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LA SPIRITUALITÉ ORIGINELLE DES EUROPÉENS

« La vérité appartient à ceux qui la cherchent et non à ceux qui prétendent la détenir » Nicolas de Condorcet.

Ces dernières années, les progrès techniques de l’archéologie ont fait progresser notre connaissance des peuples « barbares » réunis sous le vocable de « Celtes » (les populations dites celtiques connaissaient peu l’écriture, étaient répartis en différentes tribus et tout en partageant une culture et une langue communes n’avaient aucun qualificatif pour se distinguer des autres civilisations : celtes ou « kèltoï » est un mot exogène d’origine grecque). Ces populations sises au-delà des Alpes et dans les îles britanniques ont fait l’objet d’observations directes par des auteurs antiques, tels les Grecs Pythéas de Massilia (Ive siècle av. JC) et Posidonius (IIe siècle av. JC), puis par les conquérants romains à partir du IIe siècle avant notre ère, et en particulier César (Ier siècle av. JC).

Les écrits de ces hommes qui ont côtoyé les « Celtes », et pas toujours objectifs en ce qui concerne les auteurs romains, ont été ensuite exploités par d’autres historiens antiques qui ont repris ces témoignages et se sont copiés les uns sur les autres. La culture celtique a été en partie conservée par les auteurs chrétiens qui ont fossilisé une riche tradition et se sont appropriés (faute de pouvoir éradiquer intégralement le paganisme) les divinités païennes en les canonisant. L’archéologie nous donne une image plus objective de cette culture, riche et ouverte aux échanges culturels et commerciaux, même si au Ive et IIIe siècle av. JC les Celtes (en particulier les Sénons conduits par leur chef Brennos qui s’emparent de Rome en 390 av. JC) interviennent au sud des Alpes et dans le bassin méditerranéen ou s’enrôlent dans les armées grecques ou romaines comme mercenaires, on ne peut réduire les populations celtiques à des tribus guerrières avides de sang et de conquête.

L’élite intellectuelle de ces peuples appartenait à un groupe d’individus : les druides. Les druides étaient honnis des Romains, en raison de leur capacité à mobiliser les tribus contre l’envahisseur (en particulier sur les îles britanniques). Il est avéré que les druides étaient en activité en Europe de l’Ouest à partir du IVe siècle av. JC, mais il est également certain que ceux-ci sont les héritiers d’une tradition religieuse européenne plus ancienne, issue des croyances préhistoriques. Il est probable également qu’avec le développement des sociétés complexes de chasseurs cueilleurs, puis la sédentarisation, les fonctions originelles du druide ont été dévolues à d’autres agents de la communauté, appartenant probablement tous à la classe sacerdotale : les bardes (poètes véhiculant les traditions et dont la fonction politique et sociale était de faire ou de défaire les réputations), les vates (devins) et les druides (philosophes et intermédiaires entre le monde des hommes et des dieux).

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