Analyse des Echos :
"(...) Les sondages donnent à peine 15 élus à la formation d'extrême droite dans la future Assemblée nationale (...). Le parti ne compterait que de 7 à 17 élus. Il n'aurait donc pas la certitude de pouvoir constituer un groupe au Parlement, cela ne pouvant se faire qu'à partir de 15 députés (...)
La campagne présidentielle de Marine Le Pen a été ratée, de l'avis général, les résultats étant bien inférieurs aux attentes. Ce qui nourrit les ressentiments à l'intérieur du parti et qui a réveillé les fractures, longtemps tues, sur la ligne politique et économique.
Sur la sortie de l'euro, par exemple, vue par une partie des troupes comme un totem et par l'autre comme une erreur . « Ces tensions ont éclaté au grand jour au lendemain de la présidentielle », explique Jérôme Fourquet, de l'Ifop. « Le problème, c'est qu'il est impossible de faire la clarté sur la ligne politique avant les législatives à cause du manque de temps. » Et l'abstention, attendue très forte, devrait peser sur le score du FN, dont l'électorat, souvent populaire, semble moins enclin à se mobiliser.
A priori, le discours qui consiste à dire que, dans la prochaine Assemblée, le FN sera le seul parti d'opposition à Emmanuel Macron paraît audible dans un contexte où LR cherche encore la parade face au Premier ministre issu de ses rangs. Pourtant, même si la recomposition politique en cours a longtemps été espérée par le parti d'extrême droite, celui-ci n'en est aujourd'hui que le spectateur. Pas l'acteur. « Les législatives étaient l'occasion unique de détruire LR, mais, en raison de la déception des résultats de la présidentielle, le FN est incapable de la transformer. Le parti n'est pas un pôle d'attractivité pour les élus de droite, ni pour les électeurs de droite », considère Jérôme Fourquet. Cette élection pourrait tourner à la bérézina pour le FN. Et ainsi ouvrir un nouveau cycle pour le parti."