Atterrés, désemparés, défaits devant une situation de plus en plus ingérable, les Calaisiens n’en peuvent plus. Voilà quinze mois, on nous disait pourtant avoir réglé le problème. Les troupes mandatées par un François Hollande gonflé d’autosatisfaction embarquaient les habitants de la jungle dans des cars, direction les 280 centres d’accueil et d’orientation répartis dans toute la France.
Combien, sur les 6.500 personnes alors recensées, y ont réellement été conduites et combien, surtout, y sont demeurées ? Mystère. Ce qu’on sait, en revanche, c’est que des centaines de migrants (entre 600 et 800) venus de toute part rôdent encore autour de Calais. Et entre eux, ce n’est pas la tendresse.
Une rixe d’une violence inouïe a ainsi éclaté, jeudi, entre migrants afghans et africains à l’occasion d’une distribution de repas, près de l’hôpital de Calais. D’autres bagarres ont suivi jusque dans la soirée, à Marck-en-Calaisis puis dans la zone industrielle des dunes. Bilan : vingt-deux personnes hospitalisées, dont cinq touchées par balle sur lesquelles quatre sont dans un état critique. Il s’agirait de jeunes Érythréens visés, sans doute, par des passeurs afghans. Les autres – dont deux policiers – ont été blessés à coups de pierres, de barre de fer et d’arme blanche.
C’est la première fois, nous dit-on, que des armes à feu font leur apparition.
« C’est un degré de violence jamais connu », on a atteint une escalade de la violence devenue insupportable pour les Calaisiens et les migrants », a dit le ministre de l’Intérieur venu sur les lieux. Et Gérard Collomb d’ajouter : « Je suis venu réaffirmer notre mobilisation face aux passeurs qui nourrissent quotidiennement violences et rixes. »
Les passeurs, oui, mais pas que…
Natacha Bouchard, maire de Calais, pointe d’autres responsabilités. Interrogée, vendredi matin, sur France Info, elle a évoqué « la complicité de certains passeurs, de certains activistes, de certains No Border ou de certains associatifs » qui, par intérêt pour les premiers et naïveté pour les seconds, entretiennent les faux espoirs des migrants. « Ils sont complices parce qu’ils sont en permanence avec les migrants, leur font commettre des actes délictueux et ne les incitent pas à rejoindre les dispositifs d’État qui sont mis en place », a-t-elle affirmé.
Pire que cela : interrogé par France Info lui aussi, un responsable associatif accusait, vendredi, les forces de police d’être à l’origine des émeutes. C’est « la faute au harcèlement », disait-il. On comprend, dès lors, que tous ces activistes/associatifs soient vent debout contre le projet de loi « asile et immigration »actuellement en préparation, lequel permettrait de recenser enfin les migrants présents sur notre territoire, puis de prendre officiellement en charge ceux qui sont fondés à y rester et de renvoyer les autres construire leur propre pays.
Seulement voilà, la question de l’immigration est éminemment politique. C’est même le dernier bastion idéologique d’une gauche moribonde, engloutie dans la faillite sociale et économique, et qui n’a plus, pour exister, que ses discours creux sur l’universalité de la fraternité humaine – propos démentis chaque jour dans les faits.
Dans ce jeu-là, les migrants sont des pions, tout comme les bénévoles qui, en toute bonne foi, se dévouent par altruisme. Aux belles années du communisme révolutionnaire, on les appelait « des idiots utiles ».