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Valls-Macron : le baiser empoisonné, par Caroline Parmentier

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Si Valls avait voulu se venger de Macron (qu’il déteste), il n’aurait pas agi différemment.

8833-20170401.jpgMacron, qui se veut « le garant du renouvellement politique des visages et des pratiques », se retrouve avec le ralliement embarrassant de l’un des plus forts symboles du quinquennat Hollande. Nouvelle preuve dont il se passerait bien qu’il est le candidat du hollandisme et que le gouvernement Hollande entend jouer les prolongations chez lui. Après Le Drian, il ne manque plus que ce vieux machin de Taubira pour compléter son écurie de formule 1.

Non seulement Valls a un gros contentieux avec Macron (surnommés « les fistons flinguer », ils étaient les deux rivaux de gauche animés d’une ambition présidentielle identique) mais son arrivée se fait sous le signe de la trahison et du parjure. Il lâche Hamon, le candidat officiel du Parti socialiste, et renie sa parole signée au bas de la charte de la primaire de gauche invoquant une raison supérieure, la seule qui vaille : la menace de l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir, « le danger du populisme, de l’extrême droite, du Front national ». Cela, selon Valls, mérite bien que Caïn rejoigne Abel et le serre dans ses bras à l’étouffer :

« Oui, j’ai signé la charte de la primaire, mais l’intérêt supérieur de la France va au-delà des règles d’un parti, d’une primaire ou d’une commission. Je ne veux prendre aucun risque pour la République. »

Manuel Valls dit avoir de bonnes raisons de penser que « le FN est beaucoup plus haut que ce que disent les sondages ». Intéressant !

Emmanuel Macron, qui a accueilli ce soutien du bout des lèvres, se trouve à la tête d’un troupeau ingérable de personnalités au profil aussi éloigné que Robert Hue et Alain Madelin, Daniel Cohn-Bendit et Alain Minc en passant par Pierre Bergé. Quatorze anciens ministres de Jacques Chirac, quatre ministres ou ancien ministres de François Hollande (Jean-Yves Le Drian, Barbara Pompili, Thierry Braillard et Manuel Valls) et un ex-ministre de François Mitterrand. Selon la formule de Laurent Wauquiez :

« “En Marche” est l’usine de recyclage de tous les opportunistes de la politique française. »

Caroline Parmentier

Article et dessin de Chard parus dans Présent daté du 31 mars 2017

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