Dans une tribune publiée sur FigaroVox, Claude Nicolet revient sur le déplacement de Pamela Anderson au camp de migrants de la Linière à Grande-Synthe.
Pour l’actrice américaine qui est venue se faire photographier quelques instants en talons aiguilles devant des migrants qui n’ont rien à faire en Europe, « le problème n’est pas politique, il est humanitaire ».
Refuser de l’aborder politiquement dans son origine, c’est refuser de l’aborder dans ses fondements et sa réalité. Cette transformation est en partie le résultat de ce moralisme permanent dans lequel nous baignons depuis des années et qui nous interdit de réfléchir de manière sérieuse aux problèmes du monde. Il y a le bien et le mal, le méchant et le gentil, le bon et le mauvais. La moindre tentative de remise en cause de cette approche, de cet «objet» et vous voilà accusé de faire le jeu des populistes, de l’extrême droite. Une telle cécité, venant souvent de ceux qui se disent «progressistes» et par moment désespérante.
La crise migratoire est un problème fondamentalement politique. Le développement de l’Afrique est un problème fondamentalement politique. Les frontières de l’Europe est un problème fondamentalement politique. Les délocalisations, la désindustrialisation sont des problèmes fondamentalement politiques.
Or, Madame Anderson illustre cette volonté (peut-être à son corps défendant mais ce n’est pas le problème) d’un système global dont l’objet vise à nous rendre aveugles et à nous soumettre à un ordre (appelons ça l’ordo-libéralisme) qui va à l’encontre de la marche de notre histoire et de la promesse républicaine d’émancipation, d’égalité et de progrès social qui fait la France pour ne parler que d’elle.