l’argent des contribuables) à l’élaboration de ce film réalisé par Sébastien Watel et bénéficiant entre autres du soutien officiel de Têtu, le magazine des gays et des lesbiennes fondé par Pierre Bergé, du Centre Gays, Lesbiennes, Bi et Transsexuels (CGLBT), de SOS Homophobie, de la très socialiste Ligue de l’Enseignement, du ministère de la Jeunesse et des Sports, de l’Education nationale, du Centre National de la Cinématographie (CNC)…
Quelques maires se revendiquant de la droite libérale ont parfois cependant des réflexes de bon sens, le désir de ne pas se mettre à dos la grande majorité de leurs administrés attachés aux valeurs familiales ou des populations, notamment, en banlieue, pour lesquelles la contestation du modèle patriarcal et hétérosexuel est très mal ressentie… Ainsi une dizaine de municipalités LR ont refusé la campagne d’affichage « Sexe entre hommes », au sujet de la prévention du risque du SIDA , aux visuels et aux slogans très explicites, menée dans 130 communes de France avec une grande maladresse et un (mauvais) goût certain pour la provocation, par l’agence du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé et Santé Publique. Une campagne très intelligemment détournée par le maire de Béziers, Robert Ménard pour vanter l’ amour et la fidélité.
Le ministre de la Santé, Marisol Touraine a fait le choix de saisir la justice administrative pour sanctionner les villes récalcitrantes. Pour cette gauche là, les ennemis du progressisme sont forcement des salauds habités par de sombres pulsions. Déjà Fleur Pellerin, en septembre 2015, lorsqu’elle était encore en charge du ministère de la culture, avait très mal pris la décision du tribunal administratif de Paris d’interdire aux moins de 18 ans, le film Love de Gaspar Noé, comportant des scènes de sexe non simulées. Mme Pellerin avait dénoncé l’association Promouvoir «proche de l’extrême droite» qui avait eu gain de cause, mais promettait aussi une avancée sociétale sur ce point: « ça va changer (…). On réfléchit avec les gens chargés de classifier les films pour voir comment faire évoluer les choses, en respectant la protection des mineurs» (sic). Elle s’était livrée à une audacieuse comparaison avec la dégradation de la sculpture(?) d’Anish Kapoor, Le Vagin de la Reine, dans les jardins du château de Versailles : «C’est un peu la même problématique que les attaques contre l’oeuvre d’Anish Kapoor, une forme de retour à l’ordre moral et de question de la liberté de création.»
«Est-ce au nom de la liberté de création, de la lutte contre le retour de l’ordre moral que le film d’animation hollywoodien Sausage Party, interdit aux mineurs aux Etats-Unis car jugé à caractère pornographique, l’est seulement au moins de douze ans dans notre pays? Les AFC (Associations Familiales Catholiques) ont alerté l’opinion sur le contenu d’un film sortant pour les fêtes de Noël, «dont le contenu est non seulement grossier mais surtout clairement pornographique, sous couvert de second degré et de politiquement incorrect».
N’en doutons pas, c’est aussi par son refus global, cohérent de toutes les dérives de la gauche progressiste et de l’idéologie libérale-libertaire que le Front National se fait, se fera entendre par nos compatriotes. Tout se tient.
http://gollnisch.com/2016/12/02/tout-se-tient/