Jean d’Ormesson hier, Johnny Hallyday cette nuit… Ce sont deux personnalités très populaires, certes à des niveaux et dans des registres bien différents, qui nous ont quittés ces dernières heures. On ne touche pas impunément, même incidemment, à une légende nationale comme Johnny et le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, le député Alexis Corbière, en a fait les frais, éreinté par une avalanche de critiques après un tweet particulièrement maladroit dans sa forme et sa chronologie . « La triste mort de Johnny Hallyday ne doit pas nous faire oublier le mauvais coup qu’ils nous préparent (prochaine cible: le Smic) » a-t-il tweeté, en référence au rapport commandé par le gouvernement qui préconise une non revalorisation du salaire minimum au 1er janvier. Un tweet effacé par la suite…mais trop tard. Quand on manque de la plus élémentaire psychologie, quand on ne sent pas l’émotion de nombreux Français, voilà ce qui arrive… M. Corbière est plus audible quand il défend son patron qui, selon ses propres termes, est tombé dans un traquenard médiatique lors de son passage sur France 2 dans L’émission politique, questionné par une succession de journalistes et d’invités hostiles. Oui, certes, mais c’est le sort réservé depuis toujours dans ce type d’émission à tous des ténors du Front National! De Jean-Marie à Marine Le Pen, – et Bruno Gollnisch a eu également son lot de coups fourrés et d’attaques médiatiques sur et en dehors des plateaux… - les frontistes en on vu d’autres, des plus odieuses et des plus saignantes!
Si Alexis Corbière a effacé son tweet, Jean-Luc Mélenchon lui, n’assume plus ce qu’il écrit (?). Le Huffington Post, caution bourgeoise et libérale s’il en est, s’émeut ainsi d’une phrase du dirigeant de La France insoumise, qui figurait sur son blogue , avant lui aussi de la faire disparaître en la reformulant. Dans sa recension lundi de son passage sur France 2, il attaque notamment Nathalie Saint-Cricq, François Lenglet mais aussi Léa Salamé, épouse à la ville de l’essayiste socialo-mondialiste Raphaël Glucksmann . Au sujet de cette dernière Mélenchon avait écrit: « Je ne me suis pas préoccupé de ses liens familiaux, politiques et communautaires. Quand elle m’a pris à parti sur mon patrimoine de riche, moi le fils d’un postier et d’une institutrice, j’aurais pu lui en jeter de bien bonnes à la figure en matière de patrimoine et de famille. » Une phrase caviardée peu après, mais là aussi trop tard, en «liens familiaux et communautaires politiques. » Un nouveau lapsus? Mais là aussi le mal était fait et cette sortie sur les liens communautaires, « ambiguë », « détestable » dixit Jean-Michel Apathie et Claude Askolovitch , a été soupçonnée de flatter de bas-instincts innommables .« Sur la matinale de France Inter, l’éditorialiste Thomas Legrand l’a déploré lui aussi : Cette phrase n’est normalement pas du registre mélenchonien. Elle est (et je ne fais jamais ce parallèle, mais là…), elle est lepéniste (jean-mariste). » Mazette !
Même les plus irréprochables, certes, ne sont pas à l’abri de l’accusation d’antisémitisme et/ou de racisme. Ainsi l’ami de Bernard-Henry Lévy, Yann Moix, a été épinglé par association communautariste baptisée Conseil représentatif des institutions noires de France (Cran) . Il est reproché à M. Moix, à l’occasion de la venue le 25 novembre sur le plateau de On est pas couché sur France 2 d’Alain Finkielkraut, des propos de bon sens, contre les délirantes exigences mémorielles et culpabilisatrices…du Cran.
« Le problème affirmait-il, quand le passé dépend du présent, c’est qu’il y a forcément des anachronismes et qu’on va de ce fait aller voir des crimes contre l’humanité chez Colbert, on va aller voir des crimes contre l’humanité chez Napoléon, ce qui est absolument débilissime, dans la mesure où c’est un concept moderne inventé à Nuremberg (…). L’histoire est tiraillée entre le présent depuis lequel elle fait sens parce qu’elle doit ressembler à la société, et en même temps l’anachronisme qui la fait rendre aberrante quand on lui pose des systèmes de pensée qui n’existaient pas il y a deux cents ans. »
Louis-Georges Tin, président du Cran, a saisi le président du CSA pour que soit « sanctionné le producteur de l’émission » qui a laissé passer des ses propos, « réactionnaires », « haineux et méprisants . » « Dire que ceux qui ont établi l’esclavage en France ont commis un crime contre l’humanité n’est pas anachronique. La loi Taubira votée à l’unanimité n’est pas anachronique ». Le relativisme moral est une pente dangereuse. De nombreux commentateurs s’y aventurent, et sombrent dans le révisionnisme le plus abject (…) Cette idée grave est défendue par des figures de l’extrême-droite, mais par quantité de personnalités de tous bords, qui n’ont pas l’air extrémistes de prime abord. (…). Le Cran appelle une fois de plus France Télévision à programmer davantage d’émissions sur l’esclavage et la colonisation pour lutter contre l’ignorance, le révisionnisme et le négationnisme qui gangrènent la société française. »
La bêtise de ce qui tient lieu d’argumentaire à M. Tin saute aux yeux. Les Français n’ont rien à gagner dans une gueguerre des lobbies antinationaux entre eux, d’une compétition victimaire qui se fait sur notre dos. Nous le notions en septembre dernier, la relecture simpliste, anachronique de notre passé pour mieux culpabiliser le gaulois reste une entreprise qui reçoit le soutien intéressé d’une certain nombre d’officines frayant dans les eaux troubles du mondialisme militant.
Militantisme radical, violent, qui a été sanctionné par le tribunal correctionnel de Paris lors du procès de sept antifas, le 11 octobre dernier, rappelle l’AFP. Le 18 mai 2016, quai de Valmy, « en marge des manifestations contre la loi travail », ils avaient attaqué et brûlé une voiture de police dont les policiers avaient réussi à s’extraire in extremis, manquant de peu d’être transformés en torches vivantes . Parmi ces fils de bourgeois jouant les racailles, « le militant antifasciste Antonin Bernanos, un étudiant de 23 ans descendant de l’écrivain Georges Bernanos », « a été condamné à cinq ans de prison dont deux ans avec sursis pour avoir participé à (cette) attaque. » « Joint par l’AFP, son avocat a dénoncé une démonstration de force musclée : Ils sont venus à quinze pour l’embarquer, ils ont fracassé la porte de sa mère, alors qu’elle proposait d’ouvrir. Et à Me Arié Alimi de dénoncer : Mon client avait déjà effectué dix mois de détention provisoire et était éligible à un aménagement de peine. Il ne s’est jamais soustrait à la justice, il n’a jamais été convoqué pour une exécution de peine. » Ah! si la révolution pouvait se faire dans le confort! Brûler des flics-collabos-du-capital-et-du-racisme le matin et revenir chez papa-maman le soir dans un appartement douillet pour se mettre les pieds sous la table…
Comme le chantait Johnny, Les coups ça fait mal, ceux qu’on donne comme ceux qu’on reçoit, avec des poings ou avec des mots. Il s’agit parfois de passer à la caisse et de payer l’addition. De se conduire en homme et de ne pas pleurnicher. C’est en tout cas un conseil à suivre si l’on ne veut pas passer pour un révolutionnaire ou un insoumis en peau de lapin, comme le sont en fait ces militants d’extrême gauche instrumentalisés par un Système qu’ils prétendent combattre.