L’implosion des Républicains ? Un épiphénomène. Car, à droite, le mal est plus profond : chez ses hommes politiques comme chez ses intellectuels, il n’y a personne pour proposer une vision nouvelle de l’homme. Étonnement, le seul candidat qui intègre une mesure esquissant un projet d’homme nouveau de droite est Jean Lassalle : l’enseignement des arts martiaux obligatoire à l’école. C’est dire l’état de décomposition de notre famille politique, sa sénilité radotante sur « l’homme enraciné, héritier d’un héritage ».
À droite, Julien Rochedy semble être l’un des seuls à avoir compris la nécessité de ravir à la gauche le monopole de l’homme nouveau et de l’Europe nouvelle. Bref, le monopole d’un avenir qui soit autre chose qu’une imitation du passé. La droite sénile doit faire place à la droite aventureuse. C’est une question de génération, mais surtout d’affirmation : chez les vieux droitistes, l’un des rares à ne pas s’excuser d’être de droite est Zemmour, sans doute parce qu’il vient de la gauche.
Nos adversaires agissent en profondeur sur le caractère de nos enfants, tandis que les conservateurs se contentent d’insister sur la transmission des savoirs fondamentaux et du roman national. Les premiers sont ouvertement normatifs (enseignant aux élèves l’opinion bonne), les seconds se l’interdisent.
Une fois au pouvoir, oseraient-ils purger l’Éducation nationale et imposer des cours de patriotisme ? Les libéraux n’ont pas leur pudeur, qui n’hésitent pas à faire de leur idéologie le programme officiel.
Car c’est une action profonde sur notre caractère qu’il faut engager.
Ce qu’il manque aux Français, c’est le courage physique et intellectuel. Nous sommes devenus un des peuples les plus soumis à la domestication, au sens où l’entendait le prix Nobel de médecine Konrad Lorenz, de sélection non plus naturelle mais humaine, soit un affaiblissement de la pression sélective sur l’espèce, tout spécialement chez les Occidentaux. L’absence de guerre et le triomphe de l’idéologie libérale-libertaire a achevé d’extirper notre instinct de survie et nos qualités viriles, créant des êtres qui, hors protection étatique, ne seraient pas censés survivre.
Dès lors, comment endurcir notre caractère ? Notre guerre civile larvée ne saurait suffire. Si le peuple et ses élites sont politiquement si lâches, c’est qu’ils éprouvent une peur panique de la confrontation physique. Or, voter FN, c’est voter pour l’affrontement. Cette tare psychologique doit se régler à l’échelle individuelle, par des mesures simples et concrètes ; cessons de nous réfugier dans l’intellectualisme.
Une mesure essentielle est, précisément, d’enseigner les sports de combat. Cet enseignement devra se coupler à quelques principes, quasi mystiques, au sens de Charles Péguy (exigence d’intégrité et sens du sacrifice) :
1) « Tu iras au-devant de la menace et la frapperas de façon préemptive. » La mode de se faire agresser passivement deviendra de l’ordre du péché.
2) « Tu aideras tes compatriotes en danger et feras respecter l’ordre public. » Face à une attaque ou une « incivilité », la rue réagira comme un seul homme. Notons qu’Alain Bauer s’étonne que les consignes antiterroristes en France comportent un « cachez-vous » mais pas de « battez-vous ».
3) « Ton idéal sera d’incarner un homme complet, sur le plan physique et intellectuel. »
Ainsi naîtra une génération pour laquelle le mérite se mesurera par l’être et le faire, plutôt que par l’avoir. Alors, la préservation de l’identité, cette inquiétude de conservateurs frileux, sera reléguée aux oubliettes.
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